TotalEnergies va revendre toutes ses stations essence en Belgique: les emplois au cœur des discussions
Un conseil d’entreprise a eu lieu ce mercredi matin à propos de la revente des stations essence à un groupe canadien. La question des emplois reste sur la table.
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Publié le 22-03-2023 à 10h40 - Mis à jour le 22-03-2023 à 14h51
Comme annoncé la semaine dernière, TotalEnergies souhaite revendre ses stations essence dans le Benelux et en Allemagne. Ce qui représente environ 2 200 sites, dont 619 en Belgique.
Et c’est le groupe canadien de supérettes Couche-Tard qui est le repreneur. “En Belgique et au Luxembourg, TotalEnergies et Couche-Tard s’associeront au sein d’une co-entreprise (TotalEnergies 40 % et Couche-Tard 60 %) qui exploitera 619 stations. Dans ces deux pays, TotalEnergies est leader de marché et le partenariat avec Couche-Tard permettra d’accélérer la transformation de ces deux réseaux en maximisant leurs ventes hors carburants pétroliers”, avait annoncé TotalEnergies. La marque TotalEnergies devrait rester sur les enseignes pendant au moins cinq ans.
Couche-Tard s’est déjà fait connaître par le passé en tentant de racheter Carrefour, mais en vain.
Les garanties sur l’emploi au centre des préoccupations
Les syndicats sont sur la balle et attendent des réponses. Selon eux, les garanties au niveau de l’emploi ne tiendraient que pour un an actuellement.
Selon Hans Christiaens, du Setca, le point rassurant est que Couche-Tard n’est pas un modèle “low cost” et que la greffe dans les pays scandinaves semble bien se passer. “Mais si un accord sur la licence tient sur cinq ans, pourquoi ne pas le faire pour l’aspect social ? Là, il y a clairement un refus”, regrette-t-il, tout en redoutant une forme de flexibilisation et augmentation de la charge de travail pour les managers en station.
Pour la différence qui sera faite entre franchisés et employés de TotalEnergies, la question n’est pas encore très claire. “Il y a environ 1075 personnes qui travaillent en station en Belgique. On sort d’un conseil d’entreprise classique, nous n’avons pas encore toutes les réponses. Mais la première question est de savoir, étant donné la répartition des deux groupes dans la future joint-venture, qui sera notre interlocuteur ? Et la deuxième, quelles sont les garanties sur l’emploi ?”, avance pour le moment Ludovic Pineur, alors que le groupe n’a répété que sa vision stratégique globale ce mercredi.
Pas beaucoup de réponses
La première réunion qui s'est tenue ce mercredi à Bruxelles entre les syndicats et les directions de TotalEnergies et de son partenaire canadien n'a pas apporté beaucoup de réponses, a déclaré Bart Deceukelier, du syndicat chrétien. "Toutefois, il est clair que Couche-Tard ne veut donner des garanties au personnel que pour un an. Elle ne veut pas non plus communiquer directement avec nous, tout doit se faire par l'intermédiaire de TotalEnergies. C'est quand même un peu inquiétant", a-t-il ajouté.
Une nouvelle réunion est prévue mercredi prochain. Les syndicats réuniront alors également le personnel.
Pour rappel, ce mardi, TotalEnergies a également confirmé sa volonté de consacrer, en 2023, 5 milliards de dollars aux investissements bas carbone à travers le monde, comprenant 1 milliard au titre de l’efficacité énergétique de ses installations et 4 milliards en énergies bas carbone (solaire, éolien, séquestration de carbone, hydrogène, etc.). La revente des stations interviendrait donc dans le cadre de cette stratégie et dans l’anticipation de la fin des véhicules thermiques, vers laquelle l’Union européenne se dirige.