L'incubateur belge Imec décroche la palme du meilleur accélérateur au monde de start-up
Le fleuron belge des nanotechnologies et des technologies numériques s’est hissé en tête du classement mondial des incubateurs et accélérateurs de start-up.
Publié le 16-05-2023 à 22h01 - Mis à jour le 17-05-2023 à 18h31
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And the winner is… imec ! Le verdict a été dévoilé ce soir lors du World Incubation Summit organisé à Gand par UBI Global. Tous les deux ans, ce cabinet d’études suédois mesure les performances de plusieurs centaines d’incubateurs et d’accélérateurs de start-up et de spin-off répartis dans plus de 90 pays. Ces programmes sont liés à des universités ou à des entreprises (privées ou publiques). Pour cette édition 2021/22, il y avait pas moins de 1 895 participants. UBI Global a sélectionné 109 programmes qu’elle a évalués sur la base d’une cinquantaine de critères regroupés en trois grands piliers : l’impact de ces programmes sur leur écosystème, la performance du programme et la performance des start-up en portefeuille.
"Malgré notre modestie typiquement belge, qui freine souvent les ambitions de nos entrepreneurs , nous voyons que nous sommes capables d’accomplissements remarquables et pouvons de développer des start-up entretenant des ambitions de premier plan."
Dans la catégorie des accélérateurs universitaires, l’imec et son programme imec.istart ont donc terminé sur la première marche du podium. “C’est une fantastique reconnaissance des réalisations accomplies avec nos entrepreneurs, nos start-up, nos spin-off, nos partenaires et notre écosystème au sens large au cours des dernières années, s’est félicité Sven De Cleyn, directeur du programme imec.istart. C’est aussi la première fois, dans l’histoire du classement des accélérateurs, que le numéro un mondial est issu d’un “petit” pays. Nous sommes donc particulièrement fiers de placer notre pays sur la carte du monde grâce à ce résultat. Malgré notre modestie typiquement belge, qui freine souvent les ambitions de nos entrepreneurs, nous voyons que nous sommes capables d’accomplissements remarquables et pouvons développer des start-up entretenant des ambitions de premier plan”.
Référence pour les semi-conducteurs
Lors des trois précédentes éditions du classement UBI Global, imec.istart figurait déjà parmi les meilleurs accélérateurs. Il s’était classé en quatrième position en 2019/20, la palme revenant à un accélérateur canadien. Pour cette nouvelle édition, le cabinet d’études a récompensé imec.istart et l’équipe de “venturing” d’imec dédiée à la création et à l’accélération de spin-off.
L’imec reste méconnu en Belgique francophone. Ce centre de recherche et d’innovation, fondé dans les années 1980 dans le giron de la KU Leuven et soutenu financièrement par la Région flamande, est pourtant une référence mondiale dans les nanotechnologies et les technologies numériques. L’imec regroupe aujourd’hui plus de 5 500 employés et chercheurs à travers le monde. Il est devenu, au fil des années, le centre de référence pour l’industrie mondiale des semi-conducteurs. Samsung, Intel, TSMC, ASML et d’autres géants de la tech figurent parmi ses clients réguliers. En 2022, son chiffre d’affaires s’élevait à 846 millions d’euros.
Des fonds et des emplois
Pour Olivier Rousseaux, directeur Venture Development à l’imec, et Elise Descamps, Senior Venture Acceleration Manager à imec.istart, la place de numéro un décrochée par le programme flamand s’explique avant tout par les performances obtenues en termes d’emplois créés, de montant des investissements, de valorisation des sociétés créées, du chiffre d’affaires combiné ou encore du taux de survie de ces sociétés. “Depuis le précédent classement d’UBI Global, on a eu une première licorne avec Deliverect (société qui est passée par imec.istart et dont la valorisation dépasse 1 milliard d’euros, NdlR)”, expliquent-ils à La Libre. Depuis son lancement en 2011, imec.istart a déjà accompagné plus de 290 start-up technologiques à devenir des entreprises technologiques prospères dans un large éventail de secteurs. Ces jeunes pousses ont déjà créé plus de 2 800 emplois à temps plein et levé ensemble près de 700 millions d’euros en financement de suivi.
"Imec se trouve au coeur d'un écosystème tout à fait unique."
Ces cinq dernières années, l’imec a également accéléré le rythme de création de spin-off issues de ses différents laboratoires. “En professionnalisant nos processus de détection, de sélection et d’accompagnement des projets, nous sommes parvenus à passer d’un rythme de 5 à 6 nouvelles spin-off par an contre une auparavant. En cinq ans, on a créé 27 nouvelles entreprises de haute technologie basées sur des innovations fondamentales d’imec, atteignant déjà une valorisation totale de plus de 350 millions d’euros à ce jour”, souligne Olivier Rousseaux.
Quelle est la recette pour obtenir de tels résultats ? “Elle est étroitement liée à l’identité de l’imec et au réseau qui a été créé autour, répondent Olivier Rousseaux et Elise Descamps. Imec se trouve au cœur d’un écosystème tout à fait unique”. Cet écosystème offre notamment aux jeunes pousses un accès privilégié aux chercheurs de l’imec et à des acteurs industriels de premier plan actifs dans la deeptech. La notoriété internationale acquise par l’imec aide aussi les spin-off et les start-up à recruter des profils hautement qualifiés et à attirer tout un pool d’investisseurs publics et privés. imec.xpand, dans lequel Wallonie Entreprendre, Sambrinvest et Noshaq ont investi, est ainsi devenu un des fonds deeptech les plus importants d’Europe (avec un dernier closing du fonds II à 225 millions d’euros).