L'immobilier s'adapte à la crise sanitaire : "Au niveau des terrasses, il y a déjà une réponse de la promotion immobilière"
Depuis un an, la Covid-19 modifie les critères de recherche d’un logement à acheter ou à louer. Les professionnels sont à l’écoute.
- Publié le 04-03-2021 à 15h07
- Mis à jour le 07-04-2021 à 14h20
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L’interminable crise sanitaire a durablement impacté les attentes de nos concitoyens en matière d’immobilier. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le réseau d’agences immobilières Trevi (35 agences de par le pays).
Dévoilée mi-février, cette enquête sur le logement de demain a sondé 859 personnes sur toute la Belgique, dont 61 % de propriétaires et 39 % de locataires.
Premier constat plutôt encourageant, 73 % des Belges estiment que leur logement est agréable à vivre. 39 % en sont même très satisfaits. "L’habitat belge est réputé qualitatif, tant en matière d’espace que de prestations. La surface moyenne des logements est plutôt grande par rapport à celle des pays voisins", introduit Eric Verlinden, CEO du groupe. "On estime qu’à niveau de prix similaire, sur des produits moyens, la qualité des matériaux belges est deux fois plus élevée que la moyenne européenne."
Commerces, services et nature
Dans le top cinq des critères les plus prisés pour choisir un nouveau logement, on trouve des grandes terrasses et/ou un jardin, une facilité de parking, une excellente performance énergétique, la présence dans le quartier de commerces de proximité et une bonne desserte en transports en commun. "Au niveau des terrasses, il y a déjà une réponse de la promotion immobilière. C’est aujourd’hui très rare de trouver un appartement neuf sans espace extérieur, sauf peut-être, s’il s’agit d’un studio. Dans le cas des places de parking, ce critère reste fort ancré, malgré ce qu’on pourrait croire."
Du côté des zones de recherche, si 40 % des sondés disent être prêts à s’éloigner de leur lieu de travail pour profiter d’un cadre de vie plus agréable, ils sont 88 % à n’accepter qu’une heure de temps de trajet. Et Eric Verlinden de souligner que "la notion d’éloignement reste très belgo-belge. Nos compatriotes ne sont pas prêts à consacrer beaucoup de temps à leurs déplacements. En Allemagne et en France, l’échelle est très différente, ils sont nombreux à mettre deux heures pour se rendre au travail. Nous ne sommes pas proches d’un exode rural." Constat lié ; les villes de taille plus modeste ont de plus en plus la cote. "Même ceux qui ne sont pas implantés dans des centres urbains souhaitent avoir accès à des magasins, des services et des écoles proches. Les petites villes qui se développent bien - je pense notamment à Waterloo ou Genval - disposent d’un trio noyau commercial vivant, mobilité facilitée et accessibilité, soit ce qui fait le quotidien des gens", commente le patron de Trevi.
Mieux travailler de chez soi
Les confinements successifs ont mis en lumière l’importance de pouvoir disposer d’un espace pour bien travailler à la maison. Ainsi, huit télétravailleurs sondés sur dix souhaitent un lieu dédié à la sphère professionnelle. Dans le détail, 57 % d’entre eux déclarent avoir besoin d’un bureau séparé, 20 % d’un coin réservé dans le living et 8 % disent miser sur un espace modulable dans leur salon ou ailleurs. "La Covid-19 a clairement créé de nouvelles attentes par rapport à la conception des appartements", affirme Eric Verlinden. "Les promotions immobilières à venir vont devoir en tenir compte et, par exemple, créer des espaces de travail communs pour permettre aux habitants de s’évader de leur quotidien, tout en ayant un environnement de travail cadré à deux pas, à la fois calme et hors de leur domicile." Une autre solution pourrait être de créer une paroi coulissante dans le séjour pour aisément subdiviser l’espace. "La modularité des pièces et leur multifonctionnalité va devenir de plus en plus importante", poursuit-il. "Le bureau pourrait devenir un lieu convivial où on se rassemble pour travailler côte à côte, à l’image de la cuisine qui est devenue un lieu de vie à part entière au fil des dernières années."
Si on compare ces résultats avec ceux d’un baromètre établi par Trevi en 2017 sur la qualité des logements, plusieurs éléments étaient déjà là, dont l’efficacité énergétique ou les espaces extérieurs. "La Covid-19 n’a fait que précipiter les choses", achève Eric Verlinden. "À l’avenir, les promoteurs devront se montrer encore plus souples dans la conception de leurs projets, qu’il s’agisse de terrasses et bureaux partagés à créer ou de hall d’entrée à supprimer. Offrir plus d’espaces communs pour plus d’espace de vie sera crucial dans un monde post-crise sanitaire."