Directive PEB européenne: ces nouvelles normes à respecter lors de la rénovation d'un bâtiment
La Libre Immo | La nouvelle directive PEB européenne est résolument influencée par les critères ESG.
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Publié le 04-05-2023 à 17h04
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La proposition de nouvelle directive sur la performance énergétique des bâtiments (PEB) votée en mars 2023 par le Parlement européen introduit plusieurs mesures "extrêmement innovantes", dans la ligne droite des considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) qui agitent le secteur de l'immobilier ces dernières années.
Ainsi, explique Giovanni Litti, ESG et Sustainability Manager du consultant en immobilier professionnel CBRE pour la Belgique et le Luxembourg, le Parlement européen envisage de créer un "passeport de rénovation" pour les bâtiments existants, soit une feuille de route reprenant étape par étape les travaux de rénovation énergétique à prévoir et, surtout, l'empreinte environnementale de chaque intervention. "L'idée est d'aider le propriétaire du bien à décarboner l'actif de manière intégrée", souligne l'expert. À cet égard, la directive impose, dans le cadre du passeport de rénovation, de réaliser une étude de faisabilité économique et technique préalable, de même que d'évaluer à l'avance les retombées des mesures de rénovation sur le confort des utilisateurs de l'immeuble. "Sans oublier de vérifier, et minimiser, les émissions environnementales générées par l'exploitation du bâtiment et la mise en œuvre de ces mesures", martèle Giovanni Litti.
À noter que l'introduction de la notion de confort dans le futur certificat de performance énergétique des bâtiments tel que prévu par la directive "se fonde sur le volet social des considérations ESG puisque le confort intérieur des bâtiments profite avant tout à ses utilisateurs, invoque Giovanni Litti. Pour supporter le concept de performance intégrée du bâtiment, la directive demande que le confort visuel, thermique et acoustique, et la qualité de l'air soient mesurés au sein de l'immeuble. Cette prestation devra être indiquée dans le certificat de performance énergétique qui s'apparente désormais, je le répète, à un certificat de performance environnementale."
Biodiversité et mobilité douce
Autre mesure décisive, l'homogénéisation des catégories de performance énergétique des bâtiments en vigueur dans les différents États membres. Actuellement, chaque pays - et même, en Belgique, chaque Région - a déterminé ses catégories PEB sur base de quotas d'énergie spécifique propres. "Pour mettre en place une stratégie de décarbonation cohérente en Europe, il faut pouvoir se référer à un système de catégories homogènes, allant de G à A +. Où A + n'est pas un bâtiment neutre en carbone, mais positif en carbone, c'est-à-dire qui absorbe et stocke plus de carbone qu'il n'en consomme", précise l'expert de CBRE.
Giovanni Litti cite également plusieurs autres mesures, parmi lesquelles la nécessité de rendre les bâtiments résilients, en lien direct avec la taxonomie européenne. "La résilience se cristallise entre autres par le caractère 'solar ready' requis pour les nouveaux bâtiments, soit l'intégration de l'énergie solaire dans l'enveloppe des immeubles afin qu'ils soient prêts à l'exploiter", détaille-t-il. Mais aussi par la mise en réseau potentielle des bâtiments au sein d'un même quartier afin d'optimiser les pics de consommation d'énergie en fonction de leur affectation.
La biodiversité, l’utilisation de l’eau et la mobilité douce sont aussi au cœur des préoccupations de la nouvelle directive PEB du Parlement européen, accentuant une fois de plus sa portée environnementale.