C’est à Bruxelles que la facture d’électricité a le plus augmenté
Du côté de l’industrie wallonne, le handicap énergétique s’est réduit.
- Publié le 13-05-2022 à 12h28
- Mis à jour le 13-05-2022 à 15h48
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Avec l'appui du consultant PwC, les quatre régulateurs de l'énergie du pays (Cwape, Brugel, Vreg, Creg) ont publié une comparaison des prix de l'électricité et du gaz entre la Belgique et quatre de ses voisins (France, Allemagne, Pays-Bas et Royaume-Uni). L'analyse se penche sur de nombreux profils de consommation : particuliers, professionnels, industrie…
Commençons par les particuliers. Comme l'année dernière, l'étude de PwC aboutit à la conclusion que la facture d'électricité des ménages est particulièrement élevée en Belgique. En effet, seule l'Allemagne est moins "compétitive" que notre pays sur le segment des particuliers. La France, qui régule le prix de l'électricité, est la moins chère, devant les Pays-Bas, qui offrent de grosses ristournes fiscales.
L'étude constate que c'est à Bruxelles que la facture d'électricité a le plus augmenté par rapport à l'année dernière. Et cela parmi les dix pays ou Régions étudiés… L'absence de concurrence entre les fournisseurs sur le marché bruxellois a probablement joué un rôle dans cette augmentation plus importante de la facture du particulier.

La Wallonie reste la plus chère
Au sein de la Belgique, la Flandre est désormais la Région la moins chère, suivie de Bruxelles et de la Wallonie. Si la Région wallonne est la plus chère, c’est notamment en raison des coûts élevés du réseau de distribution d’électricité. Au niveau belge, c’est la Flandre qui bénéficie des coûts de réseau les plus bas, devant Bruxelles.
Au niveau du gaz naturel, c'est aux Pays-Bas que la facture des particuliers est la plus salée. On est à 4 519 euros (tout compris) par an en moyenne, juste devant la Wallonie (3 861 euros), Bruxelles (3 678 euros), la Flandre (3 535 euros), l'Allemagne (3 435 euros), la France (2 332 euros) et le Royaume-Uni (1 688 euros). La compétitivité de la France et du Royaume-Uni s'explique par la régulation des prix du gaz appliquée par le gouvernement au bénéfice des particuliers.
Par ailleurs, on observe un véritable retournement chez nous en ce qui concerne la facture de gaz. Alors que la Belgique était le deuxième pays le moins cher en 2021, elle est désormais le deuxième pays le plus cher. En effet, c’est en Belgique que le coût de la commodité (la matière première) a le plus augmenté.
Notons que le Belge consacre une grande partie de son revenu disponible à sa facture d'énergie. En moyenne, il dépense 7,42 % de son revenu disponible (duquel est déduit le coût du logement) pour payer sa facture d'électricité, contre 3,54 % en France, 4,29 % aux Pays-Bas, 6,91 % au Royaume-Uni et 7,88 % en Allemagne. En ce qui concerne le gaz, le Belge dépense 17,01 % de son revenu disponible pour payer sa facture, contre 16,54 % en Allemagne, 10,88 % en France, 21,67 % aux Pays-Bas, et 9,19 % au Royaume-Uni.

L'étude souligne néanmoins le bon niveau de protection sociale qui existe en Belgique, notamment via la prolongation dans le temps de l'extension du tarif social. En tenant compte de la protection sociale, la Belgique est bien positionnée par rapport aux pays voisins.
Handicap énergétique nuancé
À côté des particuliers, l’étude se penche sur la compétitivité de l’industrie belge. Les résultats diffèrent en fonction du type de concurrent qui se trouve face à l’industriel belge. En effet, nos pays voisins (sauf le Royaume-Uni) et la Flandre octroient des ristournes importantes aux entreprises dites "électro-intensives". Une entreprise belge en concurrence avec une entreprise étrangère de cette catégorie est donc dans une situation plus compliquée que si elle fait face à un acteur qui n’est pas reconnu comme "électro-intensif".
L'étude nuance donc le handicap énergétique dont se plaint l'industrie belge. "Globalement, cette année, les consommateurs non 'électro-intensifs' bénéficient encore en Belgique de prix compétitifs par rapport à leurs concurrents situés dans les pays voisins", conclut l'étude.
En revanche, la situation est complètement différente pour les industriels "électro-intensifs". Ainsi, la plupart des secteurs wallons et bruxellois de cette catégorie ont un "désavantage concurrentiel" lorsqu'on exclut le Royaume-Uni de la comparaison (les prix y sont très élevés pour l'industrie).
Par ailleurs, la hausse du prix de l'énergie a réduit l'écart de compétitivité entre les différents pays et Régions par rapport à l'année dernière. La Flandre, qui bénéficiait d'un avantage concurrentiel important l'année dernière, voit son avance se réduire. Bruxelles et la Wallonie, au contraire, voient leur position s'améliorer . La Flandre reste néanmoins la Région la plus compétitive de Belgique au niveau énergétique.