Paul de Sauvage, par amour de l’art et de la brique

Frédérique Masquelier
Paul de Sauvage, par amour de l’art et de la brique

Paul de Sauvage est le patron de la société de promotion immobilière Actibel. Il tient également la salle des ventes Rops avec ses deux frères. Deux véritables institutions namuroises dont le succès illustre leur attachement au patrimoine. Portrait.  Paul de Sauvage, 53 ans, est une figure bien connue des Namurois. De ceux qui peuplent le monde de l’immobilier bien sûr, puisque sa société de promotion, Actibel, y est active depuis près de 30 ans. Mais aussi du grand public, amateur d’antiquités qui plus est. Le promoteur est en effet à la tête - tricéphale, avec ses frères Hubert et Benoît - de la salle de ventes Rops, institution s’il en est au sein de la capitale wallonne.

"Je suis le 6e d’une famille de 8 garçons", raconte le Gembloutois d’origine. Et nous avons tous l’esprit entrepreneurial…" Tout juste licencié en Sciences économiques à l’UCl, Paul de Sauvage démontre le sien à travers l’acquisition d’un immeuble à Namur. "L’objectif était alors d’y installer le commerce d’antiquités de mes frères, mais l’occasion de le louer à un restaurateur s’est présentée. Nous avons alors acquis un second bâtiment." En 89, le trio reprend une ancienne salle de ventes et, après l’avoir rebaptisée en honneur du peintre namurois Félicien Rops, s’attache à la faire prospérer. En parallèle, en 90, Paul de Sauvage crée l’agence immobilière Actimmo, qui deviendra l’actuelle Actibel.

Dans un premier temps, les trois frères achètent des édifices résidentiels en piteux état et les rénovent en profondeur avant de les mettre en location. Très vite, leur action se diversifie. Outre des logements aux étages, ils installent des commerces aux rez-de-chaussée de leurs biens. Puis des bureaux. Mais sans jamais franchir les murs de la capitale wallonne. "L’immobilier est un métier de proximité - or nous connaissons parfaitement le marché namurois - et de services - les locataires sont des clients qu’il faut bien soigner et nous nous montrons disponibles 24h sur 24."

Plus récemment, Actibel est entrée sur un nouveau marché, celui de la promotion. "En 2003, nous avons acquis des anciens entrepôts militaires à Belgrade, au nord du centre-ville, décrit Paul de Sauvage. Nous y avons développé un centre d’affaires sur plus de 15 000 m², le premier Business Center Actibel." Le concept ? Une construction à moindre coût pour offrir des tarifs en deçà du marché namurois : 100 à 120 euros/m²/an, au lieu des 150 à 160 de rigueur. Dalle en béton polie au sol, structures en béton apparentes… Tout est bon pour alléger la note et donner au tout un esprit avant-gardiste avec force espaces partagés (salles de réunion, cantine, fitness…) et flexibles. De quoi plaire à des PME et des start-up, mais aussi à des institutions ou à La Poste, qui y a logé son centre de distribution.

"Forts de cette expérience, nous nous sommes lancés l’an dernier dans deux projets de grande ampleur : la démolition d’un bloc de 8 maisons de maître boulevard Melot, devant la gare de Namur, pour y élever des bureaux et 60 appartements sur 2 500 m², ainsi qu’un second centre d’affaires Actibel de 31 000 m² sur le parc d’activités Ecolys, à Rhisnes, le long de l’autoroute E42", poursuit Paul de Sauvage. Au menu de ce dernier, des bureaux (10 000 m²), la future salle de vente Rops (9 000 m²), un restaurant, un espace de fitness, des salles de réunion et de conférences et un hôtel de 120 chambres. Soit deux projets dont la livraison est prévue en 2018.

Employant de façon directe et indirecte plus de 70 personnes, Actibel compte désormais un 4e de Sauvage dans ses rangs : le fils de Paul, qui est occupé à transformer le château de Suarlée en appartements. "La relève est assurée", conclut son père.

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