Pourquoi un Belge sur deux ne souhaite pas rénover son logement
Libre Immo | Le Dossier. S’ils sont conscients de l’importance d’avoir un logement durable, les Belges ne sont pas encore prêts à y mettre les moyens.
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- Publié le 01-06-2023 à 14h43
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Moins de 5 % des habitations actuelles en Belgique répondent aux exigences européennes pour 2050 en matière de performance énergétique des bâtiments. Les Belges en sont-ils conscients ? Envisagent-ils d’agir concrètement sur leur logement ? Où vont leurs priorités ? En collaboration avec Profacts, la banque BNP Paribas Fortis a sondé 2 000 Belges, propriétaires et locataires, dans le cadre de la seconde édition de son enquête annuelle sur le logement durable.
1. Avoir un logement durable est un devoir civique
Huit Belges sur dix considèrent que la protection de l’environnement est importante dans le choix d’un logement. Quelque 57 % sont même convaincus qu’il est de leur devoir civique de vivre dans un logement durable afin de protéger l’environnement. Et pourtant, la moitié des Belges n’ont pas entrepris de travaux de rénovation dans leur bien depuis 2018 et ne prévoient pas d’en faire d’ici 2028. Quelque 31 % s’y sont attelés ou sont en train de le faire et 19 % ont l’intention de mener des travaux d’ici 2028. C’est l’isolation des murs extérieurs et de la toiture (45 %) qui arrive en tête des travaux effectués ou projetés, devant l’achat de panneaux solaires (41 %) et le placement de nouveaux châssis (34 %).
2. Économiser mais pas dépenser
Si les Belges se lancent dans ces travaux, c'est essentiellement pour réduire leurs factures énergétiques (70 %). Parmi leurs autres motivations, on retrouve le fait de rendre l'habitation plus confortable (48 %) ou le maintien d'une température stable pendant les différentes saisons (38 %). Compte tenu de coûts élevés à la rénovation, l'argent est aussi l'obstacle principal mentionné par ceux qui ne programment pas de rénover leur logement (41 %). "C'est moins que l'an dernier (49 %), alors que le coût des matériaux n'a pas diminué. Peut-être que les Belges se disent qu'ils vont pouvoir amortir ces coûts sur le long terme", remarquent les auteurs de l'étude, qui notent que le montant moyen à investir pour une rénovation durable est de 19 600 euros. "Un chiffre en baisse de 6 % par rapport à 2022."
3. Quelles petites mesures sont prises
Si la moitié des Belges ne souhaitent pas rénover leur logement, 92 % des sondés déclarent néanmoins avoir pris des petites mesures pour contrôler leur consommation d’énergie : baisse de la température intérieure (66 %), diminution de l’éclairage (51 %), douches plus courtes ou moins fréquentes (45 %). L’enquête révèle aussi que 66 % des propriétaires (55 % des locataires) suivent leurs consommations, en relevant régulièrement leurs compteurs ou via des applications.

4. Les Belges méconnaissent le sujet
L’étude de BNP Paribas Fortis révèle, en outre, la méconnaissance des Belges dans le domaine du logement durable. Seuls 65 % affirment savoir ce que le terme "logement durable" signifie et une minorité (14 %) déclare savoir exactement ce que ce terme signifie. Par ailleurs, si 56 % des sondés estiment vivre dans un logement durable, ils ne sont que 8 % à déclarer être certains que c’est le cas. Quant à la valeur PEB de leur logement, seuls 18 % la connaissent, un chiffre en augmentation par rapport à l’an passé (13 %). Ce critère est, par contre, de plus en plus important dans le choix d’une habitation. En effet, 84 % des personnes interrogées le jugent essentiel (contre 80 % l’an dernier) alors que la prépondérance du critère "localisation" (89 %) est en baisse (91 % en 2022). Sept Belges sur dix déclarent également qu’ils ne sont pas au courant des primes et subsides dont ils pourraient bénéficier en cas de travaux pour améliorer la durabilité de leur logement.
5. Un soutien souhaité de la part des autorités
Un Belge sur deux pense que les gouvernements fédéral et régional devraient soutenir financièrement les rénovations durables. L'Europe pourrait également intervenir (pour 23 % des sondés) de même que le secteur de la construction (10 %) ou les banques (18 %). "Les autorités devraient réaliser un travail pour mieux faire connaître les primes et subsides quand on voit que les Belges sont peu au courant des possibilités offertes", insiste-t-on du côté de la banque.
6. Les banques ont aussi un rôle à jouer
Parmi les Belges qui rénovent leur bien pour le rendre plus durable, 52 % le font avec leurs propres moyens. Quelque 38 % font appel à une banque et 15 % profitent des subsides. Six Belges sur dix attendent un soutien actif de leur banque ; et trois sur quatre estiment que les banques devraient jouer un rôle pour stimuler l'achat de logements durables en offrant un meilleur taux d'intérêt. L'étude révèle également que quatre Belges sur dix pensent que les banques devraient interdire les prêts hypothécaires pour les maisons ayant un certificat PEB de score "E" ou "F". "Cela n'est pas dans notre politique, nous souhaitons être plus inclusifs", précise BNP Paribas Fortis.
Parmi les soutiens financiers que les banques pourraient offrir, les sondés pointent un prêt rénovation à 0 % lorsque le client achète un bien et s'engage à améliorer son PEB endéans les cinq ans, un taux plus favorable lorsque le PEB est faible, une réduction de la prime d'assurance habitation si celle-ci se prévaut d'un certificat PEB de score "A" ou "B" ou d'une installation d'énergie durable, ou encore un prêt rénovation dont le taux d'intérêt est lié au respect des critères environnementaux.
"Nous avons déjà certains mécanismes qui favorisent les prêts durables, comme des taux plus favorables ou des emprunts plus longs. Nous avons aussi des initiatives moins classiques comme le programme HappyNest avec Matexi, poursuivent les responsables de BNP Paribas Fortis. Notre rôle est bien plus large. Nous sommes là aussi pour informer sur les possibilités de subsides notamment qui sont méconnues, pour accompagner, aider à établir un budget…"
HappyNest, pour un achat plus accessible
Afin de rendre le marché des nouvelles constructions durables plus abordable et plus accessible, la banque BNP Paribas Fortis et le développeur Matexi concluent un partenariat et lancent HappyNest. Le principe : un candidat acheteur commence par louer une habitation selon un bail classique de neuf ans et à un prix conforme au marché. Au cours des cinquième et sixième années de bail, la formule lui offre la possibilité d’acheter l’habitation, sans obligation. En cas d’accord sur la vente, les loyers payés sont partiellement déduits du prix d’achat qui est fixé au début du contrat de location. Le candidat acheteur détermine lui-même auprès de quelle banque il contracte un crédit hypothécaire. S’il décide de ne pas acheter l’habitation, il peut choisir de continuer à la louer ou de la quitter. Le partenariat entre Matexi et BNP Paribas Fortis mise sur la durabilité et propose exclusivement des logements neufs et écoénergétiques. Dans un premier temps, la formule HappyNest sera proposée pour des habitations à Deurne, Geel, Hasselt, Houthalen-Helchteren, Machelen et Vilvorde. Matexi construisant des logements dans toute la Belgique, la formule sera disponible à terme partout dans le pays.