Immobilier résidentiel: entre 20 et 30 % d’offres en moins
De quoi tirer les prix vers le haut, selon Trevi, qui évoque une hausse de 4 % en rythme annuel.
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- Publié le 05-10-2020 à 18h38
L’indice Trevi, calculé par le réseau d’agences du même nom, n’a pas manqué de chuter au cours du 2e trimestre. Mais il s’est repris au cours du troisième, prenant 1 point à 121,27. “Ce qui représente une hausse de 4 % en rythme annuel”, indique Eric Verlinden, le CEO de Trevi Group, qui préfère cet indicateur à celui pointant une hausse de 3 % depuis le 1er octobre 2019. “Il y a quatre, cinq mois, même si je n’y croyais pas personnellement, on parlait d’une chute des prix. Il est donc important de montrer qu’on assiste à un renforcement de la hausse”, explique-t-il. Cette hausse des prix n’est toutefois pas le fait d’une augmentation de la demande, notamment sur des biens avec terrasse ou jardin, mais d’une raréfaction de l’offre. Dans toutes les provinces. Par rapport à la même période l’an dernier, cette baisse est de 8 % sur l’ensemble du pays, mais de l’ordre de 18-20 % dans le Nord de Bruxelles, de 25 à 30 % dans l’Est et le Sud, d’une vingtaine de pour-cent à Namur, etc.
“Il y a une raréfaction des biens neufs, précise M. Verlinden. On s’y attendait au vu des mises en chantiers. Mais il y a aussi une surprenante raréfaction sur le marché secondaire, liée au Covid et à l’insécurité ambiante : les consommateurs ne savent pas ce qui va se passer et ne font rien.” Sans se focaliser sur tel ou tel public, l’attentisme valant aussi bien pour des quadras, de jeunes retraités ou de vrais seniors. Quant à ceux qui restent bien décidés à acheter un autre bien, plus grand ou plus petit, ils attendent de l’avoir trouvé avant de mettre celui qu’ils occupent en vente.
Acheter l’habitat dont on a besoin
Autre phénomène que le réseau Trevi bat en brèche avec son nouvel indice trimestriel : il n’y a pas de fuite particulière en dehors des villes. “L’effet confinement est terminé, ajoute Eric Verlinden. Petit à petit, on repasse à une situation normale, qui le redeviendra totalement début 2021. La demande est et reste urbaine, notamment dans le chef des investisseurs, sur des biens plus compacts.”
Qu’on ne s’y trompe pas. À Bruxelles, 70 % des demandes visent des biens entre 200 000 et 300 000 euros. Et c’est la hausse des prix sur les biens d’entrée de gamme (+7,9 % à Bruxelles) qui a tiré les prix moyens vers le haut. “À plus d’1,5 million d’euros, il y a tout au plus une centaine de transactions par an dans la capitale”, conclut-il. Les ménages préfèrent d’ailleurs acquérir deux biens (une maison ici, un appartement à la mer ou en Espagne…) plutôt qu’un seul, très gros, très beau. “La logique de l’habitat dont on a besoin prime sur l’esbroufe. Tant sur la taille du terrain que sur le volume habitable.”