Qui sont les investisseurs qui choisissent d’acheter en viager ?
Libre Immo | Le Dossier. Ce qui était un projet de vie il y a encore quelques années est aussi devenu un investissement. Et le profil des acheteurs a changé.
- Publié le 09-02-2023 à 12h02
:focal(445x305.5:455x295.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/CT2WR6MZFNGK7JUTPLBUV5G5G4.jpg)
Pour mieux comprendre ce marché de niche en Belgique qu’est le viager, il y a lieu de distinguer les profils des vendeurs et des acheteurs.
Pour les premiers, il s’agit en général d’une personne âgée ou d’un couple de seniors qui, pour diverses raisons, choisit de profiter de son patrimoine de son vivant. En l’absence d’héritiers, par exemple, mais aussi pour compléter sa pension.
En ce qui concerne les acheteurs, les profils sont autrement plus diversifiés.
Méfiance face aux banques
"Il faut déjà distinguer le viager libre du viager occupé, intervient Philippe Verdonck, fondateur de Viah !, une agence spécialisée dans le viager, mais aussi expert des fonds d'investissement en viager. Pour le viager occupé, on retrouve typiquement des acheteurs qui ont entre 30 et 55 ans et qui viennent de tous les horizons. On ne parle pas que d'hommes et de femmes d'affaires, mais aussi de petits salariés, d'ouvriers, de médecins, etc. Ces gens ont des fonds propres à investir et ne veulent plus perdre de l'argent en les laissant dormir sur un compte épargne. Car on peut investir dans le viager avec 40 000 euros ou moins, selon le bien disponible et la rente conclue avec le vendeur. Mais, surtout, on parle de personnes qui croient en la brique et qui se méfient des placements bancaires au sens large."
Ces investisseurs préfèrent notamment la formule du viager à celle de l'achat classique d'un bien à mettre en location car ils veulent éviter le poids de la gestion quotidienne. "La peur de la gestion locative pousse ces acheteurs vers le viager, car en maintenant l'ancien propriétaire dans le bien, on s'assure à presque tous les coups que la maison ou l'appartement soit bien géré et entretenu", acquiesce Philippe Verdonck.
Viager libre ou viager occupé
Dans la plupart des cas - 80 % selon le fondateur de Viah ! - l'achat d'un bien en viager est un investissement unique pour s'assurer une plus value à terme. Mais il arrive que certains acquéreurs multiplient les achats en viager pour en faire un vrai business. "On parle alors d'acheteurs qui investissent leur argent un peu partout : en Bourse, dans l'immobilier classique ou encore dans le viager. Certains achètent cinq à dix biens par an en viager pour en tirer un avantage plus tard", assure l'expert.
Dans d'autres cas, minoritaires à l'échelle du marché belge, le viager est un moyen comme un autre de réaliser un projet de vie pour un acquéreur. On tombe alors dans le viager libre, c'est-à-dire quand le vendeur n'exige pas de continuer à habiter son bien, laissant à l'acheteur la possibilité de l'occuper lui-même. "Il y a là encore la possibilité de louer le bien à une tierce personne et d'en tirer un revenu locatif qui permet de payer la rente au propriétaire, indique Philippe Verdonck. Je dirais que c'est du 50/50 avec ceux qui veulent en faire en projet de vie et s'installer directement dans le bien acheté. L'idée est alors de payer un peu plus qu'un loyer, mais de devenir à terme propriétaire du bien."