Le géant Apple fait des vagues de plus en plus grosses. Il suffit à l’entreprise de lancer les commandes de composants pour son prochain iPhone pour bouleverser les plans des sous-traitants, dans le bon ou le mauvais sens. Ces derniers jours, on a évoqué la commande d’écrans OLED destinés à la prochaine génération d’iPhones… portant sur 70 millions d’unités livrables en 2017. L’heureux bénéficiaire de la commande n’est autre que le concurrent d’Apple, le géant Samsung, qui met tout en œuvre pour être en mesure de faire face à une extension de cette demande à près de 90 millions de pièces. Certes, Samsung produit les mêmes écrans pour ses propres machines mais si le constructeur américain venait à lui faire faux bond en 2018… il y aurait là comme un creux à prévoir du côté des recettes du groupe coréen. D’autant qu’Apple est en position de force pour négocier les prix avec Samsung et ses autres sous-traitants sur un tel volume d’achats.
Cette position a déjà permis, l’an passé, à Apple de faire revoir à la baisse les prix des composants achetés aux sous-traitants pour faire face de son côté au début du tassement des ventes de smartphones dans le monde. Mais même avec des marges compressées, on ne peut refuser de travailler pour le géant américain. Or ceci n’est pas sans danger, comme le faisait remarquer récemment la journaliste Leila Abboud (Bloomberg) qui a comparé Apple à un trou noir attirant et digérant tout ce qui l’approche. C’est que, si un poids lourd comme Samsung a les reins assez solides pour faire face à l’adversité, la relation de dépendance entre un sous-traitant plus léger et Apple peut le conduire à la faillite pure et simple en cas de rupture de la relation commerciale.
70 % du chiffre d’affaires en moins
Des exemples ? Ils se multiplient, avec cette semaine le fabricant de puces électroniques allemand Dialog Semiconductor dont les actions ont perdu mardi le tiers de leur valeur - avant de se reprendre partiellement - sur des rumeurs insistantes faisant état de la volonté d’Apple de réaliser en interne les processeurs gérant l’énergie de l’iPhone. Le souci étant que ce pan de la production de Dialog représente pratiquement 70 % de son chiffre d’affaires annuel.