Chasseur immobilier, prof, juge consulaire... Vincent Gérin est maître dans l'art du cumul des casquettes et fonctions
Libre Immo | Le portrait : Avec Anixton, Vincent Gérin est chasseur immobilier. Il est aussi codirecteur du nouveau programme de la Solvay Business School, prof, juge consulaire… Et il trouve encore le temps de se passionner pour l’horlogerie et la politique.
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Publié le 06-02-2023 à 12h35
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Durant plus d'un an, Vincent Gérin, administrateur délégué de sa société Anixton, a planché avec trois comparses sur la création d'un nouveau Master en Immobilier durable. Organisé par Solvay Longlife Learning, celui-ci a officiellement ouvert ses portes en septembre dernier à 28 premiers étudiants. "Plus qu'on l'imaginait", indique-t-il. Ce cursus se démarque des autres formations de ce type proposées en Belgique par le fait d'avoir trois facultés complémentaires de l'ULB à la manœuvre : la Solvay Business School, l'École Polytechnique de Bruxelles et la Faculté d'Architecture La Cambre Horta.
L'Executive Master in Future-Proof Real Estate met, en effet, davantage "l'accent sur la dimension durable, note son codirecteur. La Belgique concentre de beaux projets et beaucoup d'innovations en la matière. D'où l'importance de former les ressources locales."
À titre personnel, il ne s'en est d'ailleurs pas privé avec des études d'ingénieur civil en construction à l'ULB "conciliant conception, architecture et informatique", suivies par deux masters dans le domaine de la gestion d'entreprise et de l'immobilier (Solvay). De quoi l'amener à faire carrière dans l'immobilier via l'informatique, l'organisationnel et le conseil.
Chasseur immobilier
Ce qu'il fera d'abord au sein du groupe DBAssociates pour lequel il dirigera la filiale luxembourgeoise avant d'ouvrir celles d'Espagne puis d'Argentine. C'est de-là, d'ailleurs, et avec DBAssociates, que Vincent Gérin lancera, début 2000, FM2B (Facility Management to Business), une start-up Internet sur les métiers de l'immobilier. "On a eu du succès, on a levé des capitaux, mais on a été rattrapé par une double crise : celle du Nasdaq et celle en Argentine."
Un doublé qui signe son retour en Belgique où il se lance dans la consultance en immobilier, en indépendant d'abord, chez DTZ ensuite, comme administrateur, avant de créer Anixton en 2006, avec un associé, Cédric Liénart de Jeude, décédé entretemps. Son objet : consultant et chasseur immobilier pour le compte de candidats-locataires, de développeurs, d'investisseurs, principalement dans les domaines professionnels (bureaux, retail, logistique, hôtels, maisons de repos…). "On a été jusqu'à douze collaborateurs, reconnaît-il. Désormais, je travaille seul, mais en m'entourant de partenaires externes qui complètent ma société."
"Je traite mes dossiers de A à Z, jour et nuit. C'est devenu mon 'branding', poursuit Vincent Gérin. Je garantis à mes clients mon jusqu'au-boutisme : je cherche l'immeuble ou les acquéreurs et les locataires, j'analyse l'offre, je négocie les loyers et les prix, j'épluche les contrats d'achat ou de bail…" Il a, de ce fait, pas mal de succès auprès des pouvoirs publics qui représentent plus de la moitié de son chiffre d'affaires. "J'ai encadré 80 % des locations de la Région bruxelloise. Plus de 100 000 m² au total : la tour Astro pour Actiris, les bureaux d'Urban, Hub, Bruxelles Prévention & Sécurité…"
Un homme pressé
Si Vincent Gérin doit accorder quelques-unes de ses nuits à Anixton, c'est que certaines journées sont destinées à d'autres activités : ses cours de développement immobilier donnés à l'École Polytechnique de l'ULB depuis huit ans et dans le cadre de l'Executive Master in Future-Proof Real Estate depuis cette année ; son rôle de juge consulaire au sein du tribunal de l'entreprise francophone de Bruxelles ; sa nouvelle mission de recherche de lieux pour accueillir des réfugiés ; ses cours d'horlogerie... "J'aime les montres pour le concentré de précision et de savoir-faire sur une superficie réduite qu'elles représentent." Il n'en espère pas moins trouver du temps pour se relancer en politique - "Je ne serais pas fermé à un mandat si l'occasion se présente", dit-il, indiquant avoir déjà été conseiller communal dans le passé - et… pour apprendre le turc, la langue de son épouse.