OPA sur Exmar : Nicolas Saverys coupe court à la spéculation
À trois jours de la réouverture de l’offre, il annonce qu’il ne va pas majorer le prix. D’où une dégringolade du cours de Bourse.
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- Publié le 25-08-2023 à 14h46
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Nicolas Saverys a-t-il pris le dessus dans la bataille qui l’oppose à des actionnaires minoritaires de la société de transport maritime de gaz Exmar ? Ce n’est pas à exclure vu la réaction du marché après sa décision de ne pas majorer le prix de l’OPA (11,1 euros par action) sur Exmar lancée par Saverex, son holding de contrôle. Juste après le communiqué publié ce vendredi matin à 8h, l’action a en effet cédé plus de 7 % à 11,08 euros.
Saverex, “estime que le prix d’offre reflète adéquatement la juste valeur de la société cible, comme confirmé dans le prospectus et par les actionnaires vendant au cours de la première période d’acceptation”, souligne le communiqué. Et d’ajouter que “le cours légèrement supérieur au prix de l’OPA (NdlR en vigueur juste avant le communiqué) pourrait être causé par des spéculations sur le marché concernant une éventuelle augmentation du prix offert”.
Bart Goemaere, le rédacteur en chef de la feuille d’investissement de BeursTips (TuyauxBourse), continue à penser que ce prix n’est pas acceptable. Comme déjà expliqué à La Libre, il conteste les méthodes de valorisation, s’étonnant qu’on n’ait pas pris en compte la valeur nette d’inventaire (VNI) d’Exmar qu’il évalue à environ 21 euros par action. Estimant représenter environ 15 % du capital, il reste sur ses positions. Il se dit “vendeur” à un prix compris entre 14 et 15 euros. Pour lui, la publication des résultats le 8 septembre – qu’il prévoit très bons – devraient apporter une preuve supplémentaire que la société vaut plus que 11,10 euros par action.
”Tout faux”
Dans le camp de Nicolas Saverys, on estime que Bart Goemare a “tout faux”. Car “la valeur nette d’inventaire n’est pas pertinente pour une société comme Exmar, qui est une société avec des actifs peu liquides. La VNI est pertinente pour des sociétés dont les actifs sont liquides comme Euronav ou Frontline”, nous explique Patrick De Branbandere, conseiller financier de Nicolas Saverys. Et de marteler que la valorisation est “correcte” et que “le communiqué est suffisamment clair” sur les intentions de Nicolas Saverys. Traduction : ce dernier ne va pas revoir les conditions proposées même si rien légalement ne l’empêche de le faire pendant la nouvelle période d’acception, du 28 août au 15 septembre. “Même après cette période, il lui est toujours possible d’augmenter son prix, par exemple s’il se trouve dans une situation où il doit procéder à une réouverture obligatoire ou s’il lance une nouvelle offre après l’expiration de la période d’acceptation actuelle”, nous explique-t-on à la FSMA.
Vu la résistance de certains minoritaires, il n’est pas exclu que Saverex, qui contrôle actuellement 78 % du capital, n’atteigne pas les 95 % qui permettent une sortie forcée de la Bourse. Ce qui voudrait dire que l’action sera très peu liquide avec un capital flottant limité à maximum une vingtaine de pourcents. Patrick De Brabandere relativise ce risque. “On savait que ce serait compliqué d’atteindre la barre des 95 % , mais ce n’est pas un drame en soi si on n’y arrive pas”, poursuit-il. Il n’exclut pas qu’Exmar paie un super dividende pour faire remonter du cash chez Saverex qui en aura besoin pour rembourser les dettes contractées pour payer les actionnaires qui ont apporté leurs titres.