Delhaize met 40 millions d'euros sur la table pour acheter la paix sociale
La chaîne de supermarché tente d'attirer les travailleurs dans les magasins franchisés.
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- Publié le 19-09-2023 à 08h03
- Mis à jour le 19-09-2023 à 09h22
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La chaîne de supermarchés Delhaize offre des primes aux travailleurs qui accepteront de rejoindre le personnel des magasins franchisés. Le distributeur a prévu pour ce faire un montant total de 40 millions d'euros, rapporte mardi la presse écrite flamande.
La nouvelle proposition de Delhaize, déposée à la fin de la semaine dernière sur la table des négociations, prévoit toute une série de mesures d'accompagnement pour les quelque 9.000 membres du personnel des 128 magasins que souhaite franchiser l'entreprise. Ils recevront une prime de 1.500 euros, complétée par 125 euros par année travaillée. Avec une ancienneté moyenne de 18 ans, cela représente une moyenne de 3.750 euros. À cela s'ajoute une indemnité unique de 145 euros pour la suppression d'une prime sectorielle.
Au moyen d'une prime de 10.000 euros, Delhaize veut également encourager ses collaborateurs pouvant légalement le faire à prendre leur pension anticipée. Quelque 800 travailleurs pourraient en bénéficier. Actuellement, il est possible de prendre sa retraite à l'âge de 60 ans, à condition d'avoir accumulé 44 années de carrière.
Le syndicat libéral rejette à l'unanimité la proposition de la direction de Delhaize
Les membres du personnel de Delhaize affiliés à la CGSLB ont rejeté lundi à l'unanimité la proposition de la direction déposée vendredi sur la table des négociations pour mettre fin au conflit social au sein du groupe de supermarchés. C'est ce qu'a indiqué mardi Wilson Wellens, secrétaire permanent du syndicat libéral pour le secteur.
Le syndicat libéral était le premier à sonder ses affiliés. On ignore encore la position des organisations syndicales socialiste (Setca) et chrétienne (ACV/CNE), qui doivent également consulter leurs membres cette semaine.
Le conflit social chez Delhaize dure depuis six mois. En mars, la direction de la chaîne de supermarchés belge avait annoncé qu'elle souhaitait se séparer des 128 magasins qu'elle gérait encore en propre. Les syndicats avaient réagi avec indignation, les succursales indépendantes relevant d'une autre commission paritaire. Cela signifie de moins bons salaires et conditions de travail. Rien ne changera pour le personnel en place, avait toutefois assuré la direction du distributeur.
La semaine dernière, elle avait déposé une nouvelle proposition sur la table des négociations, sous l'égide du facilitateur désigné par le ministre du Travail Pierre-Yves Dermagne (PS). Le document ne modifie rien à l'intention de franchiser les magasins. Il offre par contre davantage de garanties et de mesures d'accompagnement pour les travailleurs concernés. Les représentants syndicaux francophones avaient déjà réagi négativement vendredi. Ils avaient cependant ajouté vouloir consulter le personnel et lui laisser le dernier mot.
Pour l'instant, un seul résultat est connu : les libéraux ont donc voté à l'unanimité contre l'accord. En théorie, la signature d'un seul syndicat suffit toutefois pour approuver l'accord, selon Wilson Wellens, le secrétaire permanent de la CGSLB