Genappe, le "nouveau Waterloo"? "Les Bruxellois sont beaucoup plus nombreux qu’avant"
Avec des tarifs qui restent abordables et des projets de développement pour le futur, Genappe a une belle carte à jouer.
Publié le 20-04-2021 à 18h39 - Mis à jour le 21-04-2021 à 22h32
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Selon la fédération royale du notariat belge (Fednot), qui a analysé l’immobilier brabançon commune par commune en 2020, la hausse du prix des maisons la plus forte à l’échelle de la province s’observe à… Genappe. Avec près de 25 % de transactions supplémentaires par rapport à 2019, la commune sort du lot, devançant Jodoigne (+ 19,8 %), Hélécine (+ 17,9 %), Lasne (+ 17,5 %) ou encore Ottignies-Louvain-la-Neuve (+ 16,4 %).
Quelles sont les raisons de ce succès ? "La Libre Immo" a sondé le marché.
Plus vaste commune de la jeune province, Genappe compte sept villages qui sont restés relativement ruraux. Et ce, malgré la présence de la N5 qui relie Bruxelles à Charleroi et coupe le territoire en deux.
Ces dernières années, les projets fleurissent à différents endroits de la ville aux origines médiévales, tandis que les prix de l’immobilier, qui restent raisonnables, attirent les habitants venus des communes alentour, voire de Bruxelles. Une tendance que la crise sanitaire a encore accélérée.
Un client sur deux est Bruxellois
"Il y a une grosse différence dans notre métier de tous les jours depuis un an", affirme Christopher Stella, agent immobilier pour l‘agence Century 21 Maison Blanche. "Au début du premier confinement, on nous parlait d’une perte du chiffre d’affaires de 3 à 4 % pour l’année 2020, mais finalement, les ventes n’ont jamais été aussi bonnes depuis la reprise des activités. Les clients qui viennent chez nous sont à la recherche d’espaces verts et de nouveaux projets de vie en général. On a aussi remarqué que les Bruxellois sont beaucoup plus nombreux qu’avant à s’intéresser à Genappe. Je dirais qu’ils représentent environ un client sur deux."
La force de Genappe, c’est évidemment son côté rural et ses prix, tout en gardant une certaine proximité avec la capitale. "En cinq à dix minutes maximum, on peut monter sur le Ring à Braine-l’Alleud. Et on ne va pas se mentir, certains acceptent de descendre jusqu’à Genappe car cela reste le Brabant wallon malgré les prix démocratiques", sourit le courtier.
Hausse tempérée
Des prix démocratiques qui sont néanmoins partis à la hausse ces derniers mois. "On peut l’estimer entre 10 et 15 %", relève Christopher Stella. "Un bien qui partait à 250 000 euros l’année passée part désormais à 280 000 euros. Cela vient du fait que la demande est bien plus importante que l’offre. On vend les biens beaucoup plus vite et la concurrence entre les acquéreurs fait que les prix grimpent. En général, nos clients recherchent une maison avec jardin, mais de préférence avec un minimum de travaux à faire pour y entrer le plus vite possible. De là à dire que l’immobilier va devenir impayable à Genappe, je crois que ce n’est pas pour tout de suite."
Il semble toutefois que la préséance des Bruxellois soit moins marquée dans les études notariales que dans les agences. "Il faut dire que les Bruxellois qui s’installent chez nous passent souvent par leur notaire dans la capitale", remarque Me Emmanuel Estienne, qui tempère la hausse des prix rapportée. "Selon les chiffres de la Chambre des notaires du Brabant wallon, les prix ont fortement augmenté à Genappe, mais cela vient surtout du fait que l’offre est assez basse. On parle de près de 25 %, mais ce n’est pas assez représentatif. Par contre, on remarque bien que les acheteurs potentiels se ruent sur les biens disponibles. C’était déjà un peu le cas avant, mais la crise sanitaire a changé les choses avec un nombre de visites en hausse pour chaque bien mis en vente."
Le "nouveau Waterloo"
Un phénomène qui risque de se répéter dans les années à venir, certains présentant même Genappe comme le "nouveau Waterloo", avec des prix à la hausse et une urbanisation galopante. "Il est clair que Genappe est une commune qui se développe et où les réserves foncières sont plus importantes qu’ailleurs. Et puis, il y a tout le projet de la Sucrerie et son environnement immédiat. On parle de 30 hectares qui sont en voie de dépollution sur l’ancien site industriel et de 250 logements en construction non loin qui se vendent comme des petits pains. Une étude de l’UCLouvain a été menée sur cette zone il y a quelques années, et on évoque presque la création d’une nouvelle localité dans Genappe. Les projets de la Sucrerie ont pris du temps à se dessiner mais on arrive doucement au bout du processus", évoque le notaire.
