Joris Beckers, avocat formé à l'économie: "On ne construit pas un bâtiment juste parce qu'il est beau. Il y a toujours un plan financier derrière"
Libre Immo | Le portrait. Joris Beckers a rejoint le cabinet d’avocats Simont Braun comme associé au sein du département Real Estate.
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- Publié le 18-09-2023 à 11h08
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Il y a sans cesse des nouveautés juridiques. C'est cela qui rend notre métier si intéressant. À nous de trouver les meilleures solutions pour nos clients", estime Joris Beckers qui est associé au sein du département Real Estate du cabinet d'avocats belge Simont Braun depuis le mois d'août.
Avocat au barreau néerlandophone de Bruxelles depuis 2006, Joris Beckers se destinait sans doute plus à une carrière dans le business. En 1997, il se lance dans des études d'ingénieur commercial à la KULeuven. C'est là qu'il découvre le droit. "Parmi les cours très diversifiés que nous avions, c'était une matière qui m'intéressait particulièrement", confie-t-il. De quoi le pousser, une fois son diplôme en poche, à poursuivre son cursus en entreprenant des études de droit, à la KULeuven toujours, en ce compris une année à l'étranger, à Chicago, aux États-Unis.
Joris Beckers fait ses débuts comme avocat au sein du cabinet bruxellois Van Bael&Bellis. Après six ans, il rejoint le cabinet international DLA Piper à Bruxelles toujours où il se spécialise en immobilier. Neuf ans plus tard, il devient directeur Real Estate chez Deloitte Legal pour ensuite entrer chez Simont Braun qui compte une cinquantaine d'avocats dans la capitale. "Il y a déjà une équipe importante dans le département Real Estate avec deux associés. Je suis le troisième."
Le cabinet couvre tous les aspects de l'immobilier mais chaque associé a ses matières de prédilection. Joris Beckers se concentre, lui, sur trois thématiques principales : les transactions (ventes, achats, locations…), l'ESG (environnement, social et gouvernance) et la Proptech (Property Technology). "L'aspect ESG devient de plus en plus important. Les directives européennes qui imposent des réductions de CO2 pour 2050 ont un impact énorme sur le secteur. Les obligations, que ce soit pour les développeurs, les propriétaires ou les utilisateurs, sont de plus en plus complexes. D'autant que la réglementation s'applique à trois niveaux : européen, fédéral et régional, avec pour chacun des avancées à des vitesses différentes. Pour un investisseur étranger qui a l'opportunité d'acheter un bien à Bruxelles, un autre en Wallonie et un troisième en Flandre, c'est vraiment très compliqué. Et, d'ailleurs, cela l'est déjà pour les Belges…", souligne l'avocat dont le rôle est de guider et d'assister ses clients dans ces évolutions.
Des solutions juridiques
La Proptech figure également parmi les points d'attention de Joris Beckers. Simont Braun est d'ailleurs membre du ProptechLab qui fait le lien entre les différents acteurs du secteur. "Il y a énormément de start-up qui proposent des solutions pour rendre les bâtiments plus efficaces, d'un point de vue énergétique entre autres, et qui cherchent à conclure des accords avec des propriétaires, eux aussi désireux de proposer des biens de qualité. Nous assurons le lien entre les deux et essayons de traduire des soucis pratiques en des solutions juridiques : qui est propriétaire de l'éclairage, par exemple, comment partager les coûts et les profits…", précise-t-il en évoquant une autre préoccupation actuelle : les conflits en matière de construction.
Au niveau des coûts notamment. "Entre les contrats signés il y a quelques années, l'obtention du permis et le début des travaux, beaucoup de choses ont changé : les taux d'intérêt ont augmenté, les prix des matériaux ont explosé, la guerre a débuté en Ukraine… Tout cela fait que certains projets ne sont plus tenables pour des entrepreneurs. Des chantiers sont à l'arrêt. Il faut trouver des solutions. Heureusement, depuis de nombreuses années, Simont Braun propose une alternative à un procès : la médiation. Elle permet de trouver des solutions plus rapides qu'en passant par les tribunaux. C'est une option à toujours envisager", avance l'avocat, qui constate combien sa formation en économie l'aide dans son travail. "Je peux comprendre les vraies préoccupations des différents acteurs, analyser des plans financiers, lire des comptes annuels, etc. On ne construit pas un bâtiment juste parce qu'il est beau. Il y a toujours un plan financier derrière", conclut-il.