Deux membres éjectés, quatre nouvelles têtes : après le chamboulement du CA d’Euronav, quelle sera la stratégie de Frontline ?

Les actionnaires ont voté la démission de deux des cinq administrateurs actuels. Les candidats des deux actionnaires, CMB et Frontline, sont élus à quasi 100 % des voix. Reste à voir ce que fera désormais Johh Fredriksen, propriétaire de l'armateur norvégien Frontline.

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20140106 - ANTWERP, BELGIUM: Hand out picture released on Monday 06 January 2014, by Euronav shows a tanker of Euronav tanker company. Euronav, headquartered in Antwerp and specialized in ocean transportation and storage of crude oil and petroleum products, bought 15 Very Large Crude Carriers (VLCC) from Maersk Tankers Singapore.
BELGA PHOTO HAND OUT EURONAV
Ce jeudi, lors de l'assemblée d'Euronav organisée au siège anversois de l'entreprise, les actionnaires devaient voter pour les administrateurs qui composeront le conseil.

Elle était aussi extraordinaire qu’attendue. Ce jeudi, lors de l’assemblée d’Euronav organisée au siège anversois de l’entreprise de transport maritime de pétrole, les actionnaires devaient voter pour les administrateurs qui composeront le conseil. Et au beau milieu de cette bataille qui oppose les Saverys et l’armateur John Fredriksen, les deux principaux actionnaires (qui détiennent chacun 25 % du capital), pour le contrôle d’Euronav, l’assemblée a apporté un résultat mitigé pour les Saverys. Ces derniers ont obtenu la démission de deux administrateurs mais pas de tout le CA, comme ils le demandaient.

Pourtant cruciale, cette assemblée n’aura pas attiré la foule des grands jours. Les petits porteurs n’étaient pas plus nombreux que d’habitude alors que les investisseurs institutionnels ont pu suivre les débats à distance, qu’ils soient à New York ou à Bruxelles.

Marc Saverys et ses trois fils ont fait leur entrée dans la salle vers 13h50. Ils se sont installés au premier rang après avoir salué les représentants du camp de Frontline (John Fredriksen n’avait pas fait le déplacement) et du CA actuel. Derrière les sourires aimables et les poignées de mains, entre les différents camps, on sentait une certaine nervosité. Le silence fut même pesant quand quelques minutes avant 14h00, le CEO Hugo De Stoop et le conseil d’administration se sont assis derrière la grande table. Il n’y eut que trois questions de petits porteurs. Tout le monde attendait avec impatience le vote sur les administrateurs…

Deux partout, balle au centre

Le suspense aura duré moins d’une heure. Les actionnaires (72 % du capital était présent ou représenté) ont voté la démission de deux des cinq membres du conseil d’administration actuel. L’assemblée a aussi approuvé la nomination des quatre candidatures des administrateurs non indépendants, deux pour CMB (Marc Saverys et Patrick De Brabandere) et deux pour le groupe Frontline (Johh Fredriksen, qui contrôle Frontline, et Cato Stonex, un financier anglo-saxon). Ils ont obtenu des scores staliniens (plus de 98 % des voix).

En revanche, les trois administrateurs “indépendants” présentés par CMB, dont la fille de l’entrepreneur flamand Jan De Nul n’ont pas obtenu les 50 % nécessaires.

Les deux principaux actionnaires d’Euronav, les Saverys et Fredriksen, qui détiennent 50 % du capital, ont donc 4 administrateurs sur 7 dans le nouveau CA. Alexander Saverys, le CEO de CMB, restait prudent après l’AG, s’abstenant de se montrer déçu par le résultat des votes. “Il y a déjà un changement dans le conseil d’administration. On est représenté au CA et on a pu retirer certains administrateurs”, disait-il à chaud après l’AG.

”On maintient la continuité et l’indépendance dans le CA. Nous sommes très contents. C’est très important pour la représentativité des petits actionnaires”, a, de son côté, commenté le CEO Hugo De Stoop.

Et maintenant ?

La grande question est maintenant de savoir comment va se passer la cohabitation entre les parties en présence au sein du CA, et surtout quelle sera la stratégie de John Fredriksen. En s’opposant au projet de fusion d’Euronav avec Frontline, les Saverys ont contrarié ses ambitions. Les deux camps devront trouver un terrain d’entente, les premiers poussant la transition verte et le deuxième la course à la taille. Le dialogue des deux principaux actionnaires avec le management pourrait aussi être compliqué. Sa décision (prise en concertation avec l’ancien conseil) de lancer une procédure d’arbitrage contre Frontline à la suite de l’arrêt du projet de fusion doit être peu appréciée du côté de Frontline.

À ce stade, chaque camp semble vouloir analyser la situation avant de se mettre autour de la table. À la question de savoir quand aura lieu le prochain conseil, la présidente Grace Reksten Skaugen (qui fait partie des trois administrateurs maintenus) a répondu : “On doit d’abord avoir les adresses mails des nouveaux administrateurs”….

Quant à l’action, elle s’est inscrite en hausse (+1 % à 16,51 euros), le marché semblant approuver la nouvelle composition du CA.

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