Vers une baisse des subsides au photovoltaïque à Bruxelles
La Région est généreuse en subsides, mais devrait l’être un peu moins en 2020.
Publié le 06-06-2019 à 18h10 - Mis à jour le 12-07-2019 à 11h03
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La Région est généreuse en subsides, mais devrait l’être un peu moins en 2020.La Région bruxelloise est loin derrière la Flandre et la Wallonie au niveau du développement de l’énergie photovoltaïque. Avec une capacité installée de 83 MWc à la fin de l’année 2018, Bruxelles ne représentait que 1,95 % de la puissance photovoltaïque installée en Belgique. Comment expliquer cela?
Même si des solutions existent, il y a davantage de freins au placement de panneaux photovoltaïques en zone urbaine. Citons la prédominance des appartements, les copropriétés… Qu’à cela ne tienne, le rythme d’installation a eu tendance à progresser ces dernières années dans la capitale.
Ainsi, en 2018, la Région bruxelloise a installé trois fois plus de panneaux photovoltaïques qu’en 2016. Au même titre que la Flandre et la Wallonie, la Région bruxelloise s’est vue attribuer ses propres objectifs climatiques.
Pour tenter de les atteindre, elle se montre généreuse au niveau des subsides à l’énergie photovoltaïque. Il s’agit d’ailleurs de la seule région du pays qui octroie encore des certificats verts (CV) aux particuliers.
Pour les personnes intéressées par l’investissement photovoltaïque, il convient cependant de se dépêcher. En effet, Brugel, le régulateur bruxellois de l’énergie, vient d’ouvrir une consultation publique au sujet de sa proposition de réduire le taux d’octroi de certificats verts.
Pourquoi cette baisse des subsides ? Un décret bruxellois garantit un temps de retour sur investissement de sept ans. Cela signifie que l’installation photovoltaïque doit être remboursée par le prix de l’électricité économisée et par les certificats verts reçus dans un délai de sept ans maximum.
Des panneaux moins chers
Or, avec la baisse du prix des panneaux et les progrès de la technologie, ce temps de retour est descendu sous la barre des sept ans. Brugel a donc proposé de baisser le taux d’octroi de certificats verts, afin de ne pas sursubsidier la filière.
Pour rappel, la Flandre et la Wallonie avaient commis cette erreur, ce qui avait fait exploser le coût des subsides pour la collectivité.
Très concrètement, Brugel propose de réduire de 20 % le nombre de certificats verts octroyés aux petites installations (moins de 6 KWc). À Bruxelles, un CV se négocie aux alentours de 90 euros, bien au-delà du minimum garanti de 65 euros. Pour une installation moyenne de 5 KWc, l’on passerait d’environ 13 CV à 10 CV par an, soit de soit de 1170 euros à 900 euros (annuellement) pendant dix ans.
"Notre proposition a été ouverte à la consultation du public qui se terminera le 21 juin , commente Adeline Moerenhout, porte-parole de Brugel. Après cela, elle sera transmise au prochain ministre bruxellois de l’Énergie, qui suit généralement notre avis. La baisse du soutien au photovoltaïque devrait donc intervenir aux alentours du 1er janvier 2020".
Les personnes intéressées ont donc tout intérêt à se lancer maintenant. "Si quelqu’un investit sous le régime actuel, il en bénéficiera pendant dix ans", ajoute Adeline Moerenhout.
Par ailleurs, une autre modification va intervenir dans le paysage photovoltaïque bruxellois en 2020, la fin du compteur qui tourne à l’envers. Aujourd’hui, un ménage dont la production annuelle des panneaux équivaut à sa consommation annuelle d’électricité ne paie aucun frais de réseau. Pourtant, ces personnes utilisent massivement le réseau pour prélever et injecter de l’électricité.
Avec la fin du compteur qui tourne à l’envers, les Bruxellois paieront des frais de réseau sur l’électricité qu’ils prélèvent, mais pas sur leurs injections. Le but est d’inciter les ménages à consommer l’électricité au moment où leurs panneaux produisent. Plus ils autoconsommeront, moins ils prélèveront sur le réseau, et moins ils paieront de frais.
Du côté de Brugel, on précise que la fin du compteur qui tourne à l’envers ne remet pas en cause le principe d’un retour sur investissement de sept ans.
Une carte solaire
Récemment, Bruxelles-Environnement a mis sur pied sa carte solaire , une cartographie des toitures disponibles de la capitale pour y placer des panneaux. En rentrant son adresse, il est possible d’avoir accès à toute une série d’informations : le nombre de panneaux qu’il est possible de placer, le coût de l’investissement, le gain sur sa facture d’électricité et le montant à recevoir en certificats verts.
Au final, le site calcule combien une personne gagnera sur son investissement au bout de dix ans.