Conseil d'entreprise terminé chez Delhaize : "Ce sont eux qui vont devoir craquer"

Les syndicats dénoncent l'absence de dialogue social dans le chef de la direction.

"C'était très tendu. Ce qui est très clair, c'est que la direction campe sur ses positions et refuse toute négociation. La meilleure manière pour eux d'extraire plus de profits à verser aux actionnaires, c'est de détruire les emplois", commente Myriam Djegham, secrétaire permanente du syndicat CNE. "Le blocage est total, donc la mobilisation se poursuit."

Selon la syndicaliste, la direction a refusé toute négociation : "La lutte sera longue face à ce géant de la distribution."

"Aucune alternative"

"Une fois de plus, aucune alternative n'a été proposée", déclare pour sa part Wilson Wellens, du syndicat libéral ACLVB. Selon M. Wellens, les discussions se sont limitées à une "conversation parallèle" au cours de laquelle les deux parties sont restées sur leurs positions.

Les échanges s'annonçaient sous haute tension. Des agents de sécurité avaient été engagés pour maintenir le calme pendant la réunion. Selon RTL info, la police était également sur place pour protéger les agents de sécurité. "Je trouve cela inacceptable, nous ne sommes pas des sauvages", a partagé une employée Delhaize.

D'après les syndicats, environ 200 militants se sont présentés dans les bureaux où s'est tenu le conseil d'entreprise à partir de 8h30.

Finalement, les discussions sont donc quasiment au point mort. "Ce sont eux qui vont devoir craquer", ajoute une employée Delhaize depuis 1980.

Ls syndicats espèrent que les responsables politiques prendront des mesures. Des contacts ont déjà eu lieu et mardi soir, à 18 heures, les représentants du personnel rencontreront à nouveau le ministre flamand du Travail, Jo Brouns (CD&V). "Même si c'est surtout le gouvernement fédéral qui peut faire quelque chose", a déclaré M. Wellens.

Le conflit social en cours chez Delhaize fait rage depuis maintenant deux semaines, après l'annonce du distributeur de vouloir franchiser les 128 magasins qui ne le sont pas à l'heure actuelle. Les conséquences sont non négligeables pour la clientèle de la majorité des supermarchés en gestion propre.

Pas moins de 76 restent en effet fermés ce mardi matin et ne rouvriront pas aujourd'hui, tandis que le travail a cessé au dépôt principal du distributeur à Zellik. Un barrage filtrant des camions entrants et sortants, affectant tout le réseau (franchisés inclus), a été mis en place. Wilson Wellens ne s'attend pas à ce que les grèves se terminent : "La colère du personnel est trop grande pour cela."

Ce week-end, un magasin franchisé du centre de Bruxelles a été fermé à la suite d'un contrôle de l'Inspection sociale pour recours à des personnes non déclarées. Pour les syndicats, passer tous les magasins sous franchise, c'est faire face à un "risque de dérégulation".