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Quelle est la réalité de l’entreprenariat d’aujourd’hui ?

Il y a 25-30 ans, on ne parlait pas encore d’entreprenariat. En 2020, il est en plein développement, ultra tendance, et de plus en plus prisé... Il suit en réalité les courbes de notre société axée sur le mouvement, l’innovation et le désir d’exploiter pleinement ses talents... Rencontre avec Xavier De Poorter, fondateur et administrateur délégué de Wikipreneurs.be, une boîte à outils digitale pour « faire avancer les entrepreneurs »...

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Quelle est la réalité de l’entreprenariat d’aujourd’hui ?
©wikipreneurs.be

Il y a 25-30 ans, on ne parlait pas encore d’entreprenariat. En 2020, il est en plein développement, ultra tendance, et de plus en plus prisé... Il suit en réalité les courbes de notre société axée sur le mouvement, l’innovation et le désir d’exploiter pleinement ses talents... Rencontre avec Xavier De Poorter, fondateur et administrateur délégué de Wikipreneurs.be, une boîte à outils digitale pour « faire avancer les entrepreneurs »...

Xavier De Poorter, vous êtes le co-fondateur d’ICHECPME et de Wikipreneurs. D’où vous vient ce goût de l’entreprenariat ?

Je suis très tôt tombé dans la casserole de l’entreprenariat... Alors que j’étais encore étudiant, j’ai créé une société de sonorisation. C’est parti tout simplement : il fallait de la musique pour animer une soirée de fiançailles... Cela s’est fait naturellement, sans préméditation. Pour moi, l’entreprenariat doit partir du talent des gens, de ce que l’on a envie d’apporter au monde. Suit alors la mise en musique avec de bons outils. En 1993, on m’a proposé de mettre en place une formation pour patrons de PME, et c’est devenu le département ICHEC-PME. De deux personnes, nous sommes passés à 16. C’était génial : le taux effectif de création d’entreprise après trois ans atteignait 77% et les taux de croissance d’emploi, 21% par an ! Mais il existait néanmoins une frustration : avoir un impact limité à quelques dizaines d’entreprises par an. Dans les années 2000, sous cette impulsion et celle d’Internet, l’idée a germé de proposer de l’e-learning pour la création d’entreprise... Le projet Wikipreneurs était né...

Le marché était-il prêt ?

Non, pas encore... Mais cette aventure a été passionnante, une vraie expérience d’entreprenariat... Contrairement à ce que l’on croyait, nous avons dû tout faire nous-mêmes au départ : du graphisme à la création de site, en passant par les capsules audios, et même des vidéos avec des comédiens. Une façon de présenter le concept de façon attractive et humoristique... De fil en aiguille, nous sommes passés à la boîte à outils que nous proposons aujourd’hui, complète, validée, simple et efficace, pour les start comme les scale-up. Bien-sûr, il y a eu de nombreuses évolutions, une série de nouveaux contenus... Les gens avaient besoin de s’y retrouver. On a aussi réalisé que les besoins étaient différents d’un candidat entrepreneur à un autre. Avec mon associé Jean-François de Maere, nous avons créé Wikiflow dans la foulée, une plateforme professionnelle, destinée aux incubateurs d’entreprise, et présente aujourd’hui à travers huit pays. Une forme de CRM (Customer Relationship Management) pour ceux qui gèrent les accompagnements à la création.

Comment décririez-vous l’entreprenariat d’aujourd’hui ?

Il y a 25 ans, quand on disait « entrepreneur », tout le monde pensait à un entrepreneur en construction. L’entrepreneuriat était confiné aux passionnés. Aujourd’hui, être entrepreneur est furieusement tendance. C’est d’ailleurs devenu un secteur d’activité en soi, une véritable industrie, un phénomène que l’on observe partout dans le monde. Pour moi, il suit l’évolution des relations humaines et celles que l’on trouve au sein de l’entreprise. Au départ, cette dernière était presque militaire, hiérarchique, puis on est passé à une tendance de « type ONG », très Woodstock et autres. Aujourd’hui, les choses ont encore évolué. On retrouve le phénomène d’individualisation de la société dans l’entreprise : on crée soi-même son propre projet. Luc de Brabandere (ndlr : un philosophe d’entreprise belge) avait très justement prédit de plus en plus de « bureaux à une personne », d’associations momentanées pour ficeler un projet précis... Aujourd’hui, le nombre de free-lances augmente d’ailleurs de façon phénoménale. Chacun souhaite être responsable de son propre projet, avec un désamour envers les « grosses organisations » qui peinent à donner du sens. Il y a 30 ans, les études économiques créaient des « money makers ». Aujourd’hui, nous sommes passés à autre chose...

