"La Wallonie va publier une carte des zones privilégiées pour les développements immobiliers : cela nous fait peur"
Libre Immo | Le portrait. Katrien Kempe est la nouvelle administratrice de l’Upsi pour les Régions bruxelloise et wallonne.
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Publié le 15-05-2023 à 09h42
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C'est à un moment crucial que Katrien Kempe a pris ses fonctions d'administratrice en charge de Bruxelles et la Wallonie au sein de l'Upsi, l'Union professionnelle du secteur immobilier. De nombreux dossiers sont en cours de traitement au sein des Régions qui concernent directement son secteur. À elle et ses équipes de relayer les attentes des membres. "Je suis arrivée il y a huit semaines et ai été plongée dans le bain immédiatement. Beaucoup de choses se passent pour l'instant. C'est lié, je pense, aux élections qui auront lieu l'an prochain. Les autorités travaillent à un rythme accéléré pour faire passer les dossiers avant cette échéance", estime Katrien Kempe.
Née à Bruxelles en 1985, cette juriste (KU Brussels et KU Leuven) s'est intéressée à l'immobilier lors de son master en notariat. "C'est une matière très concrète et qu'on peut aborder sous différents angles : le droit, l'économie, l'architecture…" À la profession de notaire, elle préfère finalement celle d'avocat et est engagée comme avocate spécialisée en droit immobilier, chez Deloitte tout d'abord, chez KPMG ensuite. En 2021, elle rejoint l'entreprise familiale Sarens, active dans les grues, pour s'occuper de son portefeuille immobilier. Elle y reste un an avant de devenir juriste d'entreprise pour le développeur immobilier Ion. "Mais très vite, l'approche globale de l'immobilier m'a manqué", précise Katrien Kempe, qui saisit l'opportunité d'intégrer l'Upsi et son approche "multidisciplinaire du secteur" lorsque son CEO Olivier Carrette cherchait un remplaçant pour Pierre-Alain Franck
Elle a pour mission notamment de répercuter les demandes des membres (promoteurs-constructeurs, lotisseurs et investisseurs dans le résidentiel, le commercial et le bureau) aux administrations et cabinets. Elle participe également aux réunions des différentes commissions qui donnent leur avis sur des projets de décrets ou réglementations qui ont un impact sur le secteur immobilier.
Des dossiers chauds
Plusieurs dossiers d'actualité l'occupent pour l'instant. Dont, à Bruxelles, la réforme du règlement régional d'urbanisme (RRU), baptisée Good Living, qui portera entre autres sur les gabarits et surfaces minimales des logements. "Ces modifications constituent un problème pour des projets qui sont déjà à l'étude. Il n'est pas toujours facile pour les développeurs de s'adapter immédiatement. Nous demandons, dès lors, des mesures transitoires, explique Katrien Kempe. On note également qu'il y a beaucoup de pouvoir d'appréciation des prescriptions de la part des administrations. Une difficulté supplémentaire pour le secteur."
D'autres dossiers bruxellois sont sur le feu : la réforme du CoBAT (Code bruxellois de l'aménagement du territoire) - "qui crée une belle opportunité pour les autorités de travailler sur la durée d'obtention de permis et la problématique des recours à différents niveaux" -, ou encore la réforme des charges d'urbanisme. "Ce dernier dossier est très difficile à digérer pour le secteur. Les coûts de construction ont augmenté, les taux d'intérêt aussi. Accroître les charges d'urbanisme, c'est ajouter une nouvelle couche. Cela risque de faire capoter certains projets qui sont à l'étude. C'est un souci aussi pour produire du logement abordable et durable", estime l'administrateur de l'Upsi dont le rôle est également de voir, par exemple, en matière de durabilité "si les normes PEB sont réalistes."
En Wallonie, les réformes en cours sont aussi de taille, avec le code wallon de l'aménagement du territoire et la réforme du schéma de développement du territoire (SDT). "La Région veut centraliser les futurs développements immobiliers. Elle va publier une carte indiquant les centralités, c'est-à-dire : des zones privilégiées pour les développements. Ils pourront se faire substantiellement là et pas ailleurs. Cela a un impact important pour nos membres et nous fait peur", reconnaît Katrien Kempe qui constate que sa casquette de juriste lui est très utile dans ses missions. "Elle me permet de mieux évaluer les textes juridiques. Je peux appréhender des suggestions textuelles qui ont leur importance. C'est toujours le texte juridique qui compte à la fin."