Le Musée de la Bière, à l'ancienne Bourse, veut être l’une des trois plus grandes attractions touristiques de Bruxelles
La Bourse de Bruxelles transformée en Musée de la Bière ouvre ses portes. Le bâtiment devient aussi ouvert au public. Il y aura toutes les raisons de le visiter. À partir de ce samedi.
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- Publié le 08-09-2023 à 09h46
- Mis à jour le 08-09-2023 à 12h02
Les promoteurs de la rénovation du bâtiment de la Bourse et de l’installation du musée Belgian Beer World n’ont vraiment pas lésiné sur les moyens : le coût total du projet avoisine finalement les 90 millions d’euros, dont la moitié à charge de la ville de Bruxelles, bien au-delà des premières estimations. “C’est un choix. Nous l’assumons”, a justifié le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close (PS), lors de l’inauguration du nouvel espace, situé à deux pas de la Grand-Place. Un lieu dédié à la bière belge, bien entendu, mais qui se veut avant tout un point de passage ouvert à tous au cœur de la capitale.
Le projet n’a pas été de tout repos pour ce bâtiment bien austère, racheté par la ville de Bruxelles pour 4,5 millions d’euros, en 2012. Il a fallu, d’abord, y penser. L’idée a été proposée par Sven Gatz, alors à la tête de la Fédération des Brasseurs belges, et présent à l’inauguration en sa qualité de ministre bruxellois du Budget (Open VLD). Il fallait y croire : ce fut, notamment, le cas de Philippe Close, alors échevin des Finances de Bruxelles. Tant de monde s’est ensuite mobilisé pour “surpasser les défis de sa réalisation”, a évoqué Charles Leclef, Président de la Régie Communale Autonome Bourse-Beurs.
Cela va renforcer l’image de Bruxelles et de la Belgique dans le monde entier.
Une dizaine d’années plus tard et au terme de trois années de lourds travaux – la Bourse n’avait pas fait l’objet d’une véritable rénovation depuis sa construction, au milieu du XIXe siècle –, le bâtiment va ouvrir ses portes à toutes et à tous pour la première fois de son histoire, à partir de samedi. “Jusqu’en 1970, les femmes ne pouvaient pas y entrer”, rappelle Philippe Close. Et peu de Bruxellois n’ont jamais franchi les grilles de ce temple du capitalisme.
”Tout le monde va pouvoir s’approprier cet endroit”, se félicite d’ailleurs Karine Lalieux, ministre qui a la tutelle sur Beliris, l’outil financier pour la rénovation à Bruxelles, qui a mis 16 millions d’euros sur la table. Elle avait soutenu ce projet en qualité d’échevine de la ville. Alors, c’est vrai, c’est cher et il y a eu pas mal de critiques, mais “c’est plus facile de ne rien faire”.
Ce lieu de passage deviendra incontournable au centre-ville : parce que c’est un raccourci – six entrées et sorties sont disponibles —, mais, surtout, pour la beauté époustouflante de l’intérieur du bâtiment. C’est tout simplement magnifique et le résultat mérite un immense coup de chapeau.

L’ambition du musée
Et puis il y a, aux étages, l’installation du musée de la bière, ou plutôt du Belgian Beer World. Le projet, financé par une trentaine de brasseurs, se veut ambitieux et ne le cache pas en tablant sur 350 000 visiteurs la première année. Sven Gatz s’attend à bien plus par la suite pour ce musée qui devrait rapidement entrer dans le top trois des principales attractions touristiques bruxelloises. Voilà l’Atomium prévenu. “Cela va renforcer l’image de Bruxelles et de la Belgique dans le monde entier”, se réjouit Rudi Vervoort, Ministre-Président de la Région bruxelloise.
Justement, la bière belge est un produit d’exportation : 70 % de la production prend le chemin de l’étranger, a rappelé Krishan Maudgal, président de la Fédération des Brasseurs. De quoi peut-être donner des idées aux visiteurs une fois rentrés dans leur pays. D’autant qu’ils pourront déguster, au terme d’une visite interactive joliment conçue jalonnant toutes les étapes de fabrication – il y a même une “plongée” dans un bac à levure pendant 6 minutes –, l’une des 49 bières au fût ou des 98 bières en bouteilles, choisies parmi les brasseurs partenaires (AB inBev, Alken-Maes, Duvel-Moortgat…). Voilà en tout cas 12 000 m² consacrés “à la fabuleuse histoire de la bière belge”, se félicite Krishan Maudgal. “Nous devons être fiers de nos bières”. Gageons sans sagesse.