Les éditions Mardaga reprennent La Renaissance du Livre
La nouvelle est tombée ce 11 septembre : le catalogue est sauvé, et les auteurs verront leurs projets soutenus.
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- Publié le 12-09-2023 à 18h00
- Mis à jour le 12-09-2023 à 17h48
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"Si on m'avait dit fin juin que je reprendrais en septembre La Renaissance du Livre, je n'aurais pas vu pourquoi !", reconnaît Thibault Léonard, le patron des éditions Mardaga, qui étend à nouveau ses activités puisqu'il a repris il y a peu les Éditions du Perron. Il le concède : les discussions qu'il a eues avec Bruno Colmant, à la recherche d'un éditeur pour le livre qu'il avait en projet avec le journaliste Olivier Mouton pour le compte de La Renaissance du Livre, ont été décisives. Ainsi donc, ce 11 septembre, l'accord de levée des conditions suspensives a été signé, ce qui permet la reprise de l'éditeur dont l'avis de faillite avait été publié au Moniteur début août.
"On a rencontré le curateur fin juillet. Après avoir étudié la situation, on a décidé d'agir vite : on a donc déposé une offre - et je ne suis pas sûr qu'il y en ait eu d'autres", explique Thibault Léonard. Qui admet qu'une série d'incertitudes demeurent, au niveau du programme éditorial établi pour 2023-2024 comme en ce qui concerne les contrats qui auraient été signés. "J'ai le sentiment d'être sur un bateau en plein brouillard, mais sur une barque suffisamment solide pour traverser la tempête. Comme toute reprise, celle-ci a son lot d'incertitudes."
Acteur majeur
Acteur majeur du monde éditorial belge depuis une trentaine d'années, La Renaissance du livre est donc appelée à survivre. "On ne sauve pas ce patrimoine culturel sans l'espoir d'un second souffle", poursuit Thibault Léonard qui ne cache pas ses inquiétudes face au contexte actuel. "L'édition belge traverse une période compliquée. Ce qui nous fragilise est la fragilité des librairies, qui souffrent du commerce en ligne. Quand, à Namur ou à Louvain-la-Neuve, des librairies comme Agora (qui avaient été reprises par Le Furet du Nord) disparaissent, les autres librairies ne récupèrent pas nécessairement leur clientèle." Pour le CEO de Mardaga, une des clés sera d'investir dans la digitalisation, soit des outils qui facilitent la gestion.
En ce qui concerne les publications proprement dites, "les projets en cours vont être analysés pour nous permettre de redessiner les frontières éditoriales de Mardaga comme de La Renaissance. Notre volonté est de préserver l'ADN de chaque maison".
Pour Thibault Léonard, si les distributeurs continuaient à diffuser les titres de La Renaissance et les commandes à être honorées, "la première chose à faire sera de redémarrer la machine. On va ensuite prendre du recul, analyser le catalogue, renforcer l'équipe". La faillite de Renaissance SA a entraîné le licenciement de six personnes. "Les contacts que nous avons eus avec quelques membres de l'équipe les ont révélés fatigués. Il faudra surmonter le traumatisme des derniers mois."