Les habitations légères et insolites en version luxe... surtout pour les touristes : "On peut dormir dans les arbres avec tout le confort et le luxe d’un hôtel 5 étoiles"
Visite de quatre de ces constructions touristiques légères.
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- Publié le 02-12-2021 à 15h04
- Mis à jour le 02-12-2021 à 15h08
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L’idée est simple : proposer à la location, le temps d’une nuit, d’un week-end ou pour des vacances même, un habitat léger insolite : une yourte, une roulotte, une tente, une bulle… Ceux-ci trouvent leur place au fond du jardin, dans la prairie voisine ou encore le domaine familial. Le but est d’offrir à ceux qui en profitent un dépaysement, un contact rapproché avec la nature…
La législation est la même que celle qui s'applique pour un usage privé de ce type de construction. C'est-à-dire : assez complexe, mais aussi assez floue. " La commune est tout à fait au courant de mon installation. Elle a dit oui, mais pas vraiment oui, mais ne dit rien pour l'instant" , nous avoue un propriétaire.
Visite de quatre de ces constructions touristiques légères.
Le Moulin des Saules, quatre logements pour quatre ambiances
C'est dans son jardin d'un hectare, à Jauchelette, en Brabant wallon, que Michael Dropsy propose quatre logements insolites, tous indépendants et tous différents. Le point commun : ils ont été réalisés essentiellement de ses mains, avec un maximum de matériaux de récupération. " Au départ, je voulais faire des cabanes dans les arbres, mais je n'ai pas eu les autorisations car il fallait être en zone forestière" , raconte cet ancien directeur technique dans la construction qui a ouvert le Moulin des Saules ( www.lemoulindessaules.com ) en juillet 2020.
Deux bulles et deux cabanes
Première possibilité de logement : une bulle (la Bulle d'eau) " installée près d'une rivière, en dessous d'un marronnier, d'où l'on entend le bruit de l'eau. " Une seconde bulle (Pré en bulle) est située, elle, dans une percée " pour pouvoir admirer le ciel étoilé ". S'il a acheté les bulles qu'il a montées à l'aide d'un ventilateur, Michaël Dropsy a réalisé tous les travaux intérieurs. Les bulles sont chauffées et disposent d'une toilette et d'un lavabo, mais pas de douche. Prix pour une nuit : à partir de 190 euros.
Le Moulin des Saules propose également deux cabanes, équipées de douches et accessibles à partir de 210 euros la nuit. La Cabane du pêcheur, face à l'étang, est en fait un ancien container que Michael Dropsy a recouvert de bois et dans lequel il a percé deux grandes baies vitrées et une porte vitrée. Enfin, la Cabane du Moulin est un bâtiment existant de 50 m² qu'il a entièrement réaménagé. " Je me suis complètement lâché du point de vue imaginatif. J'y ai mis tout mon cœur. Le lit king size est à baldaquins, faits d'arbres que j'ai récupérés dans la prairie voisine. Le mobilier de la salle de bains est composé d'anciennes planches d'échafaudage. Pour la douche, j'avais repéré un tronc d'arbre creux que j'ai réutilisé, même si tout le monde se moquait de mon idée. " Chaque logement dispose de son jacuzzi et est chauffé pour un accès toute l'année.

Park 7 joue la carte du glamping
Que faire quand on possède un hôtel mais que les conditions sanitaires sont telles que les restaurants alentour sont tous fermés et que la seule possibilité pour ses clients de prendre leur repas est de le faire dans leur chambre ? " Manger dans sa chambre n'est pas très agréable. Les réservations ont commencé à être annulées ", raconte Thierry de Limburg Stirum, qui, il y a quelques années, a ouvert, avec son épouse Katia, Park 7 ( https://park7.be ), un hôtel de sept chambres aménagées dans une ancienne grange dans le parc de la propriété familiale à Huldenberg, en Brabant flamand. Leur idée : construire des huttes où les occupants des chambres pourront prendre leur repas. Ils s'y mettent mi octobre 2020 et louent leur première hutte le 1er novembre.
Des huttes et une tente
Imaginées et fabriquées par Thierry de Limburg Stirum, les huttes sont en toile, abritent une table et deux bancs en bois ainsi qu’un poêle à bois, pour se chauffer mais aussi réchauffer le repas proposé par le traiteur JML. Sept huttes sont aujourd’hui disponibles.
En parallèle, le couple s'est lancé dans la construction d'une tente luxueusement aménagée. Il ne s'agit plus de camping mais de glamping, du camping glamour. D'une superficie de 70 m², elle est entièrement équipée, avec douche, espace cuisine, chauffage, air conditionné et un poêle avec une porte vitrée. Elle dispose aussi d'une grande terrasse avec vue sur l'étang, d'un bain norvégien (" très agréable quand il fait bien froid en hiver ") et d'un barbecue. Thierry de Limburg a fait beaucoup lui-même, la terrasse notamment. " J'ai réalisé des maquettes du projet que j'ai confiées au bureau d'architectes Wave qui a dessiné les plans sur base de ce que j'avais imaginé. Ce sont eux qui ont eu l'idée de l'îlot central avec la kitchenette et la salle de douche. Pour la décoration, on a fait appel entre autres à Christophe Decarpentrie et Gaëlle Blondeau ", précise Thierry de Limburg, qui réalisera peut-être une deuxième tente, mais ailleurs que dans le parc. " On verra d'abord le succès de celle-ci car il s'agit d'un investissement important. "
Une fois la tente tout à fait achevée, la commercialisation devrait débuter en décembre. Le prix : entre 300 et 350 euros la nuit. À préciser encore.

