Au Cinquantenaire, les appartements à 4 000 euros/m² et les maisons à 3 800 euros/m², mais aussi des prix légèrement plus bas
Libre Immo | Le zoom. Le quartier, à cheval sur Bruxelles-Ville et Etterbeek, fait peau neuve, doucement. La proximité des institutions européennes a longtemps vu de nombreux bureaux s’y installer.
- Publié le 06-09-2023 à 17h21
- Mis à jour le 06-09-2023 à 15h28
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Coincé entre les institutions européennes et l’avenue de Tervueren, le quartier du Cinquantenaire, au cœur duquel se trouvent le parc éponyme et les bâtiments muséaux voulus par Léopold II, abrite de nombreuses représentations internationales auprès de l’Union européenne. La Commission y dispose aussi d’immeubles de bureaux. Mais la période post-Covid que nous connaissons n’a fait que confirmer ce que la pandémie laissait apparaître : un besoin moindre de bureaux.
Cela entraîne des projets de réaffectation d’anciens immeubles de bureaux en immeubles d’appartements. C’est le cas notamment avenue des Nerviens 105 (au coin de la rue Sainte-Gertrude) où, après reconversion, des bureaux occupés par la Commission vont laisser place à 75 logements. Le promoteur immobilier gantois Revive vient, en effet, de racheter ce bâtiment à Cofinimmo Offices.
D'ici 2029, l'immeuble de neuf étages devrait avoir opéré sa mue, avec des appartements et espaces commerciaux durables. "Comme dans tous nos projets, nous essayons de rénover de manière aussi neutre que possible et de réutiliser le plus grand nombre de matériaux déjà présents", souligne Stefano Cincinnato, Senior Project Developer chez Revive.
Le contrat de bail actuel lie Revive à la Commission européenne qui restera usufruitière de l’immeuble jusqu’à la fin de l’année 2026. Ce n’est que l’année suivante que le promoteur pourra entamer les travaux de reconversion… pourvu, évidemment, que le permis d’urbanisme soit accordé.

Soucieux d’inclure la cohésion sociale, facteur de durabilité, au cœur de ses projets, Revive envisage d’aménager des jardins, l’un sur le toit et l’autre dans la cour intérieure. La rénovation visera aussi la neutralité énergétique.
Pour Revive, il s'agit du huitième bâtiment bruxellois auquel il offrira une seconde vie. Le lieu n'est pas anodin. "Les futurs résidents bénéficieront d'un des plus beaux cadres verts de notre capitale. Par ailleurs, l'immeuble jouit d'un bel emplacement pour ce qui est de la mobilité", pointe Max Tans, Business Developer chez Revive.
C’est bien l’avantage de ce quartier, proche de l’autoroute via l’avenue de Tervueren, mais surtout de nombreux arrêts de métro, tram et bus.
Quel avenir pour l’ancienne maison communale ?
Avoir de nouveaux habitants, c’est aussi l’objectif de la démolition-reconstruction attendue de l’ancienne maison communale, qui devrait ainsi laisser la place à environ 120 appartements, dont 10 % seront des logements sociaux. Le but étant d’accentuer la mixité sociale, tout en conservant, bien sûr, le parc Keith Haring.
Dans ce quartier, si de nombreux immeubles de bureaux ont remplacé des hôtels de maître, l’avenue d’Auderghem conserve de superbes témoins des XIXe et début XXe siècles. Il en va ainsi de la maison millésimée 1896 de 400 m² (380 m² de terrain) et six chambres, vendue par EG Properties, au prix de 1,295 million d’euros.
Soyons de bon compte, c’est entre l’avenue des Nerviens et la rue du Cornet que sont situés les immeubles les plus chers de l’avenue d’Auderghem, où l’on dépasse les 4 000 euros/m² pour les appartements et les 3 800 euros/m² pour les maisons. Cependant, aux abords immédiats de la rue Belliard et de l’avenue des Nerviens, on est légèrement plus bas.
C’est qu’un certain nombre de maisons anciennes demandent sans doute une rénovation en profondeur, tout à côté d’un immeuble de huit étages appelé, semble-t-il, à être prochainement transformé. Les travaux entamés actuellement par l’entreprise générale de bâtiment BMS Pro ne concernent que le rez-de-chaussée mais il se pourrait qu’un projet bien plus vaste et qualitatif voit le jour dans les années qui viennent.
Cachet ancien préservé dans les rues avoisinantes
Une avenue d’Auderghem, tout comme les perpendiculaires à celle-ci (rues du Cornet, Général Leman…), qui a conservé bon nombre de maisons érigées au moment de la construction du Cinquantenaire. On est typiquement dans le trois-pièces en enfilade, avec un bel étage. Quelques commerces de proximité s’y trouvent également, ce qui ajoute encore à la mixité de fonctions. Plusieurs institutions scolaires réputées sont aussi établies dans le quartier, à commencer par Saint-Stanislas au 115 avenue des Nerviens.

Par contre, aux abords immédiats du parc, que ce soit avenue de la Joyeuse Entrée (entre la rue de la Loi et l’avenue d’Auderghem) ou avenue des Nerviens, on voit surtout des immeubles d’une dizaine d’étages, soit de bureaux, soit résidentiels, avec un centre médical et des cabinets dentaires (Joyeuse Entrée). Rares sont encore les témoins prestigieux de l’ambiance Fin de Siècle qui régnait à Bruxelles lors de la construction du quartier. On relèvera les 59-61-63 avenue des Nerviens, de styles néo-Renaissance pour le premier, éclectique pour les deux suivants, le numéro 63 abritant l’Association des Artistes bruxellois.
Bien entendu, les prix de l’immobilier, avenue des Nerviens, sont bien plus élevés que dans le reste du quartier. Mais la vue sur le parc du Cinquantenaire vaut le coup…