Manifestation des taxis devant le siège de son "partenaire" Uber à Bruxelles: de l'eau dans le gaz ?
L’ASBL UCLB, qui organise la manifestation reproche à la plateforme américaine d’être trop gourmande, de bloquer les chauffeurs sur base de simples commentaires, de ne pas annoncer le prix et la destination des courses, etc. Entre 100 et 150 chauffeurs bloqueront une partie du boulevard Louis Schmidt dès 8h du matin.
- Publié le 30-05-2023 à 07h53
- Mis à jour le 30-05-2023 à 09h36
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Évitez le boulevard Louis Schmidt, à Etterbeek mardi dès 8h du matin, jusqu’à 15h environ. Entre 100 et 150 taxis de rue manifesteront devant le siège d’Uber. Les taxis bloqueront entre une et trois voies de circulation de l’artère entre la chaussée de Wavre et l’avenue Hansen-Soulie, en direction du rond-point Montgomery. Selon l’affluence, le trafic pourrait également être perturbé dans l’autre sens.
La manifestation est organisée par l’ASBL UCLB, qui représente une partie des chauffeurs et exploitants de taxis de rue en Belgique. Elle reproche plusieurs choses à Uber, essentiellement.
Primo, la commission exigée par Uber. Alors que les deux autres plateformes directement concurrentes d’Uber prennent une commission de 15 à 18 % pour chaque course, Uber prend 25 %, soit un quart du prix de la course. “C’est la commission la plus haute du marché pour les taxis de rue”, dénonce Asmaa Snaibi, secrétaire générale UCLB et organisatrice de la manifestation. “Nous demandons qu’Uber s’aligne sur les montants des autres plateformes.”
Deuzio, l’ASBL dénonce le manque de transparence d’Uber. “La plateforme n’affiche pas la destination et le prix de la course. Le chauffeur doit l’accepter à l’aveugle. Les autres plateformes annoncent destination et prix avant. Uber est la seule à ne pas le faire”, remarque encore Asmaa Snaibi. Qui s’étonne également qu’Uber annonce ces deux informations dans les pays limitrophes tels que la France, qui dispose d’une législation sur ce point, et les Pays-Bas, depuis l’été dernier.
Tertio, l’UCLB reproche le blocage abusif et excessif de nombreux taxis de rue. Sur la base de simples plaintes de client ou des commentaires négatifs sur l’application, un chauffeur peut se retrouver déconnecté de la plateforme du jour au lendemain. “Cette pratique nuit gravement à notre capacité à exercer notre travail et à subvenir à nos besoins. De plus, cela crée un stress permanent pour éviter d’être piégé par un client qui ne précise pas le chauffeur pour des raisons inconnues ou qui cherche à se défouler sur un chauffeur de taxi de rue via l’application Uber.”
Depuis la nouvelle réforme, nos chauffeurs ne constatent aucune amélioration des conditions de travail.
Quatro : les bonus accordés aux taxis de station. “Pour attirer des taxis de station, Uber leur propose des bonus pouvant aller jusqu’à 600 euros par semaine. Nous, taxis de rue, n’atteignons jamais ces montants. C’est de la discrimination.” Asmaa Snaibi espère pouvoir rencontrer les responsables d’Uber, sans trop d’espoir.
Plus largement, la réforme du secteur des taxis n’a pas amélioré la situation des taxis de rue (anciens chauffeurs LVC), déplore la secrétaire générale de l’UCLB ? “Uber est désormais protégée par l’ordonnance bruxelloise. Depuis la nouvelle réforme, nos chauffeurs ne constatent aucune amélioration des conditions de travail. Tandis que les réunions entre notre secteur et plateformes sont de plus en plus rares.”
Autre point qui inquiète les taxis de rue : l’accord signé entre Uber et la FGTB, via sa branche UBT. “Le syndicat organise des rencontres hebdomadaires entre Uber et les chauffeurs affiliés pour régler toutes sortes de problèmes mais n’a jamais consulté les ASBL de défense des droits des taxis de rue (ex-LVC). Pourtant, ils sont censés nous représenter. Malgré nos demandes des contacts, ils ne sont jamais venus vers nous”, dénonce encore Asmaa Snaibi. “Quant à l’accord signé entre la FGTB et Uber, on ne sait pas ce qu’il contient. Nous aimerions être représentés par un syndicat mais la FGTB ne nous connaît pas, ne connaît pas nos problèmes. Et ne prend aucun contact avec nous… On ne comprend pas.”