"Trouver des employés compétents est une lutte pour la survie" : la pénurie de syndics devient critique pour l'immobilier en Flandre
La Libre Immo | Réunis en congrès, les syndics flamands disent manquer de personnel.
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Publié le 17-05-2023 à 16h59
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Quelque 350 syndics se sont retrouvés à Bruges pour le troisième congrès des syndics du Nord du pays. À cette occasion, CIB Vlaanderen, la confédération flamande des professionnels de l'immobilier, organisatrice de l'événement, a mis en lumière plusieurs problématiques prégnantes au sein de la profession. Dont la plus préoccupante, partagée par 90 % des syndics présents dans l'assemblée : la difficulté accrue de trouver du personnel. "Une sonnette d'alarme qui ne trompe pas, car entre 3 000 et 4 000 immeubles à appartements s'ajoutent chaque année au parc existant", souligne CIB Vlaanderen, qui dénombre au total 140 000 immeubles à appartements en Flandre.
Dans le même temps, poursuit la confédération, l'arrivée de nouveaux syndics dans la profession est dramatiquement faible et il y a un exode de la population professionnelle. "Il y a à peine 108 stagiaires qui aspirent à être reconnus comme syndics professionnels à l'IPI [l'Institut professionnel des agents immobiliers, NdlR]. En comparaison, 2 159 stagiaires espèrent devenir courtiers et 110 autres stagiaires optent pour la combinaison des deux. Les écoles supérieures affichent également des chiffres alarmants : sur 100 étudiants qui souhaitent devenir agents immobiliers, seuls un ou deux ambitionnent de devenir syndics. Les autres veulent tous devenir courtiers", explique le porte-parole de CIB Vlaanderen, Kristophe Thijs.
Une initiative à l’automne
Depuis 2015 déjà, la profession de syndic figure sur la liste des métiers en pénurie du VDAB, l'office flamand de l'emploi et de la formation professionnelle. "À l'époque, il s'agissait d'une pénurie qualitative et donc, d'un manque de professionnels adéquats. On observe à présent une pénurie quantitative. En conséquence, de nombreux syndics indiquent que la charge de travail est énorme, ce qui entraîne également une perte de qualité. Trouver des employés compétents et motivés est devenu non pas un défi, mais une lutte pour la survie des bureaux de syndics. Or la gestion professionnelle des immeubles est cruciale pour la transition énergétique, les rénovations indispensables, etc.", se désole CIB Vlaanderen.
Pourtant, le métier de syndic est attractif, argue Kristophe Thijs, qui pointe la variété des tâches à accomplir, la sécurité de l'emploi, des conditions de travail compétitives… "De plus en plus de syndics programment, par exemple, leurs assemblées générales pendant la journée afin de veiller à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Mais il faut aller plus loin. Nous sommes actuellement en train de réfléchir avec toutes les parties prenantes afin de proposer une initiative à grande échelle à l'automne", ajoute le porte-parole de CIB Vlaanderen, qui exhorte d'ores et déjà le gouvernement flamand à autoriser les emplois flexibles au sein de la profession. "Ce n'est pas la solution miracle, mais elle peut alléger la pression."