L'ancien patron d'Audi prêt à plaider coupable de fraude dans l'affaire des tricheries antipollution
En échange de ses aveux, l'homme devrait écoper d'une lourde amende et d'une peine avec sursis.
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Publié le 03-05-2023 à 10h04 - Mis à jour le 03-05-2023 à 11h17
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L'ancien patron d'Audi, Rupert Stadler, a annoncé qu'il allait plaider coupable dans le procès pour fraude concernant les valeurs d'émissions truquées des voitures diesel.
Il accepte la proposition d'accord du tribunal, a déclaré son avocat Thilo Pfordte mercredi devant le tribunal régional de Munich. La chambre dédiée aux affaires pénales commerciales avait laissé entrevoir à Rupert Stadler une peine avec sursis en cas d'aveux complets et de paiement de 1,1 million d'euros.
Le parquet a également accepté la proposition du tribunal. Stadler présentera ses aveux au tribunal dans deux semaines, a déclaré son avocat. Le jugement n'est pas attendu avant fin mai.
Nier... puis avouer
M. Stadler avait toujours nié toute responsabilité dans l'affaire des moteurs truqués, affirmant qu'il avait été dupé par ses techniciens. La chambre du commerce estime cependant que l'homme aurait reconnu au plus tard en juillet 2016 que les valeurs d'émissions de gaz d'échappement étaient manipulées. Au lieu de prendre l'affaire en mains et d'informer ses partenaires commerciaux, il aurait laissé la vente des voitures se poursuivre jusqu'au début de l'année 2018. C'est pourquoi il pourrait être condamné à une peine de prison pour escroquerie par omission avec un sursis en cas d'aveux complets et du paiement d'une somme d'1,1 million d'euros.
L'ancien chef du développement des moteurs Audi, Wolfgang Hatz, et deux de ses principaux ingénieurs avaient déjà avoué être à l'origine de la conception du logiciel de moteurs truqué. Grâce à différentes techniques frauduleuses, les voitures respectaient certes les valeurs limites d'émission d'oxyde d'azote lors des essais d'homologation, mais pas sur la route. Les constructeurs automobiles voulaient ainsi s'épargner l'installation coûteuse de plus grands réservoirs Adblue pour le contrôle des gaz d'échappement, après s'être auparavant trompés dans leurs calculs.
Rupert Stadler avait pris la tête d'Audi en 2007, succédant à Martin Winterkorn, qui était alors passé à la tête du groupe. À partir de juin 2018, Stadler a passé quatre mois en détention préventive, jusqu'à sa démission en tant que patron d'Audi et membre du directoire de VW. Il a déjà conclu un règlement au civil avec le groupe Volkswagen et versé 4,1 millions d'euros à son ancien employeur pour manquement au devoir de diligence.