Comment Christine Lhoste est passée des cabinets ministériels à... la construction
Libre Immo | Le portrait. Christine Lhoste est la directrice générale du service des études de la fédération de la construction Embuild depuis janvier.
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Publié le 04-05-2023 à 13h05
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Renforcer la fédération de la construction Embuild : telle est la mission de Christine Lhoste, nommée directrice générale du service des études. En poste depuis trois mois, elle a pris connaissance de l'ampleur de sa tâche "et des équipes", dans un secteur qu'elle découvre, même si défendre des causes a toujours été une de ses motivations.
Née à Liège, Christine Lhoste a fait le barreau après ses études de Droit à l’UClouvain. Attirée par les matières de droit social, elle travaille pendant six ans dans des cabinets d’avocats spécialisés dans ce domaine.
Entrée en politique
En 2005, lors de la naissance de son fils, elle décide de se réorienter. "Avec un enfant, je ne pouvais pas continuer à ce rythme", raconte Christine Lhoste qui saisit l'opportunité de rejoindre le cabinet de la ministre des Classes moyennes, de l'Agriculture et des Indépendants, Sabine Laruelle (MR). "Pour finir, j'y ai travaillé tout autant, et même plus peut-être, mais en bénéficiant d'une flexibilité avant-gardiste pour l'époque. Très charismatique et idéaliste, la ministre m'a embarquée dans ses projets. J'ai mordu à l'hameçon." Elle gravit les échelons jusqu'à devenir chef de cabinet adjoint.
En 2013, Christine Lhoste quitte le cabinet de Sabine Laruelle pour l'Union des classes moyennes (UCM), comme secrétaire générale. "C'était dans la lignée de mon parcours : défendre et représenter les indépendants et entreprises. Je suis fille et petite-fille d'indépendants et ai toujours été sensible à leurs difficultés et aux encouragements qu'il faut leur accorder."
Mais "les résultats des actions étant moins rapides qu'au sein des cabinets" ministériels, elle quitte l'UCM pour revenir au sein du même cabinet, auprès de Willy Borsus cette fois, qui avait succédé à Sabine Laruelle et cherchait un chef de cabinet. Elle conservera son poste sous les ministres suivants, Denis Ducarme et David Clarinval. "Les ministres m'ont chaque fois demandé de rester, pour ma connaissance des dossiers notamment. Mais après quinze ans en tout dans le cabinet, je pense que j'en avais fait le tour."
Une fonction, quatre responsabilités
Ce qui l'amène à changer de métier et accepter le poste de directrice du service des études d'Embuild, une fonction en quelque sorte nouvellement créée. "L'administrateur délégué d'Embuild, Niko Demeester, cherchait l'équivalent d'un bras droit", évoque Christine Lhoste, dont le poste porte sur trois axes. Le premier est la gestion du service des études "pour organiser le lobbying et l'information des membres" ; le deuxième est un rôle au sein du comité de vision de Buildwise (anciennement, le Centre scientifique et technique de la construction, CSTC). "Il faut définir la construction du futur et accompagner les entreprises dans le développement des nouvelles technologies. Notre secteur a un rôle fondamental dans le défi climatique, mais aussi économique et social. Le bâtiment est responsable de 40 % de la consommation d'énergie en Europe et de 36 % des émissions de gaz à effet de serre. Nous avons du travail pour atteindre les objectifs européens de neutralité carbone de 2050."
Enfin, Christine Lhoste assure le lien entre le niveau fédéral de la fédération et celui des trois Régions au sein d'un comité de concertation. "Nous préparons un mémorandum en vue des élections de 2024. Chaque entité travaille sur ses priorités mais nous essayons de parler d'une seule voix." Embuild a quatre objectifs communs : accroître les investissements publics (dans les infrastructures et les bâtiments publics notamment), assurer un logement durable et abordable pour tous, rendre les emplois attractifs et proposer une construction tournée vers l'avenir.
Le mémorandum sera rédigé pour fin 2023 et présenté aux partis politiques. "On verra après comment ils répondront aux différentes problématiques soulevées. Le politique doit venir avec un arsenal de mesures concrètes pour répondre à ces objectifs. Après les élections, nous leur rappellerons que nous avons des demandes précises."