À la Côte, une chambre supplémentaire coûte au minimum 125.000 euros
Libre Immo | Le différentiel de prix entre une, deux ou trois chambres y est bien plus marqué qu’ailleurs. Mais sans surprise...
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- Publié le 31-05-2023 à 08h03
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En Belgique, une chambre supplémentaire coûte, grosso modo, un tiers du prix d’un appartement. Ce n’est pas aussi clair mais disons que si un appartement d’une chambre coûte quelque 195 000 euros (prix moyen calculé par la fédération des notaires, Fednot, pour 2022), il faut mettre environ 30 % de plus pour s’offrir un appartement de deux chambres (255 000 euros en moyenne) et encore près de 30 % pour accéder à un appartement de trois chambres (quelque 325 000 euros pour donner un montant rond).
Il s’agit d’une proportion relativement stable et assez généralisée. Sauf… sur la Côte. Dans son baromètre côtier, Fednot annonce, en effet, des écarts bien différents.
Si un appartement d’une chambre exige à peu de chose près le même effort financier qu’ailleurs en Belgique (199 565 euros très exactement en moyenne en 2022 pour les douze stations balnéaires analysées), il n’en est pas de même pour les plus grandes unités. Ainsi, la deuxième chambre fait exploser le prix à un peu plus de 325 000 euros. Soit 63 % de plus ! Ou encore… quelque 125 000 euros. Et c’est quasiment pareil pour passer à un appartement de trois chambres qui coûte en moyenne 476 000 euros, soit 46,5 % de plus qu’un bien de deux chambres.
La digue voit encore plus grand
Sur la digue, les écarts sont encore plus impressionnants puisqu’ils s’élèvent à + 72,6 % entre les appartements d’une et deux chambres et à + 54 % entre ceux de deux et trois chambres. Bien sûr, tout est proportionnel et il faut convenir que les salon et salle à manger des appartements plus généreusement lotis en chambres sont plus grands que ceux des biens d’une chambre. Il n’empêche, cela revient quand même à dire que sur la digue, une deuxième chambre coûte, en moyenne, près de 166 000 euros et qu’une troisième chambre impose pas moins de 213 600 euros.
Les raisons d’un tel différentiel sont assez simples à comprendre. L’achat à la Côte est avant tout un investissement familial, autrement dit permettant d’accueillir une famille. Et ce, qu’il soit effectué par des parents, des (futurs) grands-parents ou même des investisseurs en vue d’une mise en location. Soit le gros de la demande, ce qui tire les prix vers le haut. Rares, par contre, sont les candidats qui envisagent leur présence à la mer dans des studios ou des appartements d’une chambre, d’où des prix moyens plus conformes.
Le neuf n’est pas en cause
On ne peut en tous les cas pas dire que c’est l’offre neuve qui fait exploser ces écarts de prix, même si elle y participe bien sûr.
Pour deux raisons principales. D’abord le fait qu’en 2022, la part de marché des appartements neufs n’a représenté que 14,5 % des ventes à la Côte, soit le pourcentage le plus faible de ces cinq dernières années, précise Fednot. Lors du rush post-Covid de 2020 et 2021, les candidats se sont, en effet, davantage précipités sur l’offre neuve qui leur permettait d’y déposer leurs valises et d’aller profiter du bon air et des embruns, sans devoir passer par un épisode rénovation. Résultat : cette offre neuve s’est réduite plus rapidement que prévu. Ensuite, parce que cette offre neuve se retrouve très rarement sur la digue où il n’y a quasiment plus de terrains…
Ceci dit dans un marché immobilier côtier baissier, tant en termes d’activité (14,3 % de transactions en moins l’an dernier par rapport à 2021 qui fut une année de très grande activité avec 15,8 % de plus par rapport à 2020), qu’en termes de prix moyens (- 0,7 % sur la Côte par rapport à 2021, - 4,9 % sur la digue).