45% de vaches en moins mais 40% de lait en plus en Belgique
Les consommateurs ont quelque peu boudé les produits laitiers en 2002. En cause, les prix et les alternatives végétales.
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- Publié le 09-06-2023 à 17h11
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Les consommateurs belge ont quelque peu boudé les produits laitiers l’an dernier.
Les ventes de beurre, de crème et de lait ont été les plus touchées, perdant respectivement 10%, 9% et 7% de leurs volumes. C’était donc 1,5 kilo de beurre ou encore 39,2 litres de lait par personne. C’était aussi 14,4 kilos de fromage en moyenne (-3%).
En cause, “des prix élevés qui ont eu un impact sur la consommations”, note Renaat Debergh, administrateur délégué de la Confédération belge de l’indsutrie laitière (CBL). C’est aussi dû à l’émergence de substituts végétaux aux produits laitiers.
A qui la faute?
A qui la faute, pour ces prix élevés? Le marché du lait est mondial, dont le prix évolue en fonction de l’offre et de la demande. L’offre a stagné l’an dernier; avec une croissance limitée à 0,7% contre 2,3% en 2021 pour l’ensemble de la production laitière mondiale et de près de 3,5% en 2020. Or, la demande de poudre de lait, de beurre ou encore de fromage continue à croître. “Cela fait augmenter les prix”.

Dans les faits, le prix du lait a augmenté de 47% en 2022, ce qui a donné lieu à une forte hausse du chiffre d’affaires de l’industrie laitière (+30%) à 7,1 milliards d’euros. Le prix a ainsi bondi à 54,8 euros pour 100 litres. “Il a battu le précédent record, datant de 2013, quand le prix avait atteint 39,4 euros les cent litres”. En début d’année, il est repassé sous les 50 euros.
Les producteurs belges se sont en partie adaptés pour tirer profit de cette hausse des prix. La production de lait s’est ainsi élevée à 4,320 milliards de litres, contre 4, 182 en 2021, soit une hausse de 3,3%. C’est en fait en Flandre que la hausse de production a eu lieu, de l’ordre de 4,7% contre une croissance nulle en Wallonie. Il y a plusieurs explications possibles: la taille des fermes plus importantes au Nord, des choix qui peuvent privilégier les volumes aux marges ou encore un modèle bio plus développé au Sud. “Le nombre de vaches produisant du lait bio est de 1% du total en Flandre et de 11% en Wallonie”, poursuit Renaat Debergh. Il est plus difficile de faire évoluer le modèle bio dans un bref laps de temps.
Producteurs gagnants
Bien entendu, la hausse du prix du lait est à replacer dans un contexte de flambée des coûts de production. L’un dans l’autre, les producteurs sont plutôt sortis gagnants. “Cette hausse a permis aux producteurs laitiers de compenser la forte hausse de leurs coûts et de réaliser un beau résultat de comptabilité d’exploitation”, relève la Confédération belge de l’Industrie alimentaire.
Cette industrie, par contre, n’a pas vraiment été à la fête. Car, ce lait, il faut le transformer en beurre, en fromage,.... Là aussi, les frais ont été plus élevés. “Les augmentations de coûts n’ont pu être compensées que beaucoup trop tard et en partie seulement, ce qui a fortement pesé sur la rentabilité, surtout sur les produits de consommation dans la distribution”, note la CBL, qui représente 99% de la collecte de lait en Belgique.
Renaat Debergh a aussi profité de son départ après 35 ans à la tête de la CBL pour donner quelques chiffres sur cette période: il y avait près de 40 000 fournisseurs et d’un million de vaches laitières en 1984, pour un production totale de 3 milliards de litres. L’an dernier, les 4,3 milliards de litres (+40%) ont été produits par 6 000 fournisseurs (-85%) et 544 000 vaches (-45%). Un fabuleux bon de productivité.