Privatisation de TAP Air Portugal : l'Etat portugais veut garder une participation stratégique
Air France-KLM, IAG ou encore Lufthansa ont déjà montré leur intérêt à une reprise de la compagnie.
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Publié le 22-03-2023 à 17h02
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L'Etat portugais va garder une participation stratégique dans le capital de la compagnie aérienne TAP qui doit être reprivatisée, après sa renationalisation en 2020 à la suite de la crise du Covid-19, a indiqué le Premier ministre Antonio Costa.
"Nous allons reprivatiser TAP dans la mesure strictement nécessaire", mais cette participation "dépendra de l'autre partenaire", a déclaré M. Costa lors d'un débat parlementaire. "Il ne s'agit pas de gérer TAP au jour le jour, mais de s'assurer que les objectifs stratégiques du pays seront garantis" tel que le maintien d'un "hub stratégique" vers ses destinations phares comme "l'Amérique du Sud, le Brésil voire l'Amérique du Nord", a précisé le chef du gouvernement socialiste.
La privatisation du transporteur portugais, actuellement soumis à un plan de restructuration, a déjà suscité l'intérêt de plusieurs groupes aériens parmi lesquels Air France-KLM, IAG (maison mère de British Airways et Iberia notamment) ou encore Lufthansa.
Une santé retrouvée plus rapidement que prévu
"Nous voulons intégrer TAP dans un grand groupe aéronautique", a affirmé Joao Galamba, ministre aux Infrastructures qui a la tutelle du transporteur aérien, après s'être félicité des résultats "dépassant les attentes" obtenus par la compagnie aérienne l'année dernière.
TAP a renoué avec les bénéfices en 2022, soit deux ans avant l'objectif fixé dans son plan de sauvetage imposé par Bruxelles, en dégageant un bénéfice net pour la première fois depuis 2017, à 65,6 millions d'euros, selon les résultats dévoilés mardi. Le groupe aérien, dont les difficultés s'étaient accrues avec la pandémie de Covid-19, a été totalement renationalisé dans l'urgence en 2020, en échange de l'application d'un plan de sauvetage chiffré à 3,2 milliards d'euros.
Avant de lancer sa privatisation, le gouvernement souhaite tourner la page du "TAPgate", un scandale provoqué par le versement d'une indemnité de départ à une ancienne dirigeante de la compagnie.
Le gouvernement avait annoncé, début mars, le départ du président de TAP, Manuel Beja, et sa directrice générale, la Française Christine Ourmières-Widener, qui seront remplacés par le Portugais Luis Rodrigues, qui dirigeait jusqu'ici la compagnie régionale de l'archipel des Açores SATA.