Les Cabanes de Marie, le luxe en pleine nature
" Mon grand-père était architecte. Petite déjà, j'imaginais des cabanes en bois au fond du jardin de mes grands-parents. Un jour, j'ai eu l'opportunité de réaliser ce projet, un rêve de grande fille, pouvoir dormir dans les arbres à 8 mètres de haut avec tout le confort et le luxe d'un hôtel 5 étoiles ." C'est ainsi que Marie Michiels décrit, sur son site Internet ( https://restauration-nouvelle.be/etablissement/cabane-marie ), son projet niché au cœur du domaine du château de la Rocq à Arquennes. " Le projet est né suite à un reportage vu sur TF1 il y a 11 ans, consacré à un entrepreneur passionné qui avait décidé de construire des cabanes perchées. Cet homme était un amoureux des arbres et de la nature. J'ai moi-même toujours adoré les cabanes. J'ai passé beaucoup de temps à jouer aux poupées dans celle que mon grand-père m'avait construite ", raconte Marie Michiels qui décide alors de contacter cet entrepreneur, Monsieur Laurens, de la société "La cabane Perchée". " Il est venu en Belgique voir le domaine et chercher un arbre qui pouvait convenir au projet. Une fois celui-ci trouvé, nous avons dessiné le projet ensemble. La construction sur place s'est faite en trois semaines. Il est important de préciser que nous n'avons pas touché à l'arbre. En effet, il n'y a aucun clou, aucune attache dans l'arbre. Celui-ci est en fait ceinturé pour supporter la cabane. Celle-ci prend également appui sur deux pilotis arrière dans lesquels passe la technique (eau, électricité…) ." La cabane est complètement équipée avec une véritable salle de bains avec WC et un coin cuisine pour réchauffer les repas qu'il est possible de se faire livrer. Le prix : 250 euros la nuit, qui comprend le petit-déjeuner pour deux personnes ainsi qu'une demi-bouteille de champagne.
Flou urbanistique
" Concernant les autorisations, il n'y avait pas, à l'époque, de législation concernant les cabanes dans les arbres car j'étais la première en Belgique à faire ce genre de chose à usage commercial. À la commune, l'administration était un peu perdue car il n'y avait pas de mètre carré au sol, or un permis se base sur cette donnée ."
Marie Michiels propose également la Roulotte de Jules, au sein du même parc et nichée dans un jardin luxuriant. Elle dispose d’une grande chambre, d’une véritable salle de bains et d’une terrasse chauffée. Budget : 150 euros la nuit avec une demi-bouteille de champagne.

"The zero waste yurt" prône la simplicité et l’écologie
L'idée de proposer un hébergement touristique dans une yourte est née d'une opportunité qu'a eue Louise, qui invite "à la simplicité, au plaisir de prendre son temps et à un mode de vie plus proche et respectueux de la nature. "
Alors qu'elle est encore étudiante en langues, elle reçoit d'une voisine de ses parents une yourte que cette dernière avait fait livrer de Mongolie et dont elle n'avait plus l'usage. Mais les matériaux de la yourte n'étaient pas vraiment adaptés au climat belge. La toile perçait et l'humidité s'infiltrait. Louise décide alors de l'adapter pour qu'elle puisse résister à la pluie et au froid avec une nouvelle toile étanche. Elle s'attelle elle-même aux travaux et utilise des matériaux récupérés pour les planchers et les meubles. Sur son site Internet ( www.thezerowasteyurt.be ), elle donne d'ailleurs quelques conseils basés sur son expérience pour réaliser soi-même ses meubles. " Je n'avais aucune expérience en la matière. Je partage juste mes astuces ", explique la jeune femme qui a travaillé sur son projet plusieurs années. " Je l'ai financé avec ce que j'avais gagné pendant mes jobs d'étudiants ."
Au début, elle comptait faire de cette yourte son propre habitat. " Mais j'ai remarqué que ma yourte intriguait de plus en plus de monde et j'ai eu envie de pouvoir partager mon rêve avec d'autres." Installée dans un coin isolé de la prairie des chevaux au fond du jardin de ses parents (où elle réside en attendant de pouvoir vivre de son activité), dans la campagne près de Tournai, la yourte, baptisée Rosalia, accueille des amateurs de calme toute l'année grâce à son poêle à bois. " Ce sont souvent des gens qui viennent de la ville. Ils me disent que cette coupure leur a fait vraiment du bien ."
D'un diamètre de 7 mètres, la yourte comprend un lit de deux personnes, un coin cuisine, et un coin salle de bains (avec réservoir d'eau), complétée, en extérieur, par un bain nordique et une douche. Il s'agit d'une " parenthèse qui déroge à tout confort moderne, qui nous incite à ralentir et qui nous permet de revenir à l'essentie l", souligne Louise, qui aimerait aussi proposer, une cabane de type tiny house , mais sur un terrain plus boisé.