Concession presse : la bataille plus serrée que prévu
Le groupe français Riccobono s’est porté candidat tout comme Bpost et PPP. Son offre pourrait "challenger" celle de bpost, nous dit le CEO Guillaume Riccobono.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/3794e68f-5aa0-49a3-b726-bed694fe37b9.png)
- Publié le 09-06-2023 à 18h24
:focal(1723x2597:1733x2587)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/XO53SZZEK5E35LICITHS6VHE5I.jpg)
L’appel d’offres lancé par le ministre de l'Economie, Pierre-Yves Dermagne (PS) sur la concession pour la distribution de journaux, qui s’est clôturé le mercredi 8 juin, a livré une surprise de taille. En plus des deux candidats connus et déjà concernés, Bpost et PPP, il y en a un troisième qui vient de France. Il s’agit du groupe familial Riccobono fondé il y a 123 ans. “Nous avons une expérience dans le portage, avec une part du marché national de 42 %. On pense qu’il y a des améliorations à faire au niveau du marché belge”, nous explique le CEO Guillaume Riccobono.
L’offre du groupe français porte autant sur la distribution des quotidiens que des magazines, mais le CEO se dit ouvert “à l’idée d’un partenariat si elle aboutit à une meilleure offre globale. On ne vient pas avec une proposition où c’est tout ou rien”.
Pour rappel, cette concession fait l’objet d’une subvention annuelle de l’État fédéral de 175 millions d’euros, qui est ramenée à 125 millions d’euros pour la nouvelle concession qui entrera en vigueur en 2024. Jusqu’à maintenant, cette concession a été attribuée à bpost, avec quelques missions confiées à PPP dans certaines villes dont Bruxelles. La réduction 175 à 125 millions, décidée dans le cadre des discussions budgétaires de l’été dernier, va de pair avec une révision du cahier des charges. Un des changements: une distribution de 80 % des journaux la semaine avant 7h30 au lieu de 100 % précédemment. “Notre offre de prestation est meilleure avec un niveau de 90 %”, assure Guillaume Riccobono.
Conditions tarifaires
Les éditeurs de journaux rétribuent également le distributeur. “Notre offre permet de challenger l’opérateur actuel. On a proposé des conditions tarifaires plus intéressantes. Dans tous les cas de figure, les gagnants sont les éditeurs grâce à des conditions tarifaires plus intéressantes”, poursuit Guillaume Riccobono.
Il semblerait que chaque candidat puisse revoir ses conditions alors que le gouvernement doit trancher pour la fin de l’année au plus tard. Pourrait-il choisir un groupe qui n’a pas de personnel en Belgique alors que l’activité de distribution concerne 3300 salariés (mais pas à temps plein) ? “On proposera des offres d’emplois aux salariés”, explique Guillaume Riccobono. Un temps d’adaptation de 6 mois a été prévu pour la nouvelle entreprise choisie s’il ne s’agit pas de bpost. Il est évident que dans un tel cas de figure, l’entreprise publique, qui emploie 27 000 personnes en Belgique devra négocier un certain nombre de départs ou transferts de personnel.
La partie n’est donc pas gagnée pour bpost, qui est déjà mise à mal par les soupçons de collusion avec les éditeurs flamands DPG Média et Mediahuis justement dans le cadre de l’attribution de la concession. L’action bpost a perdu ce vendredi 1,84 % à 4,06 euros.