Net recul des activités immobilières : quel impact sur les prix post-virus ?
La chute drastique des transactions ne fait en effet aucun doute. Les agences sont fermées et les biens ne se visitent pas. Dans leur dernier baromètre trimestriel, paru il y a quelques jours, les notaires ont d’ailleurs pointé des reculs d’activités très significatifs de 30, 40, voire 50 %.
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- Publié le 07-04-2020 à 08h09
- Mis à jour le 08-04-2020 à 18h29
En cause, le manque d’offres de biens à des prix moyens ou d’entrée de gamme.
Plus que n’importe quel autre indice immobilier s’attachant aux prix de vente réels, l’indice Trevi, basé sur les prix de vente annoncés, mérite, en cette période de crise due au coronavirus, une attention soutenue.
La chute drastique des transactions ne fait en effet aucun doute. Les agences sont fermées et les biens ne se visitent pas. Dans leur dernier baromètre trimestriel, paru il y a quelques jours, les notaires ont d’ailleurs pointé des reculs d’activités très significatifs de 30, 40, voire 50 %. Mais sans impact sur les prix. Au contraire, si celui des maisons stagne, celui des appartements a augmenté par rapport au 1er trimestre 2019.
Solidité du marché immobilier
Par contre, peut-être l’analyse des prétentions des vendeurs dans les petites annonces arborerait-elle un soupçon d’inquiétude et donc une baisse des prix annoncée ?
Il n’en est rien. L’indice Trevi paru ce lundi poursuit, au contraire, sa belle progression, dépassant même le cap des 120 points (à 120,45, contre 119,24 au 31 décembre 2019). De quoi ravir le réseau d’agences qui ne peut que se réjouir de la solidité de sa matière première. Et très certainement au regard des effets dévastateurs du virus sur les Bourses du monde entier.
Non sans l’inciter à néanmoins essayer "de mesurer les éventuels impacts sur la bonne dynamique actuelle". Et d’en pointer trois dans son communiqué de presse : un facteur psychologique (des candidats acquéreurs postposant leur décision), un facteur financier (ceux qui étaient prêts à sortir de la Bourse il y a deux mois, ne le sont plus ; ceux qui avaient de l’épargne auront sans doute envie d’y entrer) ; un facteur économique (impactant la capacité des acquéreurs à emprunter et donc à acquérir un bien).
Pas de quoi, toutefois, emmener les prix à la baisse. Le nombre de transactions est plus faible, mais cela ne devrait pas s’éterniser. Trevi n’évoque d’ailleurs pas le risque de voir les candidats acquéreurs abandonner en masse leur projet d’acquisition, pas plus que celui d’observer des vendeurs, pris à la gorge, brader leur bien.

Double flambée
Au contraire, il y aurait actuellement dans le marché un terreau pour une "éventuelle flambée des prix". Sur certains biens en tous les cas. Trevi évoque, d’une part, un "déficit de production et de permis d’urbanismes octroyés ou en voie de l’être de logements neufs sur les segments d’entrée et moyen de gamme" (entre 2 000 et 3 000 euros/m² selon les régions), et d’autre part, "une rareté de l’offre sur le créneau des appartements d’entrée de gamme sur le marché secondaire (des biens existants)". Or, ce qui est rare est cher… De quoi faire monter les prix. Ceci sachant que la débâcle financière des marchés va sans doute amener - pas tout de suite, mais à terme - une nouvelle population d’investisseurs sur le marché immobilier.
Trevi voit d’ailleurs poindre une tout aussi éventuelle flambée des valeurs locatives. Le stock locatif a légèrement augmenté (+7 %), mais ce serait dû à un effet saisonnier. La durée moyenne de mise en location reste constante entre 32 et 35 jours. Mais attention, "les rendements qui sont attendus pourront difficilement descendre en dessous de 2 %, conclut Trevi . Vous comprendrez dès lors que l’augmentation des prix de vente devrait induire à moyen terme une augmentation progressive des valeurs locatives dans les douze mois à venir."