Déclaration fiscale: 10 astuces pour soulager la note
Si le contribuable ne souhaite pas payer trop d’impôts, il n’a pas le choix : il doit accéder à un catalogue d’avantages fiscaux. Lequel est composé de déductions fiscales, réductions d’impôts et avantages immanquables. Parcourons-les en valorisant ses plus "belles affaires".
Publié le 02-06-2021 à 12h16 - Mis à jour le 15-06-2021 à 17h05
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Depuis la sixième réforme de l’État, il ne reste plus qu’une seule déduction d’impôt : les rentes alimentaires.
La déduction des rentes alimentaires est soumise à des conditions essentielles. Elles doivent être faites en exécution d’une obligation légale, régulièrement payées à des personnes ne faisant pas partie du ménage.
Si vous divorcez cette année et que vous enregistrez des revenus importants au cours de l’année, peut-être devriez-vous opter pour une rente alimentaire payée en une seule fois, sous la forme d’un capital unique. Les rentes sont déductibles à 80 %. Elles peuvent produire une économie d’impôt substantielle puisqu’elles réduisent la base imposable globale, affectant très souvent la 5e tranche d’imposition de 50 %.
Bon à savoir également, une rente peut s’appliquer lorsque votre conjoint est en maison de retraite. Par contre, tel n’est pas le cas de l’étudiant qui "kote" : lui est considéré par le fisc comme faisant partie du ménage.
Examinons maintenant les 10 réductions d’impôts les plus en vue. Elles sont soit fédérales, soit régionales, et sont assemblées dans 3 cadres (IX, X et XI) différents selon la Région.
Nombreuses, certaines réductions sont plus populaires que d’autres. D’autres sont en voie d’extinction.
1. La plus populaire : l’épargne-pension
C’est la plus populaire, ça ne fait aucun doute. Le gouvernement a donc voulu, dans le cadre de la mobilisation de l’épargne au profit de l’économie, accentuer légèrement le potentiel de cette réduction. Si vous avez entre 18 et 64 ans au premier versement et que vous investissez un maximum de 990 ou 1 270 euros, vous accédez à un avantage de respectivement 30 % ou 25 % de la prime versée. Attention au piège qui consiste à verser 991 euros et perdre l’avantage de 30 %. Un seul conseil : choisissez entre l’un ou l’autre plafond maximum à l’avenir. En principe, vous recevrez une fiche 281.60 qui vous indique le montant à reporter dans la déclaration (code 361). Le montant est disponible automatiquement sur Tax-on-Web.
2. La préférée des familles : le titre-service
Les titres-services disposent d’un régime différent d’une Région à l’autre. Toutefois, le plafond des titres achetés est limité à 1 520 euros, soit 168 chèques (et à 150 chèques en Région wallonne) par contribuable. Si vous souhaitez disposer d’un avantage double en cas d’imposition commune, veillez bien à fournir une preuve d’acquisition pour chaque conjoint.
À Bruxelles, vous disposez d’un avantage de 15 % sur les chèques investis. En Wallonie, c’est plus alambiqué, mais vous disposerez au mieux de 30 % de 3 euros (soit 0,9 euro par chèque) et d’un maximum de 150 chèques. En Flandre, c’est mieux (mais moins qu’avant) : 20 %. Le solde pourra donc être consacré aux chèques ALE (chèque "proximité" en Flandre) dont les contribuables sont sensiblement moins fervents.
Le montant est en principe disponible sur Tax-on-Web, aux codes 364 (titres-services), 365 (chèques ALE) et 363 (Wijk-Werkcheque en Flandre).
3. La préférée des parents : les frais de garde
Depuis cette année, les dépenses investies pour garder vos enfants de moins de 14 ans (ou 21 ans s’ils sont handicapés) en dehors des horaires scolaires vous offrent un avantage à concurrence de 13 euros (au lieu de 11,5 euros). Cela vise aussi bien les garderies, crèches, stages parascolaires, mouvements de jeunesse (camp). La garde à domicile est dorénavant aussi couverte. L’avantage associé à ces frais s’élève à 45 %. Certains isolés au revenu imposable limité peuvent obtenir un avantage amplifié de 30 % (et porté donc à 75 %).
Les frais endossés durant la pandémie restent éligibles, même si cette pandémie les a empêchés. Seule condition : les avoir déboursés et ne pas avoir été remboursé.
Si vous avez un enfant de moins de 3 ans, vous devrez choisir entre le supplément de quotité exemptée (610 euros) et la réduction pour frais de garde. Un petit calcul d’optimisation s’impose pour tirer le meilleur parti de votre situation de famille.
Les frais de garde calculés s’indiquent au code 384.
