Les Belges craquent de plus en plus pour une piscine : prix moyen, construction, coût de l’entretien, tout ce qu’il faut savoir
Le secteur a connu un grand boom avec l’été torride de 2018, et cela continue en 2019.
Publié le 20-06-2019 à 18h12 - Mis à jour le 12-07-2019 à 11h15
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Le secteur a connu un grand boom avec l’été torride de 2018, et cela continue en 2019.
Une piscine en Belgique ? Beaucoup jettent l’éponge assez vite en pensant que cela n’est pas rentable pour deux mois de beau temps par an, si tout va bien. Mais les mentalités changent en même temps que les étés de plus en plus chauds. Rien que pour 2018, le secteur de la construction des piscines a enregistré une hausse de 14 % au niveau des commandes. Le résultat d’un été chaud qui donne des idées à de nombreux Belges.
Et face à un marché en progression, la Confédération Construction a lancé en 2017 le Groupement des Entreprises de Construction de Piscines (GECP). “Cela répond à deux objectifs, d’une part tenir compte du secteur et le structurer et d’autre part par souci de déontologie, indique Patrice Dresse, le directeur général du GECP. Aujourd’hui, le secteur a un chiffre d’affaires qui dépasse les 100 millions d’euros pour 1.300 équivalents temps plein.”
Et ce n’est que le début si on en croit les derniers chiffres de ventes et constructions. Si les chiffres étaient stables entre 2015 et 2017 avec 2.050 et puis deux fois 2.150 piscines construites par les entreprises affiliées au GECP, on en a compté 2.400 en 2018. “ Avec les fortes chaleurs, beaucoup ont décidé de sauter le pas et se rendent compte que les étés chauds et longs risquent d’arriver plus souvent. Pour 2019, on estime que 2750 piscines seront commandées ou construites.”
Le boom continue donc et il ne faut plus espérer en commander une pour cette année. “Tous les cahiers des charges sont pleins, et pour une piscine commandée en juin, il faudra attendre le printemps 2020 pour un premier plongeon”, assure Patrice Dresse.
Un délai assez long, mais aussi un coût assez lourd. Ainsi, le prix moyen des piscines vendues grimpe à 54.000 euros. Au niveau des gammes de prix, 20 % des piscines sont comprises entre 35.000 et 50.000 euros tandis que 37 % sont comprises entre 50.000 et 65.000. Les prix peuvent évidemment monter bien plus haut en fonction de la taille, sans oublier les piscines intérieures qui coûtent très cher même si elles ne représentent que 11 % des ventes. “Les prix peuvent paraître élevés, mais je dis toujours qu’une piscine est une maison construite à l’envers avec de l’eau dedans, sourit-il. Je veux dire par là que différents corps de métier entrent en ligne de compte et que des choses très précises doivent être faites au niveau technique. Il est aussi à noter que les entreprises membres du GECP sont reconnues pour leur travail et surtout le suivi de leurs chantiers. C’est important.”
Un budget donc, mais qui peut en ravir plus d’un au moment où on annonce une vague de chaleur.
Il faut compter 5 € par jour
L’entretien et la consommation coûtent environ 2.000€ par an en moyenne. 54.000 euros, c’est donc le prix moyen de l’installation d’une piscine. On peut évidemment trouver des systèmes moins chers (voir ci-dessous), mais c’est surtout le coût journalier qui inquiète les potentiels acheteurs. “ Quand les Belges viennent se renseigner, ils sont généralement prêts à un certain investissement. Mais ce qu’ils n’aiment pas calculer, c’est le coût de l’utilisation de leur nouvel outil. C’est pourquoi les constructeurs essayent de trouver des systèmes ingénieux pour diminuer les coûts, que ce soit au niveau de la perte d’eau ou encore du chauffage ou du nettoyage.” En moyenne, on estime qu’une piscine coûte 5 euros par jour, soit 2.000 euros par an. Un montant qui comprend l’entretien, mais aussi la consommation énergétique. “Pour faire descendre cela, plusieurs bonnes solutions existent comme les volets solaires qui retiennent la chaleur accumulée pendant la journée pour conserver l’eau à bonne température. On peut aussi se tourner vers des panneaux photovoltaïques ou encore des pompes à chaleur.”
Et au niveau de l’entretien journalier et du nettoyage, le chlore reste le moyen le plus utilisé puisque 70 % des propriétaires de piscines l’utilisent tandis que les autres optent pour l’électrolyse de l’eau (27 %) ou encore d’autres moyens (3 %).
Et l’emprunte écologique ? “Quand une piscine est bien installée et entretenue, elle ne peut pas polluer puisque tout reste dans l’eau qui n’a pas de contact avec le sol. C’est au niveau de la consommation qu’il faut être attentif”, note Patrice Dresse.
Des méthodes moins coûteuses existent
Envie de profiter d’une piscine sans avoir plusieurs dizaines de milliers d’euros à y consacrer? C’est possible, évidemment. Dans la grande distribution, on peut retrouver toutes sortes de piscines provisoires, avec certains modèles assez performants. On retrouve ainsi des modèles qui serviront plutôt de pataugeoire, mais à des prix en dessous de 100€. Mais on peut aussi viser des surfaces plus grandes voire même de petites nages, avec le prix qui va avec, évidemment. Certaines piscines provisoires peuvent atteindre facilement plusieurs milliers d’euros.
Toujours plus avantageux au niveau financier, mais aussi au niveau urbanistique puisqu’aucun permis n’est requis quand on ne creuse pas le sol de son jardin.
De la version béton, à la naturelle
Différents modèles existent, dont la piscine naturelle qui est assez atypique. Sur le marché des piscines, on trouve finalement de tout. Il y a d’abord les piscines creusées qu’on peut construire avec une cuve en béton, ce qui est le plus courant (48 % des cas) ou encore avec des coques de différentes matières plastiques comme le polyester, par exemple (37 %). Pour le reste, on retrouve l’inox ou encore le bois dans des proportions plus marginales (8 % et 6 %). “Il faut savoir que les piscines en bois ne sont pas creusées, mais leur construction demande tout de même l’intervention d’un professionnel”, précise Patrice Dresse.
Encore plus rares mais qui pourraient avoir la cote dans les mois et années à venir, les piscines naturelles. On parle là d’un bassin qui laisse de la place à la nature et même à certains poissons.
Ces piscines sont généralement construites en 3 bassins, deux pour le pompage et le troisième pour la baignade. Au rayon des avantages, le côté naturel et un entretien assez limité, mais il faut évidemment aimer nager dans une eau qui peut devenir vaseuse, comme un étang mais aussi l’absence de chauffage. “C’est quelque chose de tout à fait spécial, et il faut aussi compter qu’il faut remplacer l’eau complètement chaque année. Cela a aussi un coût.”
Et surtout, pas question d’attendre un an pour en profiter ! Et cela tombe bien avec les fortes chaleurs qui sont annoncées dans les prochains jours.