A Bruxelles, la nouvelle vie du “Quartier Léopold” se prépare activement: "Les téléphones chauffent"
Sollicitée par la Commission européenne, la SFPI joue un rôle de facilitateur pour la vente et la rénovation de 23 immeubles, dont 21 dans le quartier européen.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/3794e68f-5aa0-49a3-b726-bed694fe37b9.png)
- Publié le 28-05-2023 à 08h01
- Mis à jour le 28-05-2023 à 08h08
:focal(1931x1301:1941x1291)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/XUDMLJJPPFA47CFVUVJOTGJO74.jpg)
Il est bien loin le temps où le “Quartier Léopold” était le quartier chic de Bruxelles prisé par les familles de la haute bourgeoise et de l’aristocratie. Devant son nom au premier roi des Belges, il était apprécié pour ses hôtels de maître et ses jolis squares. Au moment de la bruxellisation et avec l’arrivée des institutions européennes, les maisons ont été détruites pour laisser la place à des immeubles de bureaux qui se sont vidés au moment de la pandémie de Covid. “Ce quartier, presque exclusivement occupé par des bureaux a été complètement déserté pendant la crise sanitaire. Ce qui a mis en évidence le besoin de créer plus de mixité”, nous explique Antoine de Borman, directeur général de Perspective. brussels. Grâce à ses nombreux espaces verts (parc Léopold, les squares, la vallée Maelbeek), ce quartier reste, selon lui, “très attractif” et l’est certainement “plus que celui autour de la gare du Nord”.
Une opportunité d’un redéveloppement cohérent
La volonté de la Commission européenne de se défaire d’une série de bâtiments qui ne répondent pas aux objectifs de durabilité qu’elle s’est fixée à l’horizon 2030 est vue par nos autorités comme une opportunité qui permettra de donner une nouvelle vie à cette partie de Bruxelles, de la “redévelopper de manière cohérente”.
Selon les dernières informations qui circulent, l’OIB (l’équivalent de la Régie des bâtiments pour la Commission) a identifié 23 immeubles dont 21 dans le quartier européen à vendre – le plus connu étant l’îlot Loi 130 -, avec l’idée de reprendre certains d’entre eux une fois qu’ils auront été rénovés. L’OIB est donc allé en discuter avec la SFPI, le bras financier de l’État fédéral, qui a montré sans hésiter son intérêt, étant conscient, que sans la Commission européenne, un gigantesque problème se poserait. D’autant que l’exécutif européen était déjà quelque peu frustré d’avoir raté le bâtiment ING au Cours Saint-Michel (95 000 m2) repris par l’ambassade des États-Unis. “Il fallait ancrer la Commission européenne”, nous explique une source proche du gouvernement.
Un investissement de 2 milliards
N’ayant ni les moyens financiers ni les compétences pour gérer un tel chantier, la SFPI entend jouer un rôle de facilitateur. On parle en effet d’une superficie totale comprise entre 150 000 et 200 000 m2 et d’un investissement de deux milliards d’euros (un milliard pour l’achat des immeubles et un milliard pour la rénovation) . Elle a trouvé un partenaire pour la rénovation énergétique, qui est la société Whitewood, dirigée par l’Anversois Frederic Van der Planken. Pour organiser la levée de fonds auprès des investisseurs privés, deux banques d’affaires ont été sélectionnées dont une Belge. L’objectif est de ne pas traîner et de boucler le deal cette année, même si le timing n’est pas idéal pour trouver de l’argent frais.
Il se dit que “les téléphones chauffent” chez les investisseurs et les développeurs, le projet créant un intérêt certain. D’autant que la multifonctionnalité pourrait se faire de matière horizontale et pas verticale, c’est-à-dire dans des immeubles mitoyens. “Le secteur immobilier déteste en général les bureaux et les logements dans un même bâtiment. Dans ce cas-ci, cela peut être à côté l’un de l’autre”, nous explique un expert.
Marc Brisack, CEO de la société immobilière à vocation sociale Inclusio, se montre lui aussi positif. “C’est une zone un peu mono fonctionnelle. Une meilleure mixité a du sens”, commente-t-il. Pour lui, il faut prendre la mixité dans un sens large. Et de citer les exemples de KULeuven qui a jeté son dévolu sur le bâtiment Pacheco de Belfius ou des théâtres “qui cherchent à se relocaliser”.
Des activités théâtrales qui ont connu leurs heures de gloire dans le Résidence Palace, le bâtiment à côté du Berlaymont, avec notamment la venue, il y a une trentaine d’années, de Fabrice Luchini pour y lire des écrits de Céline…