Les déposants belges sont les "grands perdants"
Ceux qui ont choisi des actions ont eux été nettement mieux rémunérés. Les revenus de dividendes reçus étaient de 14, 2 milliards d’euros en 2008 et ont progressivement augmenté jusqu’à 16,3 milliards d’euros en 2021. Un montant qui, de surcroît, ne prend pas en compte d’éventuelles plus-values.
- Publié le 16-05-2022 à 19h20
- Mis à jour le 16-05-2022 à 19h22
:focal(635x325:645x315)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/FXV5G5BTPNGUPN2TY4OVKEYGCI.jpg)
Les Belges restent friands des livrets d'épargne. Les encours s'élèvent actuellement à près de 300 milliards d'euros, en hausse de 7,46 % sur les deux dernières années. "Cet engouement des ménages belges pour ce type de placement peut sembler surprenant au vu de son maigre rendement", souligne Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management dans une analyse parue ce lundi. Où il souligne notamment que les taux d'intérêt réels n'ont jamais été aussi négatifs compte tenu d'une part de la faible rémunération des comptes réglementés (0,11 % en prenant le taux de base et la prime de fidélité) et d'autre part des niveaux élevés de l'inflation (9,2 % en avril en Belgique).
Eric Dor a calculé qu’en 2008, les ménages belges avaient reçu des revenus d’intérêts pour 10,7 milliards d’euros. Ils n’ont eu droit qu’à 2,4 milliards en 2021. Cela représente un manque à gagner cumulé de 78,2 milliards d’euros de 2009 à 2021. Ce montant montre l’impact de la baisse des taux car il représente la différence entre les revenus d’intérêts que les ménages ont réellement reçus et ceux qu’ils auraient eus si le revenu d’intérêt était resté égal chaque année à ce qu’il était en 2008.
Revenus de dividendes
Ceux qui ont choisi des actions ont eux été nettement mieux rémunérés. Les revenus de dividendes reçus étaient de 14, 2 milliards d’euros en 2008 et ont progressivement augmenté jusqu’à 16,3 milliards d’euros en 2021. Un montant qui, de surcroît, ne prend pas en compte d’éventuelles plus-values.
Depuis la crise financière de 2008, les déposants sont donc les "grands perdants" de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, qui applique un taux négatif (-0,5 %) sur les liquidités excédentaires déposées par les banques. "Le monde politique, belge en particulier, est indifférent à cette question alors qu'en Allemagne, le sujet est très médiatisé, la BCE étant accusée de ruiner les épargnants", nous commente Eric Dor.