Un moratoire sur les “crédits conso” aussi, plaide le PS
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- Publié le 08-04-2020 à 13h57
- Mis à jour le 08-04-2020 à 00h14
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"Je ne veux pas faire un mauvais procès au gouvernement. Il y a une urgence sanitaire à gérer, et il serait malvenu d’interférer, mais le Parlement continue aussi à travailler", lance le député fédéral Christophe Lacroix (PS). "Et notre proposition concernant un report des crédits à la consommation nous semble devoir être débattue rapidement à la Chambre. On réclamera d’ailleurs l’urgence.”
Recalée en kern élargi aux présidents de partis, l’idée de demander un moratoire de 8 mois sur les crédits à la consommation, quels qu’ils soient, sera présentée en Commission la semaine prochaine et “a naturellement pour but de protéger le pouvoir d’achat des gens qui, aujourd’hui, souffre grandement des effets de la crise du coronavirus”, poursuit le député.
Lutter contre le surendettement
Pour lui, on ne peut pas se permettre d’ajouter une crise sociale à la crise sanitaire, “même si je suis conscient que cela va coûter de l’argent. Mais les revenus ont diminué, pas les charges des ménages. Il nous faut lutter contre le surendettement, surtout, rappelle le député, que certains retailers en profitent pour relever leurs prix, comme l’a récemment montré une enquête de Test-Achats sur les prix dans les grandes surfaces”. Selon les chiffres fournis par la Banque Nationale de Belgique (BNB), il y a quelques 5,3 millions de personnes qui avaient au moins un crédit à la consommation en cours en février 2020 (7 618 591 contrats au total). “Le risque de surendettement est donc réel”, juge Christophe Lacroix.
Concrètement, le PS vient de déposer cette proposition de loi qui interdirait aux prêteurs de dénoncer un contrat de crédit à la consommation à la centrale des crédits aux particuliers, du fait de retard constaté entre le 1er mars 2020 et le 31 octobre 2020. Soit une période de 8 mois, alors que le moratoire sur la suspension des crédits hypothécaires récemment décidée n’est que de 6 mois ? “Oui, mais on sait aussi que les consommateurs les plus précaires, qui recourent plus souvent aux crédits à la consommation, sont aussi ceux qui sont les moins bien informés”, justifie le député socialiste.
Le rôle sociétal des banques
Dans le détail, la proposition de suspension des obligations et des sanctions liées à ses contrats de crédits à la consommation permettrait à l’emprunteur “de ne pas devoir rembourser son crédit (capital et intérêts) pendant un maximum de 8 mois. Une fois la période de report écoulée, les paiements reprendraient. “Si les revenus nets du ménage descendent en dessous de 1.700 euros nets par mois majorés de 300 euros par enfant à charge, l’emprunteur bénéficierait d’un report quant au capital et d’une grâce quant aux intérêts sur cette période”. Pour eux, il s’agit donc d’un simple gel temporaire des mensualités. Si les revenus net du ménage dépassent ce montant, l’emprunteur bénéficie d’un report quant au capital et d’un report quant aux intérêts: ces intérêts qui continuent à courir durant la période de suspension seront étalés sur une période de 12 mois pour un crédit à mensualités constantes et de 24 mois pour une ouverture de crédit. Le prêteur pourra accorder ce report à tout consommateur qui voit ses revenus diminuer depuis le 1er mars 2020 suite aux conséquences du Covid 19”, détaille-t-on au parti socialiste.
Reste le nerf de la guerre: l’argent, et le fait que les banques semblent déjà avoir du mal à accorder des facilités de crédit aux entreprises. “Les banques ont été aidées lors de la crise de 2008. A leur de tour de jouer leur rôle sociétal. Sans faire dans l’idéologie, il est vraiment essentiel d’être pragmatique sur ce dossier, et de protéger les citoyens. Les banques doivent y contribuer, des mesures importantes de financement ont été prise en ce sens au niveau européen pour le leur permettre”, conclut Christophe Lacroix.