4. La préférée des mécènes : les libéralités
Avec la pandémie, votre générosité est remerciée plus nettement par l’État qui vous offre une réduction d’impôt à concurrence de 60 %. Les dépenses doivent avoir été réalisées auprès d’organismes agréés par le SPF Finances et pour un montant annuel de minimum 40 euros auprès d’une même institution (4 virements trimestriels de 10 euros sont aussi admis). Vous ne pouvez dépasser 20 % de votre revenu imposable total sous cette forme (avec un plafond de 392 200 euros). En raison de la pandémie, les dons en nature de la deuxième vague sont également considérés.
L’institution vous remet une attestation de paiement à conserver précieusement. En imposition conjointe, l’avantage est réparti entre conjoint proportionnellement à l’importance de vos revenus.
Le montant est en principe disponible sur Tax-on-Web, mais certaines institutions communiquent mal avec le fisc : soyez vigilant. Code 394 de la déclaration.
5. À ne pas oublier : les avantages logement
Bien que le bonus logement (pour votre habitation propre) n’existe plus à Bruxelles et en Flandre, il subsiste sous une forme limitée en Wallonie. On l’appelle le "chèque habitat".
Mais les avantages immobiliers peuvent également provenir des autres logements (en dehors de votre habitation propre) et de l’État fédéral. Ne perdez donc pas de vue de déclarer vos intérêts d’emprunt déductibles ou d’essayer de bénéficier des produits d’assurances-vie (épargne à long terme). Le panier de déductions est commun au "logement" et l’avantage significatif pour chaque contribuable. Il s’élève à 2 350 euros maximum pour la totalité des primes assurances-vie individuelles et des amortissements en capital.
6. Nouvelles actions tax shelter Covid-19
Ces réductions sont complétées de deux nouvelles réductions d’impôt, qui ont vu le jour dans le contexte de la crise sanitaire. La première concerne les nouvelles actions tax shelter Covid-19, pour les investisseurs qui souscrivent dans une entreprise subissant une baisse de leur chiffre d’affaires dans la période du 14 mars 2020 au 30 avril 2020 inclus d’au moins 30 % par rapport à l’année antérieure sur la même période. Idem pour la période du 2 novembre 2020 au 31 décembre 2020. Cette réduction offre un avantage de 20 % sur les dépenses engagées (montant maximum de 100 000 euros)
7. Le prêt Proxi de la Région bruxelloise
Le prêt Proxi est une nouveauté bruxelloise, à l’égal de leurs sœurs wallonne (prêt Coup de pouce) et flamande (prêt Win-Win). Le contribuable qui habite Bruxelles peut désormais aussi prêter jusque 75 000 euros à une PME sur 5 à 8 ans et en récupérer une partie via sa déclaration fiscale (4 % les 4 premières années et 2,5 % les années suivantes).
8. La première tranche de vos dividendes perçus
Trois avantages fiscaux méritent "la lumière". Ils ont tous les 3 les mêmes caractéristiques : offrir un avantage si cet avantage est bien activé dans la déclaration. Si vous y avez droit, ne loupez pas cette chance !
La première tranche de vos dividendes perçus est une nouvelle disposition 2019, améliorée en 2020 et gelée (gel d’indexation) en 2021. Vous disposez de la possibilité de récupérer le précompte mobilier prépayé auprès de votre organisme bancaire (généralement) à concurrence de 30 % pour 800 euros de dividendes touchés. Mais ceci passe par la déclaration fiscale (code 1437/2437) si vous ne voulez pas perdre le bénéfice de ce nouvel avantage. Malheureusement, peu de banques offrent une attestation "toute faite". Vous devrez constituer votre dossier et faire les calculs vous-même.
9. Déplacement domicile-lieu de travail
Si vous habitez à plus de 75 km de votre lieu de travail, vous disposez d’une exonération complémentaire de 75 euros. Cette exonération est portée à 125 euros si vous en êtes éloigné de plus de 100 km et à 175 euros au-delà de 125 km par trajet. N’oubliez pas de déclarer cette exonération au code 1256/2256 (cadre IV).
Si vous disposez d’une voiture de société, n’oubliez pas de déduire vos trajets domicile-lieu de travail à concurrence de 0,15 euro/km. Ils réduiront l’impact fiscal de votre ATN (avantage de toute nature).
Si vous utilisez des modes de déplacement "doux", activez-les, car ils offrent des niveaux de déduction "séduisants" : 0,15 euro/km à pied ou à moto, 0,24 euro/km à vélo (en ce compris le vélo électrique et le speed pedelec).
10. Pertes antérieures déductibles
Si vous avez accusé des pertes antérieures, mais que vous n’avez pas encore pu les déduire, n’oubliez pas de le faire en l’indiquant aux codes 1349/2349 (1350/2350 dans le cadre d’association de fait). La perte antérieure est déductible sans contrainte de vos revenus déclarés. Ne pas la déclarer, c’est renoncer à son imputation et la perdre définitivement !