L’immobilier gagnera plus de 5 % en 2022, sauf si la guerre en Ukraine perdure

La dernière étude de la banque ING Belgique table sur une croissance des prix de 5,4 % en 2022 et 1,5 % en 2023.

Tout au long de la pandémie, les prix de l'immobilier ont fortement augmenté dans tous les segments et toutes les régions, selon ING.
Tout au long de la pandémie, les prix de l'immobilier ont fortement augmenté dans tous les segments et toutes les régions, selon ING. ©Shutterstock

En 2022 et 2023, les prix de l’immobilier continueront de croître, mais à un rythme plus lent que l’an dernier, pronostique l’économiste de la banque ING Belgique, Steven Trypsteen, dans son Real Estate Focus fraîchement publié ce mardi. Selon lui, la hausse atteindra 5,4 % cette année et 1,5 % l’an prochain, contre 8 % en 2021.

L’expert identifie deux raisons principales pour expliquer cette hausse plus modérée : le fait que les prix des logements aient déjà fortement augmenté au cours des deux dernières années à cause de la pandémie ; et la hausse attendue des taux d’intérêt pour cause de resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne. Conformément aux prévisions d’inflation plus élevée, la croissance réelle des prix des logements serait d’environ 0 %, estime-t-il. Inévitablement, si la guerre en Ukraine se prolonge, cela pourrait nuire à l’activité du marché résidentiel, tout en affaiblissant la croissance des prix des logements car les prévisions de croissance économique elles-mêmes devraient être revues à la baisse, prévient-il.

"La récente forte croissance des prix de l'immobilier s'explique par des facteurs macroéconomiques qui ont soutenu la capacité d'emprunt, détaille Steven Trysteen, cité dans un communiqué. La pandémie a fait baisser un peu plus les taux hypothécaires, sous l'effet d'une politique monétaire accommodante. Les revenus ont également été fortement soutenus par les autorités, de sorte que la récession n'a pas provoqué leur chute brutale. Il semble également que les préférences des Belges aient changé au cours de la crise sanitaire. Ceux-ci considèrent que leur maison est plus importante aujourd'hui qu'avant la pandémie, ce qui a également entraîné une pression à la hausse sur les prix. Il est normal que les Belges soient prêts à payer plus pour quelque chose qui est devenu plus important pour eux."

Le maître critère de la situation

Il est toutefois un critère sur lequel la pandémie n'a pas eu la moindre influence dans la valorisation des logements, pointe l'économiste, c'est la distance par rapport à un centre urbain, qui reste prépondérante dans le chef des candidats-acquéreurs. Pourtant, suite aux confinements successifs, on aurait pu imaginer que les Belges favorisent largement la périphérie et le confort de vie des campagnes, minimisant le poids de la proximité avec les centres-villes, argue-t-il. "La crise sanitaire a eu un effet sur le marché de l'immobilier, avec une nette préférence pour les grandes maisons, mais nous pouvons tout de même conclure que l'importance du lieu n'a pas changé tout au long de la pandémie. Par conséquent, le vieil adage du marché de l'immobilier 'emplacement, emplacement, emplacement' a continué à s'appliquer dans la formation du prix des maisons", conclut Steven Trypsteen.

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