"Nous voulons réduire de plus en plus notre dépendance aux importations de vaccins"
La mission économique princière a visité le projet “Madiba”, une future usine de production de vaccins, au Sénégal, fruit de la collaboration entre Univercells et l’Institut Pasteur de Dakar, entre autres.
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Publié le 25-05-2023 à 18h58 - Mis à jour le 25-05-2023 à 19h15
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Tiré à quatre épingles, Samir Maas, responsables des ingénieurs chez MyEngineering, peut être fier. L’entreprise pour laquelle il travaille, basée à La Louvière, existe depuis à peine 5 ans et elle a déjà des activités à l’international, en plus du Benelux.
Le projet Madiba, c’est un défi technique, puisqu’il faut s’adapter à l’atmosphère, à la chaleur, au sable.
“Nous créons l’enveloppe, les bâtiments pour Univercells et l’Institut Pasteur de Dakar”, explique-t-il alors que la princesse Astrid et les ministres Lahbib et Borsus visitent, dans le cadre de la mission économique princière, l’usine de vaccins en cours de construction, ici, au Sénégal, à quelques dizaines de kilomètres de Dakar. Le nom du projet ? “Madiba”, le célèbre surnom donné à Nelson Mandela.
“Le coût complet de ce bâtiment est d’environ 50 millions d’euros. C’est un défi technique, puisqu’il faut s’adapter à l’atmosphère, à la chaleur, au sable. Il faut des batteries en cas de coupures de courant, qui ne sont pas rares encore au Sénégal”, ajoute-t-il, alors qu’il attend la délégation de pied ferme, en plein soleil, pendant qu’un climatiseur s’évertue à faire baisser la température à l’intérieur d’une grande tente rectangulaire où se tiendra la conférence de presse.
“Nous espérons toucher l’Afrique du Nord. L’Awex (Agence wallonne à l’exportation) nous permet d’avoir une bonne visibilité”, poursuit-il, expliquant que le site de production de vaccins qui devrait être actif d’ici la fin 2024, est le fruit de la coopération avec une multitude d’acteurs, dont des entreprises serbes, suédoises, françaises, sénégalaises et belges.
Objectif : produire 60 % des vaccins utilisés en Afrique
L’ambition pour l’Institut Pasteur est de produire 60 % des vaccins utilisés en Afrique d’ici 2040, contre 40 % aujourd’hui. Selon Willy Borsus (MR), l’objectif serait de produire 25 millions de doses de vaccins par mois.
“Nous développons la production ici, afin de réduire de plus en plus notre dépendance aux importations de vaccins”, commente, pour sa part, Hala Audi, CEO d’Unizima, une filiale d’Univercells spécialisée dans le transfert de technologies et donc l’installation de ce type d’usine à l’étranger.
“Le projet Madiba prouve qu’un modèle de production décentralisé, où les installations locales répondent à la demande locale de vaccins, est le moyen le plus durable d’assurer l’accès aux médicaments essentiels dans le monde”, précise-t-elle.
“La rage, la fièvre de Lassa, Ebola… toutes ces maladies montrent à quel point il est important d’avoir accès aux vaccins”, renchérit Jimmy Vanderbranden, co-fondateur de MyEngineering.
“Surmontant les défis d’un travail à longue distance et d’une opération au Sénégal, ce partenariat témoigne de notre dévouement et de notre professionnalisme inébranlables”, se félicite-t-il.
“Grâce au soutien de la Fondation Bill&Melinda Gates, l’Institut Pasteur de Dakar a annoncé un programme de développement et de fabrication en interne d’un vaccin contre la rougeole et la rubéole dans les installations de Madiba. Ce vaccin à faible coût sera produit à l’aide du processus de production intensifié Hip-Vax de Batavia Biosciences et des plateformes NevoLine et Scale-X d’Univercells Technologies”, précise Univercells en parallèle.
“Il y a deux façons de produire des vaccins moins cher”, explique, à la princesse Astrid, Amadou Sall, administrateur général de l’Institut Pasteur de Dakar, alors que l’usine est pour le moment encore quasiment vide. “Soit on produit en masse, pour faire des économies d’échelle. Soit on concentre davantage la solution. C’est ce que la technologie d’Univercells permet. Cela nous permet aussi d’avoir une usine beaucoup plus 'petite' que les entreprises classiques. Là, les tailles de nos cuves sont relativement limitées”, poursuit-il, alors que la visite touche à sa fin.
