Comment payer à l'étranger en toute sécurité
Tout est fait pour vous éviter de mauvaises surprises en vacances.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/9ebfc707-2a00-47c9-bd7b-34a252d84686.png)
Publié le 12-07-2019 à 19h21 - Mis à jour le 24-07-2019 à 11h06
Le code secret est bon, le solde du compte à vue ou le solde de crédit est vérifié auprès de la banque pour s’assurer qu’il est suffisant : Worldline, ou plutôt ses algorithmes, donne alors sans sourciller l’autorisation pour que l’opération de retrait soit finalisée.
Cette fois, pour un achat en ligne, le commerçant peut vous rediriger vers votre banque pour le paiement ou encore vous demander le code de 3 chiffres du verso de la carte, un élément supplémentaire de sécurité si le numéro de votre carte a été hacké. Là encore, Worldline laisse passer les yeux fermés : tout est en règle.
À plein régime
Soudain, une transaction potentiellement frauduleuse apparaît sur le radar de Worldline. Les algorithmes tournent à plein régime afin de déterminer en temps réel si c’est bien le titulaire de la carte qui effectue l’opération ou s’il s’agit d’une tentative de fraude.
Worldline peut également laisser passer l’opération et contacter ensuite le titulaire de la carte pour bloquer ou non toute nouvelle opération.
C’est parfois un équilibre délicat à gérer. “On peut bloquer et avoir un client mécontent car il n’y avait rien de frauduleux”, reconnaît un responsable de chez Worldline. Un client tout ce qu’il y a de plus anonyme pour Worldline. “Nous ne connaissons pas le titulaire de la carte.”
En cas de doute, Worldline peut également transmettre l’info à l’équipe. C’est alors la banque du titulaire de la carte qui valide ou non la transaction, selon les propres règles de chaque institution financière. “Certaines banques sont plus risk-averse que d’autres.”
La même opération peut donc être confirmée chez l’une et refusée chez l’autre. Lorsque le clignotant est de couleur rouge vif, c’est qu’il y a tentative de fraude avérée. Le cas le plus classique est bien entendu une succession de transactions anormales. Difficile de vouloir régler une addition dans un restaurant à Kuala Lumpur une heure après avoir payé à la caisse d’un supermarché en Belgique.
Les fraudes ont généralement pour origine des pays comme les États-Unis, l’Inde et l’Amérique latine. Est-ce à dire qu’il faut éviter de payer avec sa carte de crédit dans ces régions ? “Il n’y a pas de lien de correspondance géographique, précise Rodolphe de Pierpont, porte-parole de Febelfin, l’association des banques belges. Les données peuvent avoir été volées en Belgique et ensuite être utilisées aux États-Unis.”
Les fraudes, rassurez-vous, sont assez rares : c’est quelque 0,05 % des transactions traitées par Worldline.
Il est vrai que le risque est en soi très limité dès le départ. Dans les pays où le code Pin est obligatoire, c’est ce code secret qui authentifie le titulaire de la carte. “Il appartient à chacun de ne pas introduire son numéro de code au vu et au su de tiers”, rappelle Rodolphe de Pierpont.
La fraude se concentre plutôt en dehors de la zone “puce”. Dans les autres pays, comme les États-Unis, il est plus que jamais recommandé de tenir sa carte à l’œil durant tout le processus de paiement pour éviter qu’elle ne soit copiée et ensuite utilisée dans les pays où la lecture de la bande magnétique de la carte suffit.
“Le risque zéro” n’existe pas, concède toutefois le responsable de Worldline. Des informations stockées par des commerces en ligne peuvent être hackées. Un commerçant peut être de mèche avec un réseau international, qui va plus facilement brouiller les pistes.
Recours
Cela peut prendre un peu de temps pour détecter un point de compromission, c’est-à-dire un endroit suspect en termes de paiement. “Il faut éviter les commerces douteux ou encore les distributeurs ATM pas très catholiques.”
L’échange de données pour traquer les fraudeurs est en fait permanent avec les banques mais aussi avec Visa et Mastercard. Cela permet par exemple de cerner un point de compromission. “On identifie toutes les cartes passées chez ce commerçant. Ce sont les banques qui décident de les bloquer ou non.”
Et pourtant, “certaines transactions frauduleuses réussissent à passer à travers les mailles du filet”, reconnaît Worldline. Raison pour laquelle le titulaire de la carte doit vérifier les transactions effectuées sur son décompte mensuel Il sera indemnisé du montant de la fraude par sa banque. À elle, ensuite, de récupérer la mise auprès de la banque du commerçant d’où vient la fraude. Le client en est quitte pour quelques tracas.