Une pension à 1 800 euros nets par mois, un montant nécessaire pour une vie confortable selon les Belges
Les Belges n'ont pas tous les mêmes attentes vis-à-vis de la pension légale. Si pour certains, son rôle est d'éviter aux retraités de tomber dans la pauvreté, d'autres estiment qu'elle doit permettre de mener une vie confortable. Et pour ce faire, un montant de 1 800 euros nets mensuel est avancé...
Publié le 24-11-2021 à 06h29 - Mis à jour le 25-11-2021 à 08h33
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Entre les difficultés de financement et les réformes à venir, la pension revient peu à peu en haut de la liste des préoccupations des Belges. C'est dans ce contexte La Libre a pu consulter en primeur une enquête de l'assureur-vie NN, qui a sondé la population afin de connaitre ses attentes vis-à-vis de la pension légale. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les avis sur le sujet divergent...
Ainsi, si 49 % des 1 025 sondés estiment que la pension légale doit permettre de mener un train de vie confortable et en accord avec celui d'avant la retraite, 50 % des répondants jugent qu'elle doit couvrir le coût des choses essentielles de la vie ou maintenir les gens en dehors de la pauvreté. Deux visions distinctes, et qui révèlent des différences selon les catégories d'âges et de travailleurs.
Chez les fonctionnaires, près de six sondés sur dix estiment que la pension doit permettre d'assurer une vie confortable, conforme aux standards de la vie active. "Étant donné que les fonctionnaires n'ont pas droit à une pension complémentaire et qu'ils sont donc plus dépendants de la pension légale, il est logique qu'ils comptent plus sur celle-ci que les autres", analysent les auteurs de l'enquête.
Quand le critère de comparaison est l'âge, NN note que les plus jeunes sont les moins gourmands : près de 20 % des répondants estiment que la pension doit éviter la pauvreté. Pour les trois autres catégories, la majorité des sondés a opté pour l'exigence d'un niveau de vie confortable.
La pension minimum ? 1800 euros nets par mois
"Début 2020, un salarié percevait une pension brute moyenne de 1 311,79 euros en tant qu'homme et de 1 024,81 euros en tant que femme", indique encore NN. Or, ces montants sont loin d'être suffisants compte tenu des exigences des Belges. Ils sont d'ailleurs parmi les plus bas de l'Union européenne (c'est moins vrai en termes nets). "Selon les personnes interrogées, une pension légale mensuelle de 1 800 euros nets est nécessaire pour que les Belges puissent vivre une vie confortable après la retraite." Ce montant est estimé à 1 000 euros pour éviter de sombrer dans la pauvreté, 1 200 euros pour couvrir les dépenses essentielles, et... 3 000 euros pour mener une vie luxueuse.
"La moyenne entre le montant dont les Belges ont besoin pour pouvoir mener une vie confortable et celui pour couvrir les besoins essentiels est de 1 500 euros", résume encore l'assureur.
Voilà qui tombe plutôt bien. En effet, la réforme des pensions amorcée par la ministre Karine Lalieux (PS) devrait fixer la pension minimum à 1 500 euros nets par mois en 2024 pour les salariés, les indépendants et les fonctionnaires.
Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier
Mais la pension légale est loin d'être la seule option sur la table. D'autres options existent pour permettre d'augmenter son pécule une fois l'heure de la retraite arrivée. A ce titre, la FSMA indiquait récemment que plus de quatre millions de Belges constituaient une pension complémentaire, soit environ 80 % de la population active. Montant total épargné : 96 milliards d'euros, en hausse de 5 % par rapport à 2020.
"Le rôle de la pension complémentaire consiste à offrir une vie financièrement confortable après la retraite. Les Belges y sont sensibilisés", note encore NN. Preuve en est, lors de cette même étude, les sondés pouvaient opter entre un supplément de salaire ou le même supplément cette fois à destination du plan de pension. Une majorité des Belges ont opté pour l'option pension, et à raison. Une fois les coûts et taxes décomptés, une augmentation brut de 100 euros du salaire revient à une hausse du salaire net de 40,42 euros. Pour la pension, les 100 euros bruts deviennent 81,61 euros nets... Cela dit, il y a du pain sur la planche, puisque les montants cotisés dans le cadre de pensions complémentaires (du deuxième pilier des pension, celui des plans financés en entreprise) sont généralement très faibles, en proportion du salaire. D'où l'objectif, récurrent à travers les législatures, mais jamais atteint, de relever le taux de cotisation à 3% pour s'arroger une vraie poire pour la soif en sus de la retraite légale.
"Lorsque l'avenir de la pension légale sera clair, les Belges sauront aussi comment organiser les autres piliers. Parce que le financement de la pension ne se limite pas à la pension légale ou à l'épargne-pension. C'est une bonne combinaison des différents piliers de la pension qui peut donner aux Belges plus de sécurité pour vivre une vie confortable après la retraite. C'est aussi une bonne chose pour le gouvernement. Il leur enlève le risque de prévoir le paiement de pensions plus élevées", conclut Jan Van Autreve, CEO de NN Belgium.