"Il est grand temps de légiférer les nouvelles implantations des supermarchés"
Libre Eco week-end | Le Dossier. Pour Pascal Niclot, franchisé du groupe Delhaize, l'indépendant se trouve souvent confronté au manque de rentabilité.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/TB6RBRRB7ZFTLE2HFN72AKZUV4.png)
- Publié le 03-06-2023 à 15h06
:focal(442x447:452x437)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/QC75WK5ZAFDQ7FG7H7CZIR7AKY.jpg)
Pascal Niclot, franchisé du groupe Delhaize et président d’Aplsia, l’Association professionnelle du libre-service indépendant en alimentation, répond aux questions de La Libre sur la suroffre de supermarchés en Belgique.
1. Jugez-vous aussi qu’il y a trop de supermarchés et de magasins de proximité en Belgique ?
C’est indéniable et les chiffres le prouvent. D’autant qu’aux supermarchés de petite, moyenne ou grande taille, il faut ajouter les offres alimentaires dans les stations-service, les gares et les stations de métro où les enseignes veulent également être représentées. Chaque année, nos partenaires annoncent un nombre impressionnant d’ouvertures, ce qui suscite de nombreuses questions. Que restera-t-il de ce nombre après les trois premières années d’exploitation ? Où seront-elles implantées ? En centre-ville, qui regorge déjà d’offres ? En zone rurale où les consommateurs ne sont pas aussi nombreux ? D’un côté comme de l’autre, l’indépendant sera souvent confronté au manque de rentabilité.
2. Il se dit que les franchisés s’en sortent mieux en la matière…
Nous aimerions bien le confirmer. Mais il faut savoir que notre rentabilité est mise sous pression permanente et que celle-ci diminue d’année en année. En cause : la guerre des prix, les achats frontaliers, l’énergie, l’index sur les salaires et les loyers, le Covid qui nous a apporté plus de ventes mais, contrairement aux idées reçues, pas plus de rentabilité, le télétravail qui impacte les points de vente au centre des grandes villes et des quartiers estudiantins, jusqu’à la guerre en Ukraine qui fait grimper les prix alimentaires et non alimentaires de manière inacceptable. Néanmoins, il est certain que nous sommes beaucoup plus attentifs à la moindre dépense et au bien-être de notre personnel, contrairement à ce que certaines personnes ou mouvement veulent insinuer. Le capital humain et nos consommateurs sont, pour nous indépendants, des valeurs de référence.
3. D’où pourrait venir la solution à cette suroffre de magasins ?
Nous pensons chez Aplsia qu’il est grand temps de légiférer au niveau des nouvelles implantations. Certaines communes ont déjà pris des décisions à ce niveau. Mais rien de tangible ou de généralisé.