Pourquoi les villas énergivores des années 60-70 attirent de nouveau les acheteurs
Libre Immo | Par contre, les amateurs ne courent pas après leurs très grands jardins.
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Publié le 18-05-2023 à 11h03
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Les villas énergivores des années 1960, 1970 et 1980, tant décriées il y a une douzaine d’années, ne semblent plus faire aussi peur qu’avant. Elles reviendraient même… au goût du jour. Une tendance dans laquelle Aymeric Francqui, directeur du réseau d’agences immobilières Latour&Petit, voit, avant tout, la patte, très professionnelle, de ses équipes et agents.
Depuis que les vendeurs sont obligés de publier le score du certificat PEB (performance énergétique du bâtiment) du bien qu’ils vendent, les villas des sixties et seventies devraient être totalement exclues du marché ?
Ce n’est pas aussi systématique que l’on pourrait le croire. Et c’est à la qualité des agents que l’on doit cela. Qui peuvent expliquer, démontrer, conseiller, argumenter - notamment pourquoi un score PEB F peut être différent d’un autre score PEB F -, voire détailler quels sont les travaux à faire, parfois sur base de devis. En Flandre, très certainement, où il y a des obligations énergétiques précises, mais aussi en Wallonie. Cette expertise des agents qui rassure les candidats acheteurs se vérifie aussi dans les discussions avec les propriétaires. Car pour qu’il y ait de la demande, il faut proposer un prix juste.
Ce désamour vis-à-vis de ces quatre-façades un peu démodées est donc de l’histoire ancienne. Est-ce à dire que les prix se reprennent ?
Je ne parlerais pas de retour en grâce, mais on voit que si elles sont bien situées, elles peuvent susciter des demandes et des valeurs de convenance. On est, en tous les cas, loin de cette période - en 2009-2012 - où elles étaient méprisées, calomniées. Par contre, de manière générale, je peux dire que les énormes jardins - les extra-jardins comme on dit dans le jargon immobilier - que l’on associait à un bien de luxe, ne sont plus un bonus et n’entrent pas en ligne de compte dans la valeur. Pour bon nombre de candidats acquéreurs, dix, quinze ares suffisent amplement. Voire (sourire), pas de jardin, mais une grande terrasse…

Vous parlez d’appartements ? Neufs ? Ils ont donc retrouvé leur public cible ?
Il est vrai que la hausse du coût des matériaux et du foncier a fait craindre un déséquilibre entre offre et demande. On voit pourtant que cela fonctionne, et même bien. Il y a d’ailleurs globalement un déficit criant d’appartements neufs en périphérie. Le rêve de la quatre-façades n’est pas unanimement partagé. Les candidats sont informés et font leurs calculs. La performance et le confort d’un appartement neuf peuvent compenser le prix élevé d’une rénovation. Je ne dirais pas que les maisons et appartements neufs partent comme des petits pains en périphérie, mais ils se vendent.
En tant qu’agent immobilier, jusqu’où étendez-vous la périphérie bruxelloise ?
Pas à l’entièreté du Brabant wallon ou du Brabant flamand, mais Bruxelles s’étend de plus en plus loin. Et plus encore avec le télétravail. Pour trouver des prix plus accessibles, les amateurs visent Vossem (au-delà de Kraainem et de Tervueren), Braine-l’Alleud (au-delà de Waterloo)… On voit d’ailleurs de plus en plus de développeurs bruxellois qui sortent de Bruxelles, fuyant le manque de terrains et les délais énormes dans l’obtention des permis. Et ils ne s’intéressent pas seulement à la périphérie de Bruxelles mais aussi aux périphéries d’autres villes (Wavre, Waterloo, Namur…). Ce qui ne veut pas dire que toute la périphérie bruxelloise fonctionne de la même manière.
Quelles seraient les communes moins prisées ?
Celles où l’accessibilité en transport en commun et la mobilité à vélo ne suivent pas. Braine-le-Château, par exemple, par rapport à Braine-l’Alleud.
Et les communes à succès ?
J’aurais tendance à dire celles qui longent la E411. Mais cela tient à l’histoire de Latour&Petit (fondée par un Namurois, présente à Ixelles, Woluwe-Saint-Lambert, Kraainem, Waterloo, Namur et Esch-sur-Alzette, NdlR).