Venir avec son chien au bureau, vraiment ? "Le chien est un être social qui ne doit pas rester seul à la maison"
Ils sont les bienvenus dans une entreprise sur cinq. Mais la pratique doit être encadrée, pour le bien de tous.
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- Publié le 25-06-2023 à 15h04
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"Je n'aurais pas pris de chien si je n'avais pas pu l'emmener au travail. Le chien est un être social qui ne doit pas rester tout seul à la maison toute la journée", raconte Kathy Heungens, Corporate Affairs Director de Mars Belgium, qui vient toujours accompagnée de Mojo, son carlin. Le fait de ne pas laisser son animal de compagnie seul est aussi l'une des principales motivations d'Elodie Damiano, Occupational Health/Wellbeing Culture Talent Rewards chez Mars. "De plus avoir Marley, mon jack russel à poils longs - entre autres ! - me calme. Il stimule les interactions avec les collègues et rend les choses moins formelles."
Les chiens sont les bienvenus dans 21 % des lieux de travail en Belgique, selon l'enquête réalisée par Mars Belgium et iVox auprès de plus de 1 000 Belges et dévoilée lors du Take Your Dog to Work Day, une journée, initiée aux États-Unis et au Canada, au cours de laquelle les travailleurs sont encouragés à amener leur chien au bureau et qui s'est tenue vendredi. "Ce chiffre est en forte hausse par rapport aux 6 % de 2019 et 11 % de 2022", souligne Kathy Heungens. Aujourd'hui plus de 70 % des personnes qui ont un chien et qui peuvent l'emmener au bureau le font, selon l'enquête.
Une pratique encouragée
Chez Mars Belgique, cela fait plus de vingt ans que la pratique est autorisée et même encouragée. "Elle fait partie de notre stratégie bien-être et de fabricant de nourriture pour animaux (Pedigree, Royal Cain, Whiskas…). Quand j'arrive au bureau et que par hasard il n'y a pas de chiens, je trouve cela bizarre. C'est comme si l'équipe n'était pas au complet", souligne Kathy Heungens.
Plus d’un tiers des répondants estime qu’amener son chien au bureau devrait être un droit pour les employés. Pas moins de 57 % considèrent qu’une culture d’entreprise avec une politique favorable aux chiens est le signe d’une philosophie d’une organisation flexible et progressiste, axée sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et sur l’attention portée au bien-être sur le lieu de travail.
Les effets positifs de la présence de chiens semblent nombreux. Ainsi, 63 % des personnes interrogées déclarent être plus heureuses en présence d'un chien au bureau. Celle-ci réduit le stress (pour 60 %), augmente la motivation (pour 60 %), stimule la mobilité sur le lieu de travail (50 %) et crée généralement une meilleure ambiance de travail (selon 64 %). "Les chiens ont un impact positif sur notre bien-être car ils stimulent la production de substances neurochimiques telles que l'endorphine, la dopamine et l'ocytocine dans notre cerveau. Et cela nous rend heureux", estime le psychologue Herman Konings. "Le lien entre les humains et les chiens est unique et peut contribuer à notre bien-être mental et physique de diverses manières, non seulement chez les propriétaires de chiens, mais aussi chez les personnes qui n'ont pas d'animaux de compagnie", ajoute la professeure Joni Delanoeije, chercheuse à la KU Leuven.
Recrutement et rétention
L'enquête démontre en outre qu'une politique favorable aux chiens au travail peut jouer un rôle considérable dans le recrutement et la rétention des talents. Un tiers (et même 40 % chez les propriétaires de chiens) indique qu'un environnement de travail accueillant pour les chiens est un facteur important dans le choix d'un employeur. "Je cherchais une entreprise qui accordait de l'attention au bien-être humain et animal. Pour moi ce point humanise encore plus une organisation", avance Sarah Van Vynckt, qui estime que le fait de pouvoir emmener son chien au bureau fut "un gros plus" dans le choix de son futur employeur, bien qu'elle-même n'ait pas de chien. "C'est un atout pour notre employer branding ", estime Elodie Damiano.
Mais qu'en pensent les collègues ? L'enquête montre que près de la moitié des personnes travaillant dans un bureau avec des chiens peut être gênée par leur présence. Quelque 63 % pensent même que cela peut être une source de conflits ou de tensions entre collègues. "Nous ne rencontrons quasi-pas de problème avec les collègues, même si certains peuvent parfois avoir des préjugés. Mais si on veut autoriser les collaborateurs à venir au bureau avec leur chien, il faut faire les choses bien", estime Kathy Heungens. Mars, et ce dans le monde entier, estime que trois éléments sont importants. Cette pratique doit d'abord faire partie de la stratégie. "Il faut aussi établir un règlement interne que nous appelons "pattétiquette". C'est par exemple demander l'avis des collègues, désigner des d'endroits où les chiens ne sont pas admis… Enfin, il faut prévoir des infrastructures et aménagements, comme de l'air conditionné de qualité pour éviter les risques d'allergies, un tapis de sol approprié…", détaille Kathy Heungens. "Cela doit se faire dans le respect de l'animal du propriétaire du chien et des autres collègues. Il faut un peu de bon sens et de la bienveillance."