L’iPhone 12 hors-la-loi en France et… en Belgique ?
Le régulateur français estime que l’appareil dépasse les normes d’émissions électromagnétiques tolérables par l’organisme humain. Une prudence louable, des risques limités.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/5347a177-ca2b-4917-954b-a2a26078a3be.png)
- Publié le 13-09-2023 à 18h56
- Mis à jour le 13-09-2023 à 19h00
:focal(3739x2502:3749x2492)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/YDTGM7PZ4RAJ7IXTA4Y7VVF2GI.jpg)
Curieuse coïncidence que la diffusion mardi par le régulateur français des fréquences d’un avertissement relatif à l’iPhone 12, le jour même de la présentation à Cupertino (Californie) par Apple du dernier-né de cette famille de smartphone, le quinzième du nom. “L’Agence nationale des fréquences (ANFR) demande à Apple de retirer du marché français l’iPhone 12 à compter du 12 septembre 2023, suite à un dépassement de la limite de débit d’absorption spécifique (DAS) constaté sur ce modèle. L’ANFR enjoint à Apple de mettre en œuvre tous les moyens disponibles pour remédier rapidement à ce dysfonctionnement. À défaut, il appartiendra à Apple de rappeler les exemplaires déjà vendus”.
Si les surveillants français ont mesuré des dépassements de normes, on ne peut que les féliciter de leur zèle, et de l’application du principe de précaution, même si leurs conclusions arrivent pratiquement trois ans après le lancement de cette machine déclinée sous plusieurs modèles et dimensions.
Le régulateur belge en attente
Chez nous, le régulateur qu’est l’IBPT (Institut belge des services postaux et des télécommunications) a évidemment pris connaissance du communiqué de l’ANFR. “Mais pour le moment, nous attendons de voir quelle sera la réponse du régulateur français suite à la contestation officielle d’Apple à propos de ces mesures. Si la France prend l’initiative d’une procédure spécifique, nous suivrons aussi ce que décident les autres pays membres”, nous indique-t-on à l’IBPT. Y a-t-il un risque réel pour les utilisateurs de ces smartphones qui ne sont par ailleurs plus en vente sur le site d’Apple ? À l’IBPT, on se montre rassurant : “les normes européennes évoquées sont très strictes. Il ne semble pas y avoir de risque pour les utilisateurs”. En fin de journée, le Secrétaire d'Etat à la digitalisation, Mathieu Michel, signalait toutefois avoir demandé à l'IBPT d'analyser la potentielle dangerosité de ces appareils.
Mise à jour de sécurité ?
Dans sa communication, l’ANFR précise que ses agents assermentés ont commencé à vérifier si les machines incriminées sont encore proposées à la vente en France. Mais surtout, l’ANFR évoque des “mesures correctives”, soit une mise à jour logicielle réduisant les émissions dans certains cas de figure. Des mesures de vérification seraient dès lors mises en œuvre afin de constater les émissions après correction. Les dépassements visés concernent, selon l’ANFR, les émissions de ces machines lorsqu’elles sont transportées typiquement dans la poche d’un pantalon, contre un des membres inférieurs. Les émissions à ce niveau doivent respecter les valeurs limites réglementaires de 4 W/kg pour le DAS “membre”, précise l’ANFR dont les mesures ont révélé une valeur de DAS “membre” dépassant cette limite, soit 5,74 W/kg. Ceci mesurant l’échauffement des tissus humains soumis au rayonnement.