Soupçonnées de financer une organisation terroriste, deux sociétés diamantaires belges sont sanctionnées par les États-Unis
Les entreprises Helics Gemb et MSD sont dans le viseur de la justice américaine.
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Publié le 05-05-2023 à 19h59
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Le ministère américain des Finances a placé deux sociétés diamantaires belges sur liste noire dans le cadre d'une enquête sur des financements accordés au mouvement Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste, rapporte le journal De Morgen. De son côté, l'Antwerp World Diamond Centre (AWDC), la structure semi-publique qui chapeaute le secteur du diamant à Anvers, souligne qu'il n'y a pas de place en Belgique pour des entreprises qui ne respectent pas les règles.
"Deux sociétés (Helics Gemb et MSD, NdlR) font l'objet de sanctions de la part des États-Unis en raison de soupçons portant sur le financement du Hezbollah", confirme un porte-parole de l'AWDC. "Nous affirmons clairement que les entreprises ayant commis des faits délictueux ne pourront jamais compter sur le soutien du secteur du diamant belge. Il revient maintenant à la Justice et au SPF Économie de prendre les mesures appropriées."
Liste noire et diamants de sang
L'administration américaine a annoncé à la mi-avril avoir mis au jour un réseau de blanchiment et de contournement de sanctions permettant de soutenir l'homme d'affaires et collectionneur d'art libanais Nazem Ahmed, considéré par les États-Unis comme le financier du Hezbollah. Nazem Ahmed, décrit comme un diamantaire "impliqué dans le commerce de diamants de sang", est sous sanctions du département américain du Trésor depuis 2019.
Ce dernier soupçonne des dizaines de personnes et d'entreprises d'aider M. Ahmed à échapper aux sanctions américaines. Ces personnes sont aussi les cibles de sanctions, notamment le gel de l'ensemble de leurs avoirs aux États-Unis et l'interdiction à toute entreprise ou citoyen américain de faire des affaires avec elles, au risque d'être à leur tour visées par des sanctions.
Du côté de l'AWDC, on souligne encore que le secteur diamantaire anversois et les autorités belges appliquent la réglementation "la plus stricte au monde en matière de blanchiment". "Les maillons faibles, c'est à Dubaï et Bombay qu'il faut les chercher. À tous les niveaux, nous plaidons pour davantage de contrôles et de transparence", conclut le porte-parole de l'AWDC.