Des contrats à plusieurs millions d'euros, une bonne surprise et l'occasion de bousculer (un peu) la France
La mission économique princière au Sénégal s’est clôturée ce vendredi matin, avec un retour en Belgique, avec des contrats signés dans les valises mais bousculé par l’actualité internationale.
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Publié le 26-05-2023 à 17h40 - Mis à jour le 26-05-2023 à 18h48
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”Où est la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib ?”, “Elle a dû partir dans l’urgence. On ne sait pas pourquoi” : et alors que la mission économique princière au Sénégal touchait à sa fin, mercredi soir, les rumeurs allaient bon train. La ministre a disparu des radars et le photographe qui la suivait, Vlad Vanderkelen, laisse un vide dans l’équipe de journalistes présents sur place. Pourquoi le photographe a-t-il dû la suivre ? C’est un indice de plus que quelque chose se trame. “Peut-être la libération d’Olivier Vandecasteele”, lâche prudemment une personne de la délégation wallonne. Bonne et heureuse suggestion.
Mais ça n’empêche pas la princesse Astrid, aux côtés du ministre wallon Willy Borsus (MR) et du secrétaire d’État Pascal Smet (Vooruit), de faire le point sur la mission économique, qui a permis de signer 38 accords entre des entreprises belges et les autorités et autres entreprises sénégalaises. Et ce sont des contrats à plusieurs dizaines de millions d’euros pour certains.
Le projet Jambaar, qui implique entre autres le port d’Anvers, représente un montant de près de 150 millions d’euros et vise à faire du port de Dakar un hub logistique pour toute l’Afrique de l’Ouest.
La pression retombe
Du côté d’EcoSteryl, l’entreprise montoise spécialisée dans la gestion de déchets médicaux sans passer par la case incinération (et principalement active hors de Wallonie), la joie se fait sentir. Si les discussions se sont bien déroulées avec leur partenaire privé sur place DrSett, la signature d’un mémorandum d’entente avec le ministère de la Santé pour l’installation de six sites industriels de gestion des déchets médicaux permettra de s’ancrer très solidement sur le continent africain. La pression redescend, on se permet de lâcher quelques sourires après la cérémonie des signatures à la fin de la mission. “Ce n’est que la première étape, mais c’est une belle étape”, glisse Olivier Dufrasne, le président de l’entreprise.
Ce n'est quand même pas normal que le franc CFA soit encore imprimé par la Banque de France.
Et si la Flandre n’a pas voulu envoyer d’officiels lors de cette mission princière, le secrétaire d’État bruxellois au Commerce extérieur Pascal Smet a tout de même lancé, en laissant la langue de Vondel de côté : “Les liens commerciaux sont facilités par l’usage du français. Donc il faut, de manière unie, profiter de cela pour renforcer nos liens avec le Sénégal”.
Bousculer la France et la Chine
Et potentiellement prendre une place jusqu’ici davantage occupée par la France ? Question délicate. “On préfère faire du business avec la Belgique. Il reste un ressenti dans les relations avec la France. Ce n’est quand même pas normal que le franc CFA soit encore imprimé par la Banque de France. C’est un reliquat du colonialisme…”, nous glissait en amont un responsable sénégalais. Mais pas question de le dire si ouvertement de la part des représentants belges, qui veillent également à la concurrence que représente la Chine sur place.
La mission économique a donc permis d’ancrer la présence belge, de rapprocher les deux pays et de profiter à de nouveaux marchés. “Certains sont réticents à travailler en Afrique. Tant pis pour eux. À un moment donné, si vous voulez croître, il ne faut pas hésiter. Il faut accepter ce que cela représente en termes de travail et de management. C’est une culture différente. Mais ça vaut le coup”, nous lâche encore un responsable business d’une entreprise belge.