Vacances d'été : "Un Belge sur deux fera attention à ce qu'il dépense", le seul budget qui baisse en Europe
En cause : l’inflation, d’abord, selon le Baromètre des vacances d’Europ Assistance. Le budget "vacances" de cet été est en baisse de près de 5 %. Mais 7 Belges sur 10 disent qu’ils partiront en vacances, juste un petit point de moins que l’an dernier qui avait enregistré un record de départs.
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Publié le 24-05-2023 à 12h59
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Les Belges ont envie de partir en vacances, indique le baromètre des vacances d’Europ Assistance, 22e du nom (*): 70% des Belges déclarent qu’ils partiront en voyage cet été. Un petit point de moins que les 71 % enregistrés en 2022, qui était le taux le plus élevé depuis plus de 10 ans. En 2019, par exemple, avant le Covid, le taux s’élevait à 65 %. Sachant que le terme “vacances” désigne dans l’enquête une période de plus de 4 nuits consécutives passées hors du domicile et hors raisons professionnelles entre juin et septembre 2023.
Les néerlandophones sont même 73 % à dire qu’ils partiront dans les mois qui viennent (en hausse de 2 points) pour 68 % chez les francophones (en baisse de 3 points). “L’an dernier, le Covid jouait encore un rôle mais les gens avaient épargné et voulaient partir absolument. Et cette année, cette envie persiste et c’est très positif”, déclare d’entrée de jeu Xavier Van Caneghem, porte-parole d’Europ Assistance. Les Belges ont donc la bougeotte… mais moins que les Européens interrogés (10 autres pays) qui, eux, connaissent, avec 75 % d’intentions de départ, un point culminant depuis plusieurs années. À croire que les Belges ont initié la tendance en 2022…
1. L’influence de l’inflation d’abord
Ils ont envie de bouger, certes ; 75 % des Belges, en hausse de 4 points, sont même (très) enthousiastes à l’idée de partir, souligne l’enquête, mais l’inflation les inquiète et impacte directement cet enthousiasme (86 %). Devant des raisons personnelles ou familiales (77 %), le changement climatique (70 %), la situation en Ukraine (61 %, -12 points) ou le Covid (61 %, -18 points). Et ceux qui ne partiront pas en vacances cet été (ils sont donc 30 %), c’est d’abord et avant tout pour des raisons financières (76 %), en progression de 12 points par rapport à 2022. Par contre, la guerre en Ukraine n’est, pour l’instant, que la dixième raison invoquée pour ne pas voyager, juste devant la peur du Covid.
2. Le seul budget qui baisse en Europe
Mais surtout, l’inflation pousse le budget vacances à la baisse. Et ceci alors que les prix à destination sont plus élevés… Le budget vacances moyen des Belges pour cet été (c’est-à-dire la moyenne de tous les types de compositions de ménages) passe ainsi cette année à 2 182 euros (-4,7 % en général, -2,6 % chez les néerlandophones et -7 % chez les francophones). Il avait grimpé de 15 % l’an dernier, à 2 289 euros, mais il s’élevait à 2 242 en 2019, avant la pandémie.
Ce budget est aussi le seul à diminuer parmi les autres pays européens repris dans l’étude. Le budget moyen européen augmente, lui, de 6 % à 1 918 euros. En tête du hit-parade, le budget des Suisses bondit même de 25 % à 3 477 euros, devant celui des Allemands (2 363 euros, +11 %), des Autrichiens (2 360 euros, +9 %) et des Britanniques (2 194 euros, +1 %). Derrière les Belges, on retrouve notamment la France (1 809 euros, statu quo), l’Italie (1 776 euros, +2 %), l’Espagne (1 683 euros, +12 %) et le Portugal (1 624 euros, +5 %). C’est la Pologne qui est la lanterne rouge du classement avec un budget de 1 153 euros, mais avec la plus belle croissance derrière la Suisse : +19 %.

”Pour bon nombre de voyageurs, l’inflation ne va pas les empêcher de partir mais va impacter certains choix”, poursuit Xavier Van Caneghem. Concrètement, les Belges qui désirent partir et vont modifier leurs habitudes de voyage ou peut-être les adapter sont aussi nombreux que ceux qui ne vont pas devoir adapter leurs habitudes, précise le baromètre des intentions de vacances. L’inflation influence, par exemple, environ un quart des Belges dans le choix d’un logement meilleur marché (et 27 % disent que ce sera peut-être le cas). On parle aussi du choix d’une destination plus proche, d’une offre last minute ou de réduction des restaurants ou activités sur place. Environ 20 à 25 % des vacanciers belges qui désirent partir sont d’ores et déjà sûrs de devoir faire des choix différents à cause de la situation économique. “Un Belge sur deux fera attention à ce qu’il dépense”, résume le porte-parole.
Le budget alloué est d’ailleurs, une fois de plus, le premier critère de sélection de la destination, en hausse de 6 points à 49 %, devant la météo (43 %, +2 points). Les risques sanitaires et la situation en Ukraine reculent, tandis que le contexte économique du pays du candidat vacancier est une nouvelle donne de 2023.
3. Où vont les Belges ? Comment et pour faire quoi ?
77 % des Belges (-2 points) disent qu’ils voyageront en Europe, d’abord en France (29 %), surtout côté francophone. La Belgique, prisée pendant le Covid, conserve sa 2e place (26 %), avec davantage de vacanciers néerlandophones. Devant l’Espagne (18 %) et l’Italie (13 %). “L’Espagne perd 4 points, ce que l’on pourrait imputer à la météo extrêmement chaude des derniers étés et à la sécheresse actuelle”, pointe Xavier Van Caneghem.
Les Belges préfèrent encore et toujours les séjours à la mer. À noter, la hausse des vacances à la campagne et des voyages itinérants. Les voyageurs recherchent d’abord la détente et le bon temps en famille. Ils privilégient l’hôtel (51 %, +4 points). Pour se rendre à destination, ils utilisent avant tout leur voiture personnelle (50 % pour 62 % en 2021). Toutefois, 47 % n’envisagent toujours pas de longs déplacements en voiture électrique, freinés par l’incertitude de trouver des bornes de recharge le long de la route. Quant à la part de l’avion, elle reste inchangée à 37 %. Elle était de 43 % en 2019. Enfin, la majorité des vacanciers planifient leurs vacances de 2 à 4 mois avant leur départ.
(*) Enquête réalisée par Ipsos entre le 20 mars et le 7 avril 2023 auprès de 15.002 personnes, un millier par pays, dans 11 pays d’Europe (dont la Belgique), aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Malaysie.
Écologie et travail
Pas moins de 47 % (-5 points) des Belges disent que l’empreinte écologique joue un rôle important dans le choix de leur destination et 14 % (+1 point) un rôle crucial. Sans surprise, les jeunes sont particulièrement attentifs à réduire cette empreinte.
Autre question, posée à la population active uniquement : avez-vous l’intention de travailler en vacances ? 76 % des Belges n’en ont pas l’intention (+1 point). Mais la tendance au workstation (24 %) est bien là. La qualité de l’accès à Internet est d’ailleurs un des critères de sélection de la destination (24 %).