Accord sur le mini tax shift : "Un barème d'imposition beaucoup trop progressif" ?

La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) estime que "les choix opérés ne résolvent pas le problème fondamental de la taxation du travail".

La Libre Eco avec Belga
Accord sur le mini tax shift : "Un barème d'imposition beaucoup trop progressif" ?
©Shutterstock

Les organisations patronales réagissent plutôt négativement au "mini-tax shift" sur lequel le gouvernement fédéral est parvenu à un accord ce mardi. Ils critiquent notamment le fait que la réduction des coûts salariaux est compensée, entre autres, par une baisse de la réduction existante du précompte professionnel pour le travail de nuit et en équipe.

Le kern a accepté de réduire la contribution spéciale pour la sécurité sociale des travailleurs gagnant jusqu'à 3 500 euros bruts. Ils devront payer environ 100 euros de moins. La taxe sur les vols, une augmentation des accises sur le tabac et une réforme de l'exonération de la taxe sur les salaires (applicable au travail de nuit entre autres) doivent compenser la réduction d'impôt. En outre, le gouvernement relève également la limite supérieure des personnes pouvant bénéficier de la prime de travail.

Selon l'organisation de travailleurs indépendants Unizo, les mesures du gouvernement s'inscrivent dans le cadre d'une politique visant à "rendre le travail payant", déclare son directeur Danny Van Assche. "Le fait que les employés disposent de plus d'argent net grâce à cette mesure augmentera la différence entre travailler et ne pas travailler et, espérons-le, réduira la pénurie structurelle de personnel", dit-il.

Le ton parmi les autres organisations d'employeurs est différent. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB), par exemple, estime que "malheureusement, les choix opérés ne résolvent pas le problème fondamental de la taxation du travail". Selon l'organisation patronale, cela est dû à "un barème d'imposition beaucoup trop progressif et qui est aussi beaucoup plus élevé que dans nos pays voisins".

"Avalanche de coûts"

Concernant le mini tax-shift destiné à réduire les cotisations sociales sur le travail, la FEB estime que "les choix qui ont été opérés ne résolvent malheureusement pas le problème fondamental de la fiscalité sur le travail qui découle d'un barème d'imposition beaucoup trop progressif et nettement plus élevé que dans les pays voisins. Par conséquent, pour tous les travailleurs qui subissent les barèmes ordinaires d'imposition, rien ne changera."

"Financer l'allègement de la pression fiscale dans le chef du travailleur par une augmentation des coûts salariaux pour les entreprises n'est pas une bonne stratégie, d'autant plus que nos entreprises seront submergées par une explosion des coûts au cours des prochaines années", ajoute le CEO.

D'autre part, la fédération technologique Agoria avertit que la réforme pourrait entraîner une "érosion de la compétitivité internationale". "Nous ne soutenons pas le principe visant à rendre le travail plus attractif fiscalement (notamment pour les bas revenus) en augmentant encore le coût salarial pour les entreprises. Agoria plaide plutôt pour que l'on se concentre sur l'activation des personnes qui ne travaillent pas et/ou ne cherchent pas de travail", commente le CEO de la fédération de l'industrie technologique, Bart Steukers. Le mini tax-shift ne doit pas causer un tassement de la compétitivité internationale des entreprises, ajoute-t-il.

La FEB, Voka et Agoria soulignent tous les trois qu'ils ont pu adapter les plans du gouvernement en concertation. Selon la FEB, un "cauchemar a été évité". "Les options qui étaient initialement sur la table représentaient une enveloppe budgétaire de près de 500 millions d'euros et auraient pénalisé de nombreuses entreprises qui n'auraient tout simplement pas pu satisfaire aux nouvelles conditions imposées."

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...