L’offre s’est également structurée...

Oui, en effet, on a répertorié aujourd’hui plus de 200 acteurs dans l’éco-système entrepreneurial, avec des events organisés chaque jour. On constate une réelle professionnalisation de l’offre entrepreneuriale, qui répond à une demande grandissante. De plus, là où tout le monde était généraliste il y a peu, la spécialisation se fait de plus en plus pointue. Nous dénombrons à présent des opérateurs actifs dans le coopératif, le digital (avec de nombreuses branches bien spécifiques), mais aussi les femmes ou les étudiants entrepreneurs... Tout cela se traduit aussi au niveau financier. Il a fallu du temps pour que le capital à risque se développe, mais c’est aujourd’hui chose faite. Même au niveau des médias, le courant a suivi : en 1995, il était encore très compliqué de « décrocher » un article lié à l’entreprenariat. Maintenant, on en parle tout le temps...

Quelle est aujourd’hui la réalité de l’entrepreneur qui souhaite se lancer ?

Lorsqu’on décide de créer sa propre entreprise, des interrogations émergent naturellement et certaines font peur (comment trouver des fonds, quelle forme de société…). Mais l’entrepreneur ne sait pas toujours par quoi commencer, et ce qu’il faut traiter à quel moment. Tout le monde sait intuitivement ce qu’il faut faire, mais il est souvent difficile aujourd’hui de se positionner sur un marché déjà chargé. Pour répondre aux réalités de celui qui démarre, nous avons de fil en aiguille conçu un parcours simple en 13 étapes. Ce « Parcours Ready to Start » permet de se situer avec précision dans le processus de création d’entreprise. Lorsqu’on « focus » sur la bonne étape au bon moment avec les bons moyens, deux issues sont possibles. Soit on y arrive et on avance. Soit on bloque, et il nous reste alors à revenir en arrière, et à rectifier le tir en modifiant certains éléments (on fait alors un « pivot »). Dans le cas d’un entrepreneur souhaitant lancer une boulangerie, si le modèle ne tient pas, il pourra par exemple décider de livrer des petits déjeuners et aller de l’avant grâce à ce nouveau modèle, plus réaliste. Ou encore changer complètement de concept.

Qu’est-ce qui est le plus gratifiant sur le chemin de l’entreprenariat ?

Partir de sa propre idée et la voir devenir projet et réalité. C’est un accomplissement professionnel très fort. Mais aussi toutes ces premières fois, toujours magiques : première facture, première visite à la banque, première prestation, premier client content... L’entrepreneur est en ACTION, c’est d’ailleurs le mot le plus important de l’entreprenariat. Il faut aussi réussir l’étape de la création qui valide le modèle. Les questions importantes à se poser sont : pourquoi est-ce que je lance ce projet ? Pour qui ? Et à combien ? Une fois que l’on a fait émerger ce modèle, on peut lancer sa boîte ! Mais ce n’est que le début. Il faudra ensuite faire vivre son projet en mode « pionnier ». Les membres de la team de départ devront évoluer dans un certain chaos (car tout est à créer), mais verront immédiatement le résultat de leurs actions. C’est cela qui attire pas mal de jeunes, cette réalité d’aventure. On passera ensuite à l’étape « Ready to grow », avec la stabilisation et l’organisation de l’entreprise, plus en mode management, alors. Il s’agit en tous cas d’un métier caméléon dans lequel l’ennui n’existe pas !

Quelle est la mission de Wikipreneurs dans ce cadre ?

Nous sommes une petite équipe et notre but est de « faire avancer celui qui ose entreprendre », quel que soit son projet (indépendant, artiste, change maker, intrapreneur…). Pour cela, nous tâchons de mettre au point et de diffuser les outils les plus pertinents. A l’heure d’aujourd’hui, 450 000 outils ont déjà été téléchargés sur la nouvelle plateforme Wikipreneurs.be (1.200 chaque jour) et nous recevons 800 visites d’entrepreneurs au quotidien, avec une communauté qui grandit de manière continue depuis deux ans. Nos valeurs nous aident à construire un chemin : l’innovation, l’enthousiasme (quant à travailler faisons-le au moins avec plaisir), le respect de la planète et l’équilibre entre les parties prenantes. C’est pour cela aussi que nous tâchons de mettre en avant les bonnes idées et spécialités de différents acteurs de l’éco-système. Un éco-système qui fourmille et est en route pour un monde meilleur…

Infos : www.wikipreneurs.